samedi 27 septembre 2008

Souffle court

Le vent a soufflé très fort cette semaine chez moi. Les portes ont claqué, des cris ont traversé les murs; les voisins ont dû retenir leur respiration. Mais tout s’est apaisé très vite. Et de cette bourrasque, je suis sortie un peu décoiffée, mais pas démolie. Bien au contraire.

Les conflits entre l’adolescente et sa mère se sont transformés. Aujourd’hui, ma fille devient femme. Le passage de l’adolescence à la vie adulte est parsemé de chocs émotifs. De mon côté, j’essaie de l’encourager et de la guider, mais j’ai parfois du mal à comprendre et à accepter ses choix. Comme celui de reprendre sa relation avec le jeune homme qu’elle avait quitté l’an dernier. J’ai du mal à comprendre ses raisons, tout autant que les siennes, à lui. L’un et l’autre projettent l’image d’un couple qui ne cesse de se torturer et de s’étouffer. Et c’est ça qui me laisse perplexe.

Mais bon, j’ai compris qu’il ne fallait pas trop que je me mêle des affaires de ma fille et que mon copain, pour sa part, ne savait pas quelle position adopter dans ce genre de situation. Visiblement, ça le perturbe, mais d’une autre manière. Pour moi, c’est un déchirement interne contre lequel je ne sais comment lutter. Je réagis, trop vite, et en tentant d’imposer ma loi, ma logique, ma vision des choses, je ne fais qu’embrouiller encore plus les choses dans la tête de ma fille. Bref, il faudra que chacun de nous s’ajuste à cette nouvelle situation qui implique un genre de « vie à quatre », où chacun doit se sentir accepté, aimé et respecté. Ouf! Tout un contrat!

Ma fille est aussi en train de réaliser que le cégep, ce n’est pas l’école secondaire. Les travaux se multiplient, et même si elle passe de longues heures à travailler, elle se sent insatisfaite des résultats. Nous en avons discuté et je lui ai donné mon point de vue. Je pense qu’elle doit se donner le temps de s’adapter et prendre conscience qu’il faut, effectivement, travailler et se concentrer pour réussir, sans toutefois y laisser sa peau. Je lui ai recommandé de demander conseil à d’autres étudiants et d’aller consulter le service pédagogique au besoin. J’ai confiance, je sais qu’elle y arrivera.

J’ai pris le temps de bien m’entraîner aujourd’hui. Il m’arrive parfois d’y aller sans entrain, mais aujourd’hui, je me sentais plutôt d’attaque. Et puis, pour me récompenser des mes efforts, je suis allée magasiner! Quoi de mieux que des vêtements neufs pour remonter le moral?

Cette belle énergie que me procure l’exercice régulier me permet également d’avoir l’esprit plus clair. Je réfléchis mieux. Et je pense que je vois maintenant les choses beaucoup plus positivement. Je réalise que mon bonheur ne dépend pas uniquement des autres. Il dépend de moi, de mon attitude devant la vie, de ma capacité à créer un environnement propice à la création et à l’apprentissage. Car je ne cesserai jamais de vouloir apprendre quelque chose. C’est essentiel à ma survie.

dimanche 21 septembre 2008

Chacun son tour

Surprise par un rhume depuis de début de la semaine, j’ai ralenti un peu mes activités. Au lit dès 9 heures presque tous les soirs, avec un bon livre, je me suis suffisamment reposée pour avoir de l’énergie cette fin de semaine. Hier, le temps s’annonçait trop beau pour aller m’enfermer au gym. Nous avons donc pris la voiture direction Oka, pour une petite randonnée suivie de notre première cueillette de pommes. Je dis première, car nous devrons y retourner dans quelques semaines pour la variété Cortland, plus tardive, que je préfère entre toutes. Mais d’abord, nous sommes allés marcher sur le sentier du « Calvaire d’Oka », au sommet duquel nous avions une très belle vue sur le village d’Oka et le lac des Deux-Montagnes.

Après le cueillette des pommes, nous nous sommes arrêtés à la boutique de la « Trappe », (et non la boutique de l’attrape) où une foule de touristes affamés faisaient la file devant les deux seules caisses de ce minuscule commerce qui, en cette saison d’affluence, ressemblait à un épicerie américaine prise d’assaut à la veille d’un ouragan. Nous avons filé en douce sans rien acheter.

