samedi 23 juin 2007

Autour du bonheur

Il y a des gens pas très heureux autour de moi. Quelqu’un qui n’habite pas son corps, qui n’a pas accès à ses émotions, qui refuse l’aide des autres et qui persiste à nier « qu’il a un problème » ne peut pas être heureux. Parfois les gens prennent de longs détours parce qu’ils n’ont pas le courage de s’affronter eux-mêmes, d’accepter le changement, d’entreprendre leur propre guérison. Il doit y avoir d’immenses blessures à l’intérieur de ces personnes-là.

Pourtant, ce sont souvent des gens très performants dans la société. Cherchent-ils l’approbation des autres? En ont-ils réellement besoin? Réalisent-ils à quel point ils peuvent parfois devenir prétentieux et oublier que s’ils sont arrivés où ils sont, c’est souvent avec l’aide des autres.

J’analyse mes perceptions, je tempère mes élans émotifs, je tente d’élucider les questions nombreuses que suscitent certaines situations auxquelles je dois faire face. Je voudrais aider, mais on repousse mon offre, sous prétexte qu’il serait malvenu d’agir dans les circonstances. Je dois me taire et attendre que ça passe.

Tout ceci se passe dans mon milieu de travail et j’ai bien hâte aux vacances pour échapper à cette ambiance malsaine qui, malgré moi, produit un mauvais effet sur mes états d’âme. Je suis bien incapable de m’en détacher, puisque ces mauvaises ondes traversent invariablement l’atmosphère qui m’entoure. Et j’ai beau tenter de les dissiper, elles se figent dans l’air comme des particules allergènes invisibles, mais non moins irritantes.

Donc, parlons vacances. D’abord, mais fille en aura peu parce qu’elle travaille pendant huit semaines cet été. Mais elle est terriblement contente de son sort. Après tout, travailler dans un camp de jour, c’est presque des vacances, même si les enfants autistes demandent plus d’attention et de soins. Elle sera entourée d’une belle équipe et je suis persuadée qu’elle vivra une expérience heureuse et très enrichissante.

Mon copain, lui, n’a qu’une petite semaine, pendant laquelle nous ferons un séjour gastronomique dans une auberge de la Mauricie. Une petite gâterie bien méritée, que nous nous offrons pour nous retrouver en pleine nature sans avoir à nous soucier des repas quotidiens.

Et moi, j’ai trois semaines de vacances qui ne seront pas de trop pour évacuer la fatigue et le stress et me recentrer sur l’essentiel. Respirer, bien manger, bien dormir, faire de l’exercice et me faire tout plein de petits plaisirs.

S’il ne fait pas trop chaud, je ferai la cuisine. J’ai des centaines de recettes à la maison, que j’accumule comme une collectionneuse compulsive. Mon seul problème c’est qu’ici, dans mon appartement, je manque d’espace dans la cuisine. Ce qui a pour effet de m’enlever toute envie de sortir les casseroles. Mais il m’arrive parfois, dans un élan de courage et de motivation, de plonger dans mes livres de recettes et d’expérimenter. Et ce au grand plaisir de mon entourage.

Je sortirai aussi mon vélo. Je n’aime pas particulièrement faire du vélo en ville, mais c’est tout de même un exercice auquel je me soumets avec un certain plaisir à l’occasion. Les pistes cyclables que j’ai expérimentées l’an dernier m’ont permis de constater que là aussi on trouve des gens peu civilisés qui finissent par rendre la promenade stressante plutôt que divertissante. J’ai bien assez des embouteillages de l’autoroute pour me stresser, pas besoin d’en ajouter.

Au jour le jour, prendre le temps de profiter du moment présent, les vacances sont là pour ça.

Il me reste une semaine de travail, tout de même, avant d’être libre.

samedi 16 juin 2007

Émotions fortes

J’ai passé la moitié de la journée à discuter avec mon ex et ça m’a mise en rage. Donc, je n’élaborerai pas trop sur le sujet. Viendra bientôt le moment de faire le point sur notre situation et d’effectuer certains ajustements qui, je l’espère, permettront de dénouer la tension qui s’est installée aujourd’hui entre nous et qui est très mauvaise.

