samedi 29 mars 2008

Avancer

Mon article est terminé. Les quatre copies sont bien emballées et prêtes à livrer dans une enveloppe plastique. J’ai survécu. L’expérience avec ma tutrice a été des plus enrichissantes. Je craignais que le contact soit difficile à établir. Ce fut tout le contraire. De même que les personnes que j’ai interviewées, avec qui j’ai eu des échanges d’une grande richesse, elle a été généreuse, attentive, disponible. La gentillesse de certains humains me réconcilie avec la vie.

Les gens qui ont voyagé ont ce quelque chose de plus qui ne ressemble à rien d’autre. L’écoute, le partage, la compassion, la tolérance, sont des traits communs à ceux qui sont sortis de leur petit cocon de confort bien protégé. En Bolivie, j’ai entendu des coups de feu alors que je dormais dans une petite chambre d’hôtel de la capitale. Au Nicaragua, j’ai vu les trous que les balles ont faits dans les murs des maisons. J’ai pu imaginer ce que les gens ont vécu. La pauvreté, j’ai compris ce que c’était quand j’ai vu des enfants affamés venir terminer les restes de nos assiettes, laissés pour eux, dans les restaurants où nous mangions sous leurs regards implorants. Leurs petites mains tendus vers nous, leurs visages crasseux, leurs pieds nus et leurs vêtements déchirés forment des images imprimées à tout jamais dans ma mémoire.

Bref, je me suis plongée dans un sujet qui m’a ramenée à quelque chose d’important dans la vie. Regarder autour, voir plus loin, cesser de ne penser qu’à soi. Vivre autrement.

Parce qu’il y a bien des manières de vivre. Celle que la plupart des gens choisissent suit le courant, sans trop s’éloigner de ce que les autres ont fait avant. Une sorte de chemin tracé d’avance, avec plus ou moins de détours et de circonvolutions. Jadis, les parents transmettaient à leurs enfants la terre, la tradition, leur métier, leur maison, leur destin. Dans certaines cultures, il existe encore cette forme de déterminisme qui empêche les enfants de décider de leur propre sort. Petit à petit, la tendance s’efface et l’on voit de moins en moins d’enfants qui prennent le relais d’entreprise familiale ou qui deviennent médecin ou boulanger parce que leur père est médecin ou boulanger. Ce qui a pour effet que certains métiers sont en train de disparaître.

Bon, je m’égare. Mais tout se tient n’est-ce pas? Quelque part, je pense à ma sœur et son mari qui ont bâti leur entreprise et qui, aujourd’hui, sont un peu fatigués. Ni l’un ni l’autre de leurs fils ne prendra la relève, c’est certain. Alors, quand ils prendront leur retraite, l’entreprise disparaîtra.

Nous allons signer notre bail demain. Le choix s’est fait rapidement. J’espère que ce sera le bon. L’endroit conviendra parfaitement si ma fille est acceptée au premier tour, au cégep où elle a fait une demande d’admission. Croisons-nous les doigts.

Le quartier de la grande ville que nous avons choisi ressemble un peu à la banlieue, loin du centre, plus près de la nature. Pas d’entrepôt ni d’industrie dans le coin. De belles promenades à faire dans un parc tout près. Un balcon pour y déjeuner le matin, au soleil. Ma fille, mon chum, mon bonheur tout simple.

Je dois maintenant penser à emballer tout le reste. Tout ce que je ne peux pas porter uniquement de la nature ou même faire un petit voyage pour combler nos envies de sortir de notre petit cocon confortable… dans mon cœur, tout ce que je devrai apporter avec moi, comme un lourd bagage qui devrait s’alléger dans les prochaines années. Parce que nous comptons bien, dans pas trop longtemps, nous rapprocher

Le but, c’est d’avancer.

dimanche 23 mars 2008

Pâques tranquilles

Aujourd’hui, c’est Pâques. Aucune célébration familiale autour de moi. Ma sœur est exténuée, à cause de son travail et du mauvais temps. Ma fille est chez son père et arrivera chez moi je ne sais trop à quelle heure. La famille de mon chéri n’a pas donné signe de vie pour une quelconque réunion depuis plusieurs mois. Alors, c’est une journée comme les autres.