Ce matin, j’ai cuisiné un peu entre deux brassées de lavage. Un pâté végétal, bien meilleur que celui qu’on achète à l’épicerie, et des muffins à l’avoine et aux pommes, que je n’ai pas encore goûtés. Depuis que j’habite avec mon copain, je cuisine beaucoup plus souvent et avec plaisir. Lui aussi aime cuisiner et se débrouille très bien. D’autant plus qu’il arrive avant moi le soir, alors c’est souvent lui qui prépare le souper. Ma fille rentre tard et se contente la plupart du temps d’un plat réchauffé ou d’une salade vite préparée. Mais l’essentiel, c’est que tout le monde soit heureux. Et c’est bien ce que je ressens ces jours-ci. La vie coule doucement…

Comme je n’ai plus de cours à l’université, j’attends avec impatience le début de mes ateliers à la Fédération québécoise du loisir littéraire. Pour l’instant, je profite de mes soirées libres pour lire un peu plus, jouer quelques heures sur mon Nintendo DS (eh oui, j’ai acheté ce bidule et ça m’amuse beaucoup) ou faire un peu de correction, question de ne pas perdre la main. Il faudrait bien que je me décide d’ailleurs à offrir mes services. Le hic, c’est que j’ai peur de manquer de temps. Alors j’hésite, et à force d’hésiter, je ne fais rien. Hum, faudra y remédier.

Par contre, je me réserve le droit de m’accorder du temps pour un projet d’écriture. Oui, oui, un projet d’écriture. Faut bien mettre en pratique tout ce que j’ai appris non? Et je suis convaincue que si je relisais certaines pages de ce journal, je découvrirais que ce projet ne date pas d’hier. Il attend son tour, lui aussi. Et depuis longtemps!

samedi 13 septembre 2008

Différents airs

J’ai fait le plein de CD hier. De temps à autre, je me permets cette dépense, que je considère essentielle à ma survie. J’avais envie d’écouter le nouvel album de Mylène Farmer, Point de suture, même si les critiques sont plutôt sévères à son égard. Moi, j’aimerai toujours Mylène, c’est dans l’air. C’est la chanteuse la plus aérienne que je connaisse. Elle me fait planer, au sens littéral du terme : quand je l’écoute, je m’envole.

Sa voix légère est, selon moi, mise en valeur beaucoup plus dans les balades qui lui vont si bien que dans les chansons rythmées, qui nous ramènent aux années disco bien plus qu’aux nouvelles tendances électro. Mais bon, il faut avouer que plusieurs chansons ressemblent à d’autres et que ce dernier album manque un peu d’originalité.

J’ai aussi acheté l’album YUL de Richard Petit, que je connaissais très peu et que j’ai pris plaisir à découvrir sur un des postes d’écoute du magasin. Un coup de cœur immédiat. Je l’ai mis dans mon panier sans la moindre hésitation. J’adore être « victime » de ce genre d’attaque. On sait que le beau grand jeune homme revient de loin – il a gagné sa bataille contre le cancer – et ce disque témoigne certainement d’un nouveau regard sur la vie; impossible de faire autrement quand on est passé par où il est passé. Musicalement, c’est très charmeur et la voix sensuelle de Richard petit rend l’écoute fort agréable.

Chaudement recommandé par ma sœur, l’album Éphémère de Louise Forestier ne m’a pas déçue. Moi qui m’apprête à assister à un atelier d’écriture de chansons, j’aimerais avoir cette facilité qu’elle semble avoir (on ne sait jamais, écrire est peut-être une torture pour elle, mais j’en doute) d’écrire des textes non censurés, dans un français bien québécois, qui visent le cœur autant que l’esprit. Quel talent d’écriture! Elle n’a plus rien à prouver la belle Louise, et elle semble tellement bien dans sa peau aujourd’hui. C’est touchant, drôle et attachant. Côté musique, on retrouve avec plaisir les notes de Catherine Major, que Louise Forestier affectionne, et les mélodies d’Alexis, le fils de la chanteuse, qui a sans aucun doute de grandes affinités avec sa mère.

Finalement, je suis repartie avec les cinq premiers albums de François Pérusse, que j’avais jadis en cassettes, qui sont mystérieusement disparues et dont je m’ennuyais trop pour m’en passer plus longtemps. Je hâte de réécouter ces capsules qui m’ont fait tordre de rire dans des moments où j’en avais bien besoin.