J’ai eu de bonnes nouvelles au sujet du règlement de la succession de ma tante, qui est actuellement entre les mains des avocats. Nous aurons bientôt plus de détails car la période des vacances n’est pas trop propice à l’avancement rapide des dossiers.

Je voudrais partager avec ceux qui s’attarderont sur ce blogue un moment d’émotions intense. Prenez le temps d’aller écouter cet extrait vidéo et vous serez certainement, tout comme moi, totalement conquis ou conquise. J’aimerais beaucoup recevoir vos commentaires.


Si vous rêvez de faire le tour du monde, prenez aussi le temps d’aller visiter le site de ce couple de Français partis à l’aventure avec leurs deux enfants. Les suivre sera certainement d’un grand intérêt. Deux sites:

Le blogue

Les photos

Je me remets tranquillement des mes émotions en buvant une bonne bière blanche, chose que je fais trop rarement.

En plus, je viens de me faire voler de l’argent par la machine à sécher le linge, et j’ai failli la démolir. Vous voyez le tableau. J’espère que mon agressivité diminuera dans les prochains jours.

mercredi 13 juin 2007

Agent de conversation

Ce matin, en entendant ce charmant lapsus commis par une fillette dans une publicité, je me suis sentie particulièrement inspirée. J’avais envie d’écrire, mais je devais me rendre au travail.

À la radio, une psychologue parlait de l’importance de la présence du père dans la vie d’un enfant. « Chacun porte son père en soi », disait-elle. Le père joue un rôle de baliseur. Il aide l’enfant à définir sa personnalité, à prendre de l’assurance, à avoir confiance en lui. Je me suis dit que quelque part, la petite fille de huit ans qui a perdu son père avait très vite appris à marcher toute seule et qu’elle n’avait pas cherché (trouvé?) de substitut à ce père disparu.

Plus tard, au cours d’une discussion, une collègue m’a fait réfléchir sur le sens du mot «  personnalité  ». Je lui avouais humblement que ma personnalité au travail ressemblait assez peu à ma personnalité en dehors de ce milieu. Au fond, je devrais plutôt parler de « personnage ».

Je fais comme les artistes, je protège ma vie privée. Néanmoins, je réalise qu’il m’est difficile de laisser tomber cette carapace que je me suis forgée pour affronter le milieu de travail dans lequel j’évolue. Et puis, c’est bien difficile de se faire de vrais amis au travail, de se confier et de s’ouvrir à des gens que l’on côtoie tous les jours. Je l’ai fait une fois et je l’ai regretté.

Mais il m’arrive tout de même d’avoir des conversations très enrichissantes avec des collègues, comme celle de ce matin, au cours de laquelle j’ai réalisé à quel point je suis apte, aujourd’hui, à mieux définir qui je suis. C’est parce que je me suis entraînée à accéder à mes émotions et à les analyser pour mieux les définir et les comprendre que j’ai franchi les plus grandes étapes. Et ce n’est pas nécessairement simple, mais tout à fait possible.

Dans ce journal, je reviens périodiquement sur ce sujet, parce que certains événements m’obligent à faire le point. Hier, j’ai appris que le père de ma fille allait encore une fois déménager. Encore une fois un peu plus loin. Pas suffisamment loin pour que la distance devienne un problème et remette en question notre entente de garde partagée, mais suffisamment loin pour que ma fille ne puisse plus parcourir la distance entre nos deux appartements à pied.

Cet éloignement me trouble, parce qu’il m’oblige à envisager l’inévitable. Tôt ou tard ma fille n’habitera plus avec moi. Elle choisira peut-être de vivre avec son père, ou avec son copain, mais je doute qu’elle choisisse de vivre avec moi. Et j’en éprouve inévitablement de la peine. Une grande peine.

