samedi 28 juillet 2007

Tenir le rythme

Retour au travail, routine habituelle. À la différence que cette année, ma fille suit le rythme, puisqu’elle travaille elle aussi. L’été dernier, elle avait sombré dans un état léthargique inquiétant; elle dormait toute la journée et ne faisait rien qui vaille. Aujourd’hui, elle m’a même suivie au gym! Un samedi matin! Je ferai une croix sur le calendrier…

Elle m’a suivie, c’est le cas de le dire. Elle s’amusait à imiter tout ce que je faisais, suivant mon parcours et exécutant les mêmes exercices. Mais surprise! Elle a eu du mal à tenir le rythme et à lever des haltères aussi lourds que les miens. Je me moquais un peu d’elle et j’étais aussi fière de constater que mon entraînement, plus rigoureux et plus constant que le sien, avait porté fruits.

Je ne suis pas inquiète, elle est en pleine forme et elle a envie de continuer à s’entraîner parce que, tout comme moi, elle constate les bienfaits de l’exercice tant sur le plan moral que physique. Et ces moments où nous nous retrouvons toutes les deux à faire une même activité sont précieux pour moi, car nos échanges se font de plus en plus rares. Sa présence auprès de son copain, son travail et ses amis prennent tout son temps et c’est bien normal. Mais si nous avons perdu en quantité, nous avons largement gagné en qualité. Et n’est-ce pas ce qui compte le plus?

Je lui disais justement aujourd’hui que je sentais que la tempête de l’adolescence se dissipait peu à peu et que ça me faisait le plus grand bien. Elle a rétorqué que tout était dans ma tête, mais je suis persuadée qu’elle comprend ce que je veux dire et qu’elle aussi se sent beaucoup mieux à présent.

Au travail, les tensions se sont elles aussi apaisées. La période des vacances est bénéfique pour tout le monde. J’aime bien travailler seule et profiter de l’absence des collègues et du silence qui s’installe dans les bureaux pour faire avancer des dossiers qui autrement prendraient inévitablement du retard. Je termine ma journée satisfaite du travail accompli et je ressens moins de stress. Mais je sais que ça ne durera pas. Malheureusement. Il faudra bientôt augmenter la cadence, supporter les humeurs changeantes et palier le manque d’organisation avec patience et en gardant le sourire. J’ai l’habitude. En bon petit soldat bien entraîné, je saurai là aussi tenir le rythme.

vendredi 20 juillet 2007

Fraises, framboises et vie en rose

C’est sous le soleil de mercredi dernier, très peu présent le reste de la semaine, que je me suis promenée au marché, récoltant ici et là de beaux légumes et surtout de beaux petits fruits dont je raffole, des fraises et des framboises fraîchement cueillies.




Je me suis aussi permise d’aller fouiner une petite heure dans une librairie de livres usagés. À ma grande surprise, celle-ci était parfaitement tenue et l’endroit offrait un large choix de volumes assez récents, dans toutes les catégories.

Je suis repartie avec Le bon usage et un Dictionnaire de la langue québécoise, que j’ai eus à moins de la moitié du prix de détail suggéré pour des livres neufs. J’ai dû recoller la couverture du Grevisse, mais l’autre était en parfait état. Ces livres ont rejoint les autres grammaires et dictionnaires sur l’étagère de ma bibliothèque réservée à cette précieuse catégorie d’ouvrages.

J’ai justement reçu cette semaine quelques textes à corriger, et j’ai profité des jours de pluie pour faire le travail. J’ai aussi profité de cette journée pluvieuse d’aujourd’hui pour aller voir le très beau film La Vie en rose, qu’un cinéma « de répertoire » près de chez moi offrait toujours dans sa programmation.

Tout au long du visionnement du film, je pensais à ma copine Judith, qu’on surnommait justement Piaf, non seulement parce que son prénom faisait penser à Édith, mais aussi parce qu’elle adorait cette grande artiste.



Je savais qu’Édith Piaf avait eu une vie difficile, mais ce film m’a fait ressentir profondément les émotions qui ont façonné ce personnage à la fois énigmatique et infiniment attachant. J’ai pensé au bonheur, à la souffrance, à l’amour, à la vie et à la mort. Ces mots, ces grands mots qui traversent l’existence de tous les humains. Et je me suis dit que le bonheur est comme une luciole, une petite étincelle qu’on aperçoit de temps à autre, qui brille intensément, qui passe très vite, et qu’on risque souvent de rater si on n’y porte pas attention.