Jeudi dernier, j’ai soupé avec mes copines. Parmi celles-ci, quelques ex du bureau avec qui les liens ne sont pas coupés, heureusement. Même si nous nous voyons moins souvent, nous retrouver autour d’un bon repas communautaire – chacune avait apporté un plat –, à boire du vin et à placoter, est toujours un plaisir. La soirée, trop vite passée, m’a fait le plus grand bien.

Déjà l’heure de préparer le souper. Je passe sous la douche et je m’y mets. Si vous avez envie de partager vos découvertes musicales, pourquoi ne pas laisser un commentaire ici? Ça me ferait bien plaisir.

samedi 6 septembre 2008

Un temps gris, mais bien rempli

Je me suis levée tard. Mon copain travaille aujourd’hui, ma fille aussi. Il n’y a que moi qui profite de cette journée de congé. Le temps est gris, une chaleur humide pénètre par les fenêtres ouvertes, qui laissent passer une timide brise.

J’ai eu mes règles cette semaine. Ce n’est pas une grande nouvelle pour la plupart des femmes, mais pour moi, c’est particulier. J’ai arrêté le Depo-Provera il y a un an. Je n’avais pas de règles depuis cinq ans. Et là, les voici revenues. Ce n’est pas la joie, mais bon, je vais vivre avec encore quelques années, il faudra que je m’y fasse.

Je suis allée au gym ce matin. Quelque chose m’agace. Un comportement que je n’arrive pas à accepter. Certaines personnes accaparent littéralement les appareils, sans le moindre respect pour les autres utilisateurs. Bien que les consignes soient clairement énoncées, certains membres profitent du fait qu’il n’y a aucun avertissement d’émis aux contrevenants. Ce sont les membres eux-mêmes qui doivent faire respecter les règles en signalant, par exemple, à la personne qui utilise un appareil que son temps est écoulé. J’ai eu à le faire à plusieurs reprises et je déteste ça. On a beau être patient, mais quand on a réservé un appareil pour 20 minutes et que les 5 premières minutes sont écoulées avant qu’on puisse y avoir accès, ça devient irritant.

Aujourd’hui, j’ai observé un phénomène assez rare : un homme utilisait un appareil pendant qu’il se réservait l’autre en y laissant traîner sa serviette. Une dame lui a gentiment fait remarquer qu’elle souhaitait utiliser l’appareil quelques minutes. Le monsieur a retiré sa serviette sans trop rouspéter. Je me suis dit que la dame était bien patiente et qu’elle avait une très bonne attitude. Néanmoins, je continue de croire que l’homme agissait de manière totalement inconvenante et qu’il mériterait qu’on l’avertisse. Mais c’est au personnel de l’établissement à le faire, je pense.

Ces désagréments ne m’empêchent pas de profiter pleinement des lieux où je m’entraîne régulièrement. En général, les gens sont polis et respectueux. Depuis 3 ans, je croise souvent les mêmes personnes et j’admire certaines d’entre elles pour leur détermination. La forme physique n’a pas d’âge, j’en suis convaincue. Et je continue à répéter à qui veut l’entendre que l’exercice peut changer unee vie. Dans mon cas, ça me fait le plus grand bien.

De retour à la maison, je vaque à mes occupations habituelles du samedi : lessive, lecture, petite sieste si j’en ai envie et écriture sur mon blogue. J’ai réservé deux places pour le spectacle The Best of Broadway en octobre prochain. Ma fille avait découpé un article dans le journal et j’ai trouvé l’idée intéressante. Je sais qu’elle adore les comédies musicales et ce spectacle nous offrira l’occasion de voir des extraits de plusieurs des meilleures d’entre elles. Et une petite sortie avec elle, ça fait toujours plaisir. J’en reparlerai certainement.

J’ai aussi réservé quelques soirées de théâtre, avec mon copain cette fois-ci. Une collègue de travail m’a transmis les coordonnées d’une amie qui organise des groupes, ce qui réduit les frais. Nous n’avons pas le choix de la journée, mais nous pouvons choisir entre plusieurs pièces, sans limite de quantité ni obligation d’assister à toutes les pièces proposées. Nous en avons choisi trois pour la saison hiver 2009. Je pense aussi que nous pouvons décider à la dernière minute de voir d’autres pièces, s’il reste des places disponibles. Je découvre avec bonheur que, contrairement à ce que je croyais, assister au théâtre peut se faire à un prix très abordable. Il me reste maintenant à réserver mes places pour un spectacle d’humour – j’ai choisi André Sauvé – et celui de Catherine Major, une jeune chanteuse que j’aime beaucoup. J’aurai une belle saison culturelle!