Le premier rendez-vous que nous avions fixé pour visiter un appartement a été annulé. J’étais très déçue, car il était parfaitement situé, mais aussi parce qu’on m’avait signifié que les visites n’auraient lieu que le samedi. De toute évidence, ce n’était pas le cas, puisque la dame m’a appelée vendredi pour m’aviser que le logement était loué. Bon, oublions cette déception.

Vendredi soir, nous en avons visité un autre, convenable, mais dans un endroit un peu trop bruyant à mon goût. Le sentiment d’étouffement que j’ai éprouvé en songeant que je pourrais habiter là m’a alertée. Ce n’est pas notre premier choix. L’environnement du deuxième appartement que nous avons visité samedi matin m’a beaucoup plus charmée. Une petite rue tranquille, un arrêt d’autobus à trois minutes de marche, épicerie, dépanneur et pharmacie à proximité, voilà tout ce qu’il me faut pour avoir l’esprit en paix. L’immeuble est à vendre, ceci nous inquiète un peu. Il s’agit que l’acheteur prenne possession du logement qui se libère et nous sommes foutus. Mais le propriétaire nous a confirmé qu’il n’avait pas d’offre, pour l’instant, et qu’il allait nous donner une réponse rapidement. Attendons quelques jours.

Je sais que nous avons encore du temps, mais j’ai hâte de régler ce détail de ma vie qui bouscule mon habituelle tranquillité. Deviendrais-je trop casanière ?

Jeudi soir, nous avons assisté au spectacle solo de Jon Anderson, le chanteur du groupe Yes. Le chanteur s’accompagne à la guitare et au piano. La petite salle nous a permis de le sentir tout près. Ce concert intime nous a fait découvrir un artiste très spirituel et d’une grande générosité envers son public, qu’il a accepté de rencontrer à la fin du spectacle pour signer des autographes. Jon Anderson, à 63 ans, n’a rien perdu de son pouvoir d’envoûtement avec sa voix céleste. Il nous a emporté très loin, dans un monde où la nature et la méditation apaisent les inquiétudes et unissent les âmes. Un bien beau monde.

Je vais commencer, bientôt, à faire le tri dans les livres, les revues et toute la paperasse accumulés au cours des neuf années qui viennent de passer. De son côté, mon chéri fera de même. Dans quelques mois, ses choses et les miennes seront sous le même toit. Je souhaite que nous obtenions le logement visité hier, que ma fille soit acceptée au collège de son choix, que mon chéri poursuive une carrière qui lui permette de s’épanouir et que j’arrive à avoir suffisamment confiance en moi pour ouvrir de nouvelles portes. Et surtout, que nos corps et nos esprits vivent en paix et en santé.

Je sais qu’il est un peu tard, mais je réponds à la Tag de Béo.


Voici les règlements de la tag:

1- Mettre le lien de la personne qui vous tag 2- Mettre les règlements de la tag sur votre blog 3- Mentionner six choses/habitudes/tics non importants sur vous-même 4- Tagguer six personnes à la fin de votre billet en mettant leurs liens 5- Aller avertir directement.

1. Avant, je n’aimais pas le thé. Depuis que j’ai découvert des thés aromatisés délicieux, je ne peux plus m’en passer. Je bois maintenant plus de thé que de café.