Je n’ai pu m’empêcher de penser au jour où j’ai moi-même quitté la maison familiale. La relation très tendue entre ma mère et moi et le manque de communication ont rendu cet événement encore plus difficile à vivre. Je pense que la douleur que j’éprouve en revoyant la scène m’oblige à effacer ces souvenirs. Tout s’embrouille, il vaut mieux oublier.

Il m’arrive aussi – comme c’est arrivé hier soir pendant une conversation avec mon copain – d’avoir l’impression d’être totalement incomprise. Chose certaine, j’ai appris à tempérer suffisamment ma colère pour l’exprimer correctement, la ressentir sans la laisser me dominer et rationaliser les émotions qui veulent parfois me submerger. J’ai appris à dire ce que je ressens.

Maintenant, je dois apprendre à m’adapter au changement, à cesser de m’apitoyer sur mon sort lorsque les gens me déçoivent et à diminuer mes attentes. Je ne dois pas me mettre en colère parce que quelqu’un ne fait pas ce que je crois qu’il devrait faire. Je ne peux substituer ma volonté à celle d’un autre. Je ne peux insuffler l’ambition, la persévérance, la foi et la confiance en soi à ceux qui n’en ont pas. Je ne peux même pas montrer le chemin, parce que chacun doit prendre un chemin différent pour s’accomplir. Et je n’ai pas la carte de ce monde.

Cela dit, je peux tout de même semer de petites graines et espérer qu’elles poussent. Recommander une lecture, écouter, discuter en évitant les bavardages qui ne mènent nulle part. Devenir, en quelque sorte, un agent de conversation…

lundi 11 juin 2007

Étourdie

Ce matin je me suis levée avec cette désagréable sensation d'étourdissement. J'avais du mal à ne pas tituber. S'il n'y avait pas eu une réunion à laquelle je voulais absolument assister aujourd'hui, je serais restée chez moi. En conduisant ma voiture, le simple fait de regarder dans le rétroviseur me donnait la nausée. Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti ce malaise. J'avais oublié à quel point il est incommodant. Mais je sais que ça passera. Je ne m'inquiète pas outre mesure.

La réunion a suivi un dîner passablement copieux, qui a eu l'effet de nous alourdir un peu trop. Néanmoins, il était agréable d'avoir en face de nous une collègue de travail avec qui nous communiquons la plupart du temps par courriel, puisqu'elle habite de l'autre côté de l'océan. Cette jeune femme m'a paru très passionnée et d'une grande humilité. Elle ne fait pas partie de la haute direction, et les frais de son voyage ne sont pas couverts par un compte de dépenses illimité. Elle a choisi de venir visiter le Québec et d'en assumer les frais, tout en consacrant quelques journées de son court séjour au travail, par choix.

Pour les éditeurs européens, le Québec est un bien petit marché. Et nos exigences commerciales sont élevées. Nos relations ne sont pas simples et souvent, nous paraissons bien exigeants. Il m'arrive parfois de penser qu'un jour les livres cesseront de voyager ainsi d'un continent à l'autre, parce que les coûts trop élevés et les ventes trop faibles ne justifieront plus ce genre de marché.

Serait-il plus simple, en effet, d'imprimer nous-mêmes les livres que nous souhaitons lire ou de les télécharger sur nos écrans ? Comme on télécharge une chanson ou un album pour le graver sur un CD ? Le sujet est encore tabou. On plaide l'attachement au livre objet, alors que ce n'est pas autre chose qu'un amas de feuilles brochées ou reliées qu'on abandonne tôt ou tard sous un tas de poussière.

Bon, passons, ici n'est pas l'endroit pour ce genre de réflexion.

Je suis passée chez le marchand de thé avant de rentrer à la maison. Bizarrement, alors que je tenais un bout de papier sur lequel j'avais noté ce que je voulais acheter, j'ai entendu le jeune homme au comptoir prononcer le nom du premier thé sur ma liste. « Vous lisez dans mes pensées », ai-je dit avec étonnement.

Ce genre de chose m'arrive très souvent. Maintenant je suis persuadée que je suis très douée pour la transmission de pensée.