Je pense que nous devrions tous nous efforcer de « consommer de la culture ». Parce que si personne ne le fait, notre théâtre, notre cinéma et notre littérature vont souffrir encore plus du manque d’intérêt des gouvernements, qui coupent les budgets de manière honteuse. Il faudra lutter. Et la lutte s’annonce très difficile. Sur ce, je vais plonger dans mon nouveau Châtelaine, qui a changé pour le mieux!

lundi 1 septembre 2008

Une fin, une pause, un début

Cette longue fin de semaine ensoleillée m’aura fait le plus grand bien. D’abord, parce qu’elle a commencé par une fête en l’honneur d’un collègue de travail qui prend sa retraite, un des piliers de l’entreprise pour laquelle je travaille depuis plus de vingt ans. À mes débuts, cet homme m’intimidait par son sérieux et le ton, parfois sévère, qu’il employait pour s’adresser à moi dans le cadre de mon travail. Puis, au fil des ans, j’ai appris à mieux le connaître en même temps qu’il a, de son côté, laissé tomber son armure pour établir des contacts plus chaleureux avec les gens qui l’entouraient. Alors, vendredi soir, nous nous sommes réunis autour de deux grandes tables, dans un restaurant tout près de notre lieu de travail, pour partager avec lui un bon repas et quelques verres avant de lui dire au revoir. Je me demande comment ce sera, sans lui. Lui qui s’amusait à me faire sursauter en haussant la voix exprès pour me saluer, à sa manière. Lui qui m’interrompait à tout moment dans mon travail pour obtenir une réponse immédiate, soucieux de satisfaire le client avant tout. Lui qui, justement, a transmis à son successeur quelques-uns de ces trucs, mais surtout le souci d’aller au-delà des attentes de l’autre, pour se démarquer, pour être « le meilleur ». Ce culte du dépassement, cette quête de la perfection, je les ai aussi appris de lui.

Ce même vendredi, j’apprenais que mon collègue le plus proche, mon supérieur immédiat, avait pris la sage décision de se reposer quelques semaines pour prendre soin de lui. Ce « retrait préventif » lui permettra, peut-être, de faire le point sur sa santé et de prendre les décisions qui s’imposent, et aussi de prendre du recul pour évaluer positivement une situation qu’il a tendance à dramatiser. Comme on dit, avoir le nez trop collé sur le problème nous prive d’une perspective essentielle pour trouver la solution. Si ce départ, temporaire dans son cas, ne lui a pas donné l’envie de célébrer, il a tenu à être de la fête pour son collègue, ce qui est tout à son honneur.

Hier soir, je recevais ma sœur et son mari pour souper. J’avais cuisiné un lapin, une de mes spécialités, qui était tout à fait délicieux. Ma crème caramel fut malheureusement un peu moins bien réussie. En fait, confiante devant la recette intitulée « caramel infaillible », dont j’aurais dû me méfier, j’ai délaissé ma recette habituelle, à laquelle je reviendrai certainement. En effet, la recette n’a pas tenu sa promesse, et heureusement que j’avais un petit flacon de caramel aromatisé pour arroser le flan qui paraissait bien nu au fond des assiettes. Tout le monde s’est régalé et nous avons passé une très belle soirée.

J’ai profité de ce jour de congé pour terminer ma lecture d’Enthéos, sur le balcon ensoleillé. Je réserve mes commentaires sur ce livre à mon blogue Sans parler. Prendre le temps de lire, c’est un luxe que je me refuse trop souvent. Tout comme celui d’écrire. Peut-être que les trois ateliers auxquels je me suis inscrite récemment m’aideront-ils à remédier à la situation. La Fédération québécoise du loisir littéraire, dont je suis membre désormais, offre un programme très varié où chacun peut trouver sa place, du débutant au plus expérimenté. En terme d’écriture, je considère que j’en suis encore à l’étape d’exploration. Et je compte bien explorer… et en reparler ici, très certainement. J’aime écrire, j’aimerais écrire plus, écrire mieux et surtout créer en écrivant. Le journal, le blogue, sont des modes d’expression qui ont leurs règles et qui, d’une certaine manière, imposent moins de contraintes que l’écriture romanesque, entre autres. Je pense que j’ai besoin d’être un peu secouée, j’ai besoin de ME secouer. Et j’ai envie de chercher. Je pense que la recherche est une partie importante du travail de l’écrivain. Je pense que je dois continuer à chercher. Il y a tant à apprendre.