2. Je m’assois souvent « en Indien » devant l’ordinateur. Je suis très à l’aise dans cette position.

3. J’adore observer les petits bébés. Ils ont un langage particulier qui me touche profondément.

4. J’invente parfois des histoires dans ma tête, avec des choses totalement anodines. Comme aujourd’hui, j’ai vu quelqu’un transporter une grosse boîte de carton dans sa voiture et aller la déposer juste au bout du stationnement où j’habite, quelques mètres plus loin. Et l’histoire a commencé…

5. Je déteste voir traîner des miettes de pain sur la table. Je les ramasse immédiatement, même pendant le déjeuner.

6. Il m’arrive parfois de pleurer en pensant à l’avenir de la planète.

Pour les six personnes, je suis bien embêtée, alors je laisse ceux et celles qui ont envie de s'amuser à répondre à ces questions, librement.

samedi 8 mars 2008

Encore du blanc

Oui, oui, encore de la neige. Les rues rétrécissent, les montagnes de neige soufflée sur les terrains vont finir par faire disparaître les maisons. On aura bientôt l’impression de vivre dans un monde tout blanc, tout blanc.

Ce matin, cours de musculation assez intense. Le prof nous a fait suer, c’est le cas de le dire. Les encouragements qu’il scandait ont suffi à motiver le groupe suffisamment pour que personne n’abandonne avant la fin des exercices. « Belle endurance » répétait-il en augmentant la cadence. Je sens que mes muscles me feront souffrir demain.

Pas grave. Je suis en vacances. Je rencontre ma tutrice mercredi. Ça ne me laissera que deux jours de ces vacances pour travailler intensivement sur mon article. Pour corriger les problèmes de structure qu’elle m’a déjà signalés. Je sais que je n’ai pas l’esprit journalistique quand j’écris. Je n’arrive pas à penser à l’envers. D’ailleurs, quand je lis un article dans une revue ou un journal, je lis d’abord le chapeau (les premières lignes qui, en général, résument l’article) et ensuite je lis la fin. Si ces deux parties m’intéressent, je remonte au début. J’écris donc comme je lis. Je commence par la fin et ce n’est pas une très bonne idée à ce qu’on m’a dit.

Bon, heureusement, avec la fonction « copier-coller » du logiciel de traitement de texte il suffit de modifier l’ordre des paragraphes et le tour est joué. Néanmoins, je suis maintenant assez convaincue de ne pas avoir envie d’écrire sur commande, encore moins de le faire dans un cadre rigide qui exclut ma créativité. C’est pourquoi la grande liberté dont je jouis en écrivant ici et sur mon autre blogue me procure une grande satisfaction.

Puisqu’il faut terminer ce que j’ai commencé, je vais travailler sans relâche pour satisfaire les exigences du comité de lecture qui jugera de la qualité de mon travail. Je les connais toutes, ces dames à l’œil acéré et au crayon rouge assassin. Elles me font un peu peur, je l’avoue.

J’ai beaucoup à faire, mais je tenterai d’écrire ici un peu plus souvent. Parce que ça me fait le plus grand bien.

J’ai constaté que le service que j’utilise, pour aviser les quelques personnes qui y sont inscrites des mises à jour de ce site, ne fonctionne pas très bien. Ou pas du tout ? Bref, si vous souhaitez recevoir un avis de mise à jour, envoyez-moi votre adresse de courriel ici et je vous aviserai, c’est promis.

dimanche 2 mars 2008

Un peu de gris, un peu de bleu

La convalescence de mon patron s’est prolongée d’une semaine, chevauchant la semaine du départ en vacances d’une collègue. Je me suis donc retrouvée encore une fois avec de multiples tâches à accomplir et toujours que deux mains et une tête pour le faire. Mais heureusement, deux mains efficaces et un esprit clair. J’ai découvert les vertus du ginseng pour tuer le rhume (on dit souvent la grippe, à tort, car il s’agissait bien d’un petit rhume et non d’une vilaine grippe) qui tentait de m’assaillir il y a quelques semaines. Je me suis sentie tellement bien que j’ai décidé d’adopter ce supplément pendant l’hiver. Et je me sens mieux. Meilleure concentration surtout.