Au retour à la maison, un message sur mon répondeur m’attendait. C’était ma Piaf qui demandait de mes nouvelles…

lundi 16 juillet 2007

À quoi je sers ?

C’est bien quand on est en vacances qu’on se rend compte que le travail occupe une (trop?) grande place dans notre vie. Il détermine l’heure à laquelle nous nous levons et nous couchons, les vêtements que nous allons porter, l’endroit où nous allons habiter, le mode de vie que nous allons adopter selon le revenu qu’il nous rapportera.

Et aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, je me sens totalement inutile. Je suis allée me promener dans un quartier de Montréal où j’espérais trouver un peu de vie, un peu de distraction. C’était si moche que je suis revenue encore plus déprimée. Bien fait pour moi, j’aurais dû prendre la direction de la campagne et aller chanter avec les oiseaux.

Mais ce matin, je n’avais tout simplement envie de rien. Il faut dire que j’ai très mal dormi et que même après que mon copain et ma fille eurent quitté l’appartement pour se rendre à leur travail respectif, je n’ai pas pu me rendormir. Je suis restée figée devant la télé, jusqu’à ce que l’idée me prenne d’aller faire un tour en ville.

J’ai arpenté les rues en m’arrêtant à quelques boutiques, toutes semblables, toutes affreusement garnies des mêmes vêtements qui ne valaient pas le prix de liquidation affiché dans la vitrine. Déprimant à souhait.

Au retour, j’ai rêvé d’un lac où me baigner, un lac sans algues bleues, sans pollution. Je pense que demain je ne resterai pas en ville…

samedi 14 juillet 2007

Auberges d'hier et d'aujourd'hui

Il y a quelques années, je fréquentais les bases de plein air. À l’époque, elles étaient nombreuses et avaient, pour la plupart, succédé aux auberges de jeunesse devenues un peu moins populaires auprès d’une clientèle vieillissante de baby boomers. Déjà, les chambres privées et les activités familiales étaient beaucoup plus populaires que les dortoirs mixtes et les soirées bien arrosées.

Maintenant, à l’aube de la cinquantaine, j’aime bien loger dans un endroit confortable, sans nécessairement être luxueux, lorsque je suis en vacances. Mais j’avoue que l’ambiance des auberges – où la présence des voyageurs dessine un paysage chaque jour différent, où l’accueil chaleureux des jeunes travailleurs un peu maladroits nous fait oublier les tracasseries inutiles du quotidien, où les repas s’improvisent et se partagent avec des inconnus aussi souriants que nos meilleurs amis – n’a pas d’égal pour rendre un séjour mémorable.

Aujourd’hui, les auberges prennent des airs de châteaux, offrent des soins de santé et des repas gastronomiques. J’aime bien y passer un jour ou deux, mais je m’ennuierais certainement si je m’y attardais plus longtemps. Les chevaux, les chèvres et les agneaux qui peuplaient le paysage bucolique qui nous entourait ne semblaient pas, eux, s’ennuyer le moins du monde.

Nous avons beaucoup marché et très bien mangé. Nous nous sommes reposés et retrouvés. Les vacances sont faites pour ça.

lundi 9 juillet 2007

De fil en aiguille

Chaque fois que je visite le magasin de tissu, je me dis qu’il faudrait bien que je me remette à la couture. Pour environ 3 $, j’ai obtenu suffisamment de tissu pour confectionner une jupe à ma fille, qu’elle aurait payé 25 $ dans une boutique.

J’ai commencé à coudre à douze ans. Aujourd’hui, aucun projet ne me fait peur. Ce sont mes yeux qui me freinent, bien plus que le manque de patience ou d’envie de m’y remettre. Faire de la couture me détend et me fait du bien. C’est très valorisant de porter une robe dont on a choisi le tissu et assemblé toutes les pièces. Et puis, on trouve dans les boutiques de couture des étoffes magnifiques qui n’ont rien à voir avec ce qu’on retrouve dans le prêt-à-porter.

Il m’arrive parfois d’avoir envie de m’offrir une autre surjeteuse. La mienne a fait son temps et ma fille l’a suffisamment maltraitée pour qu’elle soit devenue de plus en plus capricieuse. Ces machines à quatre fils quadruplent la difficulté que j’éprouve à enfiler les aiguilles. Même avec mes lunettes, je n’y arrive que très difficilement. Une fois tous les fils correctement enfilés et la machine remise de ses mauvais traitements, je suis trop épuisée pour commencer à coudre. Mais l’exercice aiguise la patience, ça c’est certain.

Le tissu est coupé, les machines sont prêtes, il ne me reste plus qu’à assembler les pièces. Mais demain je pars pour deux jours avec mon copain, alors le travail sera remis à plus tard. J’espère que le temps pluvieux et froid d’aujourd’hui fera place au soleil dès demain. En fait, c’est qu’on nous annonce à la météo.

Ma sœur est en croisière quelque part dans les Bermudes. Je sais qu’elle et son mari avaient grand besoin de ces vacances. Je suppose qu’ils en bénéficieront amplement. L’été passe si vite. Nul doute qu’il faille en profiter le plus possible.

Ma petite valise est prête. Nous partirons assez tôt, avec un pique-nique, pour jouir pleinement des lieux et nous retrouver enfin en pleine nature. Plaisir assuré.

jeudi 5 juillet 2007

Graffitis et totems

Voilà que s’installe tout doucement le rythme des vacances. Au cours de ma promenade à vélo, j’ai fait la rencontre de curieux personnages. Je me suis toujours demandé comment font les graffiteurs pour atteindre certains endroits. Sûrement pas à la nage, dans ce cas-ci. L’eau est d’une couleur pas très invitante.



Un peu plus loin, dans un parc où j’aime aller régulièrement – parce qu’il n’y que peu de cyclistes qui le fréquentent et que les fleurs sauvages répandent de délicieux parfums dans l’air si facile à respirer à pleins poumons –, j’aperçois ces étranges totems qui n’étaient pas là l’an dernier.


Et puis, arrêt obligatoire à l’étang pour saluer les canards qui paraissaient bien déçus de me trouver les mains vides, habitués à se faire gâter par les visiteurs qui eux, ont pensé apporter quelques morceaux de pain.




Heureusement qu’il y a un peu de nature dans cette ville, mais on se lasse bien vite de ces tableaux trop bien composés, qui ne laissent que peu de place à la vraie nature, la nature sauvage qui elle n’est pas confinée dans un parc clôturé.

Plus tard, au gym avec ma fille, je réalise qu’elle s’épanouit comme les arbres qui cherchent à étendre leurs racines aussi bien que leurs branches. Entre le ciel et la terre, ils nous offrent leur force solide pour nous y appuyer, mais peuvent tout aussi bien se briser à la moindre tempête. Forte et fragile. Humaine.

En écoutant ses propos je perçois l’attachement qu’elle développe pour les petits êtres fragiles qui l’entourent, pour le petit garçon dont elle s’occupe et qui, même enfermé dans son silence, semble lui communiquer tant de secrets. Et l’admiration qu’elle porte désormais à des gens dont hier elle ne soupçonnait pas l’existence. Des gens qui possèdent le don de percevoir la souffrance des autres et qui cherchent à la comprendre et à la soulager.

Chaque expérience de notre vie nous fait grandir. Certaines nous font pousser un peu plus vite.

lundi 2 juillet 2007

La bonne nouvelle

Les vraies vacances commencent demain, mais je me sens déjà sur une autre planète. Une planète où le temps m’appartient. Et du temps, j’en prendrais bien plus que ce qui m’est accordé. Je n’ai pas le droit de me plaindre, je suis tout de même assez privilégiée.

La semaine dernière, j’étais conviée à une réception amicale pour célébrer la parution d’un livre événement. J’ai eu le plaisir de participer à l’étape de la révision et de la correction des épreuves, expérience que j’ai adorée. Et j’ai eu l’agréable surprise de découvrir de très beaux textes, écrits par de très jeunes auteurs, qui, contrairement à ce que racontent les mauvaises langues, sont la preuve que les jeunes savent encore écrire sans fautes et possèdent une extraordinaire imagination. Moi, j’ai été totalement charmée et très émue.

C’est pour cette raison que j’avais un peu l’impression de vivre un deuil plutôt que de célébrer une naissance, à la fin de cette charmante soirée où nous nous sommes retrouvés entre correcteurs, à finir les restes d’un buffet digne des grands chefs. Cette expérience m’a mise dans un état un peu euphorique, où je sentais enfin que je touchais à la définition d’une passion, où j’assistais à l’éclosion d’une nouvelle ère de bonheur qui finirait bien par s’installer chez moi.

Et puis, le quotidien reprend ses droits. J’oublie le travail pour l’instant, parce que les vacances m’ordonnent de changer d’air, de refrain aussi. Je ne dois pas répéter les mêmes gestes qui font de ma vie une routine parfois une peu monotone. Je suis très disciplinée, peut-être une peu trop.

Je profiterai pleinement de ces moments de solitude que la vie m’offre comme un cadeau dont j’avais terriblement besoin. Même si je regarde parfois la chambre de ma fille, déserte pour les deux prochaines semaines, comme une maman poule à qui on aurait dérobé tous les œufs qu’elle couvait…

Son copain, un jeune de 18 ans qui n’a pas eu la vie très facile, vient de louer un appartement avec un ami. Une étape importante dans la vie d’un jeune adulte, que j’ai franchie moi aussi à cet âge. Je souhaite tout de même que ma fille demeure encore quelques années avec nous, le temps de terminer ses études et d’économiser un peu d’argent. J’en ai discuté avec elle, elle semble bien déterminée à poursuivre ses études et ça me rassure.


J’aurai un peu de correction à faire pendant mes vacances, et je m’en réjouis. Je l’ai déjà dit, ce plaisir n’est pas un travail pour moi, ou, si vous préférez, ce travail est un plaisir qui me fait oublier qu’il s’agit d’un travail.

J’ai sorti mon vélo et fait un tour. Je suis ne forme. Ça me réjouis. J’ai appris qu’une amie, dans la jeune cinquantaine, subira un pontage coronarien dans les prochains jours. Encore une fois, je remercie le ciel d’être en santé.

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Quand j’étais petite, j’aimais bien jouer à la tag (ou tague, c’est pareil). On pouvait jouer dans la cour de l’école, dans la rue, dans notre cour sur le gazon et même dans une piscine. Voilà qu’on y joue maintenant sur Internet. C’est mon amie Béo qui m’a donné la tag, j’accepte donc de me prêter au jeu « C’est toi le chat ».

Règlements : Chaque personne décrit sept choses à propos d’elle-même. Ceux qui ont été «taggués» doivent écrire sur leurs blogues ces sept choses ainsi que ce règlement. Ensuite, vous devez tagguer sept autres personnes et les énumérer sur votre blogue. Après, vous devez laisser un message aux 7 blogueurs pour les prévenir qu'ils ont été taggués en leur indiquant : « C’est toi le chat ! »

Voici donc sept choses à propos de moi :

1. La sagesse. Plus je vieillis et plus je comprends la vie, les autres et moi-même.

2. La quête. J’ai longtemps cherché un « guide spirituel » et je ne l’ai pas vraiment trouvé.

3. Le silence. Aujourd’hui je parle beaucoup, mais quand j’étais enfant, j’étais très silencieuse et terriblement timide.

4. La musique. Je ne me lasse jamais de découvrir dans ce domaine, et j’éprouve une immense curiosité pour tout ce qui touche cet art.

5. Le goût. J’adore découvrir de nouvelles saveurs et goûter de nouveaux plats, mais j’aime aussi retrouver les saveurs évocatrices de beaux souvenirs.

6. La mère. Mon rôle de mère est celui que je prends le plus au sérieux. Rien ne compte plus pour moi que le bonheur de ma fille.

7. Les mots. Je souhaite ne jamais cesser d’écrire et pouvoir lire jusqu’à ce que mes yeux ne voient plus rien. Les mots sont les clés de milliers d’univers fascinants.

Je dois maintenant accomplir la deuxième partie de ce jeu. Comme mon carnet d'adresses n’est pas très rempli, je me permets de piger au hasard chez l’un et l’autre pour passer la tag à :

Nathalie à Toronto ; Fabienne au Royaume-Uni ; Pepette en Écosse ; Véronique à Vancouver ; Cédric au Congo ; Cartabor à Ann Arbor (Michigan, Etats-Unis) ; Blanche à Paris .

Il ne me reste plus qu’à contacter tous ces gens pour leur annoncer la bonne nouvelle… Ouf !