jeudi 31 décembre 2009

Sur mon 31

Les dernières heures de l’année 2009 s’écoulent lentement. Hier, j’ai célébré en famille mes cinquante et un ans. C’est à cet âge que mon père est décédé. Aujourd’hui, je réalise à quel point il était jeune. J’avais huit ans. À tout hasard, j’ai demandé au ciel de m’envoyer un signe. Un signe qui me permettrait de renouer avec lui. Je dis renouer, parce que depuis tant d’années, j’ai un peu oublié qui il était. Du haut de mes huit ans, j’avais l’impression qu’il était le plus fort, le plus grand, le plus beau, et surtout qu’il serait toujours là pour moi.

J’ai passé la journée d’hier à noyer ma tristesse dans le magasinage. Une tristesse qui m’habite invariablement le jour de mon anniversaire. Elle n’est que passagère, heureusement. J’ai donc profité amplement des rabais que les marchands affichent en cette période de l’année où, m’a-t-il semblé, les gens ont encore beaucoup d’argent à dépenser, mais courent les aubaines. En fin de journée, je me suis arrêtée pour faire le plein d’essence et remplir le réservoir de lave-glace qui était presque vide. Comme d’habitude, le poids du bidon de liquide me cause toujours des difficultés et je déverse la plupart du temps la moitié de son contenu à côté du réservoir… Pendant que je m’exécutais donc avec mon manque d’adresse habituel, un bon samaritain s’est arrêté. En s’excusant, il m’a demandé la permission de me montrer « la bonne manière » et a tout simplement tourné le bidon sur le côté. « Comme ça, c’est beaucoup plus facile madame », a-t-il ajouté en me laissant continuer.

Je me suis d’abord demandé pourquoi je m’étais méfiée de cet inconnu, puis ensuite, je me suis rappelé combien il est rare de nos jours que quelqu’un nous vienne en aide « spontanément ». Aujourd’hui, c’est chacun pour soi et même quand on se trouve en difficulté, rares sont les gens qui acceptent de nous aider. J’étais donc bien contente d’avoir appris quelque chose, moi qui, depuis que je possède une voiture, n’avais jamais réalisé à quel point je me donnais du mal pour rien. J’ai donc terminé de verser le liquide « de la bonne manière », et j’ai refermé le capot en remerciant le gentil monsieur. Puis, j’ai levé les yeux au ciel et lui ai fait un clin d’œil…

C’est autour d’une table, au restaurant, que j’ai célébré mon anniversaire avec ma famille, en mangeant plus que nous aurions dû (pourquoi les portions au restaurant sont-elles toujours gigantesques?), et en buvant très peu. Ce soir, nous allons laisser l’année se terminer en douceur, sans commettre le moindre abus. C’est mieux pour nos estomacs, je crois.

Je ne prends pas vraiment de résolution, mais je fais un souhait pour tous, et pour moi : la santé, le bien le plus précieux. C’est un souhait que j’ai entendu très souvent au cours des dernières heures, et je pense que de plus en plus de gens se rendent compte à quel point la santé est la plus grande richesse. Alors, bonne année tout le monde et… santé!

jeudi 24 décembre 2009

Du temps et des fêtes

Déjà la fin du mois, ou presque, et je n’ai pas écrit une ligne sur ce blogue. Le temps, un thème qui sera toujours présent dans mes écrits, me file entre les doigts. Enfin, j’ai quelques jours de congé. Décembre au travail a toujours été une période très occupée, mais cette année, j’ai le sentiment d’avoir accompli mes tâches avec une attitude beaucoup plus positive et sereine. Autour de moi, les traits de certains visages s’assombrissent, et je ne peux que constater que ce qui s’y reflète est le résultat de pensées négatives, de manque d’optimisme et de joie de vivre. Comme disait si bien mon patron : « Ça ne sert à rien d’être malheureux, alors soyons heureux! »

Alors, reprenons le fil ici pour nous mettre à jour.

La santé va bien. Toute la famille est vaccinée. Ceux que j’entends dire ne pas croire au vaccin, dont je respecte entièrement la position, n’ont pas plus d’arguments que ceux qui choisissent de s’y soumettre. Alors j’ai choisi ce qui m’apparaissait le mieux pour tout le monde.

Le moral est bon. Les nombreux jours ensoleillés de novembre et décembre m’ont permis, je crois, de traverser ce début d’hiver sans déprime. Et puis, pas trop le temps de me pencher sur mes petits problèmes, alors la vie suit son cours. Disons que je suis très occupée et c’est tant mieux!

Ma fille m’étonnera toujours. Elle apprend petit à petit à mieux gérer son stress, ce qui assouplit son caractère assez prompt. Son humour me fait un bien énorme. Elle a fait son premier « riz au légumes » récemment et a même osé le partager avec moi! Elle vit écartelée entre l’appartement de son copain, sa chambre ici et celle que son père a gardée au cas où elle passerait de temps en temps. Elle a trois maisons semble très bien s’en accommoder.

Mes amies me manquent. J’espère trouver du temps pour un petit café pendant les vacances. Mes collègues de travail et moi formons un clan de filles particulièrement volubiles, ce qui rend les heures de lunch très animées. Nous manquons de temps pour aller au bout de nos discussions très souvent. Alors ces « copines de bureau » m’aident à me sentir moins seule.

Mon chum ne change pas. Et je l’aime comme ça. Nous nous sentons bien, très bien ensemble. Je pense que je suis assez facile à vivre et lui, plutôt accommodant. Nous vivons le moment présent dans cette course que la vie nous impose en rêvant au jour où nous pourrons ralentir un peu.

Le quotidien est routine, mais une routine qui me plaît. Je m’entraîne, activité essentielle à ma survie depuis quelques années, je lis, un peu de tout et souvent je ne termine pas ce que je commence, mais désormais je ne me sens plus coupable de le faire. Je me promets d’aller au cinéma au moins deux fois pendant mes vacances, parce que j’adore le cinéma. J’ai des projets plein la tête, et je sais que je n’aurai pas assez d’une vie pour les réaliser. J’espère que je reviendrai après celle-ci, pour continuer.

Ce soir, je célèbre la veille de Noël en tête-à-tête avec mon copain (la dinde est déjà dans le four), car ma fille est dans la famille du sien. Nous serons tous ensemble demain pour nous rendre au traditionnel souper de Noël chez ma sœur (qui a le rhume). L’attention sera portée sur la petite, pour qui le père Noël aura apporté tant de cadeaux…
Mon cadeau, de moi à moi : ce fameux portable que j’ai tant tardé à choisir et que j’apprivoise petit à petit. Demain, nous déballerons les autres, en famille.

Joyeuses Fêtes à tous!

jeudi 19 novembre 2009

Novembre sous les feuilles

Sous un ciel de novembre plus ensoleillé que jamais, j’ai peine à réaliser que l’automne s’est installé. Je n’ai pas sorti mes bottes et je porte encore un manteau léger pour aller travailler tous les jours. Il ne fait ni chaud ni froid. Il fait frisquet en somme. Dans les rues, les amas de feuilles se substituent aux bