samedi 23 août 2008

La rentrée de l'été

C’était semaine de rentrée scolaire pour ma fille. Comme toujours, depuis qu’elle est toute petite, elle était un peu angoissée en ce jour de première entrée dans le beau monde des études collégiales. Elle était « sur le piton » très tôt le matin, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Un peu étonnée, je l’ai laissée partir avec ses trois gros sacs remplis de fournitures essentielles achetées la semaine dernière, résistant à l’envie d’aller la reconduire moi-même en voiture. Tout se déroule très bien jusqu’ici, elle semble s’adapter parfaitement à cette nouvelle vie.

L’adaptation est un peu plus difficile du côté de mon copain, qui n’a pas l’habitude de vivre dans le grand vent qu’elle déplace et qui laisse derrière elle, tel un ouragan dévastateur, beaucoup de désordre et passablement de dégât. Il aura fallu une bonne discussion « entre six yeux » pour que les choses se calment un peu et, de ma part, une mise au point qui l’aura rassuré (enfin j’espère). Ceci dit, comme les coups de vent, ma fille apparaît et disparaît toujours aussi vite, ce qui nous laisse amplement le temps de retrouver notre calme et notre intimité.

Samedi dernier, nous sommes allés au cinéma voir le film Bienvenue chez les Ch’tis. Une bonne comédie dont on a beaucoup parlé à cause du succès phénoménal que le film a connu en France. Ici, je suppose qu’il fera son bout de chemin et en amusera plusieurs. J’ai bien aimé, surtout parce les comédiens ont l’air de follement s’amuser et que le film aborde le sujet des préjugés avec une certaine finesse. Mais je n’ai pas nécessairement fait le lien avec la situation au Québec, comme certains ont tenté de le faire, même si chez nous il y a bien des accents régionaux. Le rapprochement est possible, j’en conviens.

La canicule s’est installée. Qui s’en plaindra? J’en ai profité pour partir à vélo ce matin et faire quelques longueurs à la piscine que je fréquentais il y a bien une vingtaine d’années, avec ma copine. Les bons souvenirs sont vite remontés pour me convaincre des bienfaits de la nage, que je me promets de pratiquer plus assidûment. J’irai d’ailleurs dès demain chercher des lunettes, un bonnet de bain et un pince-nez, équipement dont je disposais à l’époque pour faire des longueurs avec plus d’aisance.

La cigale s’époumone, à croire qu’elle a du temps à rattraper. La piscine des voisins est toujours aussi vide et l’eau commence à perdre la limpidité qui me donnait envie d’y plonger à leur place. Est-ce que l’été vient tout juste de commencer ou je rêve?

mercredi 13 août 2008

Idées mixées

J’écris si peu souvent que les mots se bousculent sur la page, aussi incohérents que mes pensées et mes gestes ces jours-ci. Je verse du jus d’orange dans mon café, je fais couler le café dans le bol qui sert habituellement à recueillir l’eau qui s’échappe inévitablement de la cafetière. Quel gaspillage!

Heureusement, je n’ai pas encore bu d’eau de Javel et j’ai un ange gardien qui m’empêche d’arriver face à face avec un camion dans une rue à sens unique. Si je suis si distraite, c’est que mes pensées vont trop vite dans ma tête et que les gestes n’arrivent pas à suivre.

Aujourd’hui, je suis allée au cégep cueillir le matériel dont ma fille aura besoin pour commencer l’année scolaire. Un sac un peu lourd, certes, mais dont le contenu vaut tout de même 400 dollars! Ouf! Heureusement que j’économise depuis quelques années pour ses études… Sur le chemin du retour, je me disais qu’elle avait vraiment de la chance. Elle baignera dans un univers de création dans lequel j’aimerais bien plonger moi aussi. À la radio, une interview de Jeannie Longo-Ciprelli. Ses paroles viennent percuter mes pensées sur l’avenir et sur la persévérance dont devra faire preuve ma fille pour réussir cette nouvelle étape dans sa vie : « Vous savez, aujourd’hui, on pousse les jeunes pour qu’ils aillent toujours plus vite. Pourtant, ils ont tout leur temps. La vie, c’est long… »
Quelle sagesse!

Hier soir, souper avec les membres du club des « vielles sacoches », telles que nous a baptisées notre ami d’enfance, le « gars de la gang », rencontré par hasard pendant que nous nous baladions dans notre ancien quartier. Cette fois-ci, nous étions six, et certaines souhaitent que le cercle s’agrandisse. Nous n’avons pas parlé des Jeux olympiques et juste assez des émeutes à Montréal-Nord, qui nous ont rappelé celles qui avaient eu lieu à Ste-Thérèse, il y a plus de quarante ans, alors qu’un policier avait tiré sur un jeune garçon de quinze ans… Nous avions manifesté, nous aussi.

La soirée est passée trop vite. Nous projetons organiser une fin de semaine de filles, quelque part dans une auberge, pour nous donner le temps de papoter un peu plus, sans nous presser. Le voyage dans le Sud n’est pas loin…

Mais le plus grand plaisir, c’est cette complicité retrouvée et ce bonheur d’être ensemble un peu plus souvent. Ça nous console du mauvais temps…
Ah! j'oubliais. J'ai reçu mon diplôme. Il va falloir fêter ça!