J'étais encore tout étourdie lorsque je suis rentrée chez moi. La chaleur, le repas du midi mal digéré y sont probablement pour quelque chose. Demain, ça ira mieux. Enfin j'espère.

samedi 9 juin 2007

Béton

Vivre en ville a ses bons et ses mauvais côtés. Être près de l’action, trouver facilement du travail tout en ayant la possibilité de poursuivre ses études et avoir accès à de nombreuses sources de loisirs font partie des bons côtés. Mais si elle offre à ses habitants quelques espaces verts bien encadrés, la ville manque cruellement de cette beauté que seule la nature possède. Un ruisseau qui se faufile entre les arbres, un sentier qui mène à la mer, une grosse pierre qui s’offre au marcheur pour s’y reposer, le grand silence et l’immense sagesse de la forêt me manquent. Voilà la source de mon spleen estival, il ne faut pas chercher plus loin.



New York, mai 2007

Oui, l’été en ville me déprime sérieusement et chaque année, je n’y échappe. Quand je travaille, tout va bien. Le rythme de vie accéléré prend le dessus et je ne vois pas le temps passer. Mais quand tout s’arrête, quand je me lève le samedi et que le soleil brille, je déprime. Il me faudrait une résidence secondaire, un chalet pas trop loin où je pourrais me réfugier toutes les fins de semaine.

Quand j’étais jeune, c’est ma copine Judith qui m’a fait découvrir ce sentiment unique que la nature inspire chez l’être humain. Une sensation d’appartenance et un appel à l’humilité. Car devant un arbre géant, dont les branches touchent presque le soleil, on se sent bien petit et en même temps immensément grand. Nous lancions des pierres dans un lac, et admirions pendant des heures les ronds qu’elles traçaient dans l’eau, en écoutant le bruit de la chute qui s’écoulait tout près.

Oui, la ville offre bien des occasions de s’étourdir, mais la nature qu’on retrouve à la campagne nous donne des forces, nous enseigne ce qu’est notre véritable essence. Je souhaite de tout mon cœur ne pas finir mes jours en ville, à me bercer sur un balcon et à respirer la pollution des voitures. Je souhaite m’endormir près d’un ruisseau et me laisser voguer jusqu’à la mer…



Cayo Coco, mai 2007

mardi 5 juin 2007

Images dissolues

Je cherche des images. La lenteur de ma connexion ne me permet pas de visualiser rapidement les pages, ce qui fait que je perds patience. Je ne me sens pas chez moi dans ce décor et j’aimerais bien tout mettre en place pour que ce site reflète un peu plus ce que je suis. Mais il me faudra du temps.

J’ai fait vite, mais je jonglais avec l’idée depuis très longtemps. L’important c’est d’écrire. Après tout, c’est ce qui compte non?

Je ne suis pas certaine d’être douée pour la fiction. Je suis terriblement bloquée de ce côté ces temps-ci. Même si je m’étais inscrite sur Obsolettres, je n’arrivais pas à participer aux ateliers d’écriture et à me soumettre à un ou l’autre des thèmes qu’on nous proposait. Le site est fermé. Tout bêtement. Des cahiers ont circulé. J’ai écrit dans deux de ceux-là. Je ne sais pas ce qui adviendra de ces cahiers. Peut-être seront-ils abandonnés sur un banc, dans un parc. Et la pluie viendra les abîmer, et l’encre s’épandra sur le papier en autant de taches qu’il y avait de mots sur ces pages. Absorbées par le papier, les histoires disparaîtront entre les feuilles et seront perdues à jamais.

Comme c’est triste.

Heureusement que j’ai gardé une copie des miennes !

lundi 4 juin 2007

Ouverture et fermeture

C’est ici que se poursuivra désormais l’aventure de l’Instantclic. Le décor va certainement changer, il me faut me familiariser avec toutes ces nouvelles fonctions. Mais l’aspect technique prendra un peu moins de mon temps pour laisser la place, je l’espère, à l’écriture et à l’expression de ma pensée.

Mes yeux sont fatigués. Comme d’habitude, j’essaie de tout faire en même temps. Patience, patience…