Je termine la première version de mon article. Je suppose que c’est normal de ne pas vouloir y toucher pendant un certain temps. Je l’enverrai donc à ma tutrice et j’attendrai patiemment ses commentaires. Je me connais, je ne résisterai pas longtemps à l’envie d’entrer en période de réécriture. Surtout que j’ai planifié mes vacances pour avoir le temps de le faire. Je ne veux pas traîner trop longtemps et je compte bien finir cet article quelques jours avant l’échéance. Je pense que je me sentirai soulagée. Je profiterai de ce précieux temps libre pour chercher un logement.

Terminer mon certificat me réjouit et m’attriste à la fois. Plusieurs cours au programme m’aurait intéressée. On ne peut pas les choisir tous. Je me demande si je peux m’inscrire quand même, en utilisant ces crédits pour compléter un autre certificat. Je m’informerai auprès de la directrice du département. Je verrai bien. Il y un autre programme qui m’intéresse dans une autre université, mais j’ai peur que ce soit redondant. Je ne veux pas perdre mon temps. Je verrai ça aussi.

Chose certaine, il faut que je demeure active. Depuis cinq ans, mon intellect est continuellement sollicité et je ne veux pas que ça s’arrête. J’ai besoin de cette stimulation. Elle me fait le plus grand bien.

Autour de moi les gens continuent à me décevoir. Je ne sais pas trop pourquoi. J’ai l’impression que les uns s’engouffrent dans des situations problématiques sans aucune volonté de s’en sortir, et continuent à se plaindre comme si c’était la faute des autres. D’autres retiennent leur souffle jusqu’à qu’ils trouvent l’occasion de cracher leur venin. Et font semblant d’être gentils et d’aimer tout le monde alors qu’ils sont mauvais et qu’ils jugent et condamnent cruellement. La situation sur la route est le reflet de ces comportements totalement dénoués de respect et empreints d’un égoïsme qui frôle l’irresponsabilité. Égoïsme tant prôné par les publicités qui encouragent tout le monde à ne penser qu’à soi. Moi Moi Moi et re-Moi. Ouf! Même un arrêt obligatoire à l’air de contrarier ces individus qui refusent de laisser un centimètre de place à l’autre. Faut-il toujours céder ?

Je pense que j’ai besoin de vacances…

Ma fille se remet de sa déception amoureuse. Elle a retrouvé ses amies et un rythme de vie plus actif. Elle change beaucoup, mais refuse de l’admettre. C’est peut-être sa façon à elle de se protéger. Mais je sais que ce garçon l’empêchait, d’une certaine manière, de s’épanouir. Je ne pourrai jamais la blâmer d’être une amoureuse sincère et passionné. D’ailleurs, le jeune homme continue de lui courir après et il finira peut-être bien par la rattraper. Son attachement pour lui sautait aux yeux, même s’il semblait contraire à toute logique. Aujourd’hui, elle regarde ailleurs. Plus loin. J’espère qu’elle ne reculera pas.

Mais de ça aussi je ne pourrais la blâmer. J’ai mis plusieurs années à me détacher complètement de celui qui fut mon premier amour. Nous avons joué au yo-yo jusqu’à ce que le fil finisse pas s’user totalement. Je pense que c’était une manière de souffrir un peu moins, mais je n’en suis pas totalement convaincue.

Hier soir, j’ai assisté à la projection d’un documentaire sur le voyage autour du monde d’une famille. Les quatre membres de l’équipage étaient présents. Raconter cinq années de navigation à bord d’un voilier en si peu de temps se résume, malheureusement, à quelques anecdotes et un itinéraire tracés sur une carte. La beauté des paysages, l’intensité des liens noués, les moments magiques vécus par les enfants ont été racontés et illustrés avec passion. J’étais ravie de rencontrer ces gens que j’avais déjà contactés pour mon article. Leur expérience est très inspirante. Vivre de longues journées en mer à naviguer au gré du vent semble apporter une grande paix intérieure et une confiance en la vie. C’est enviable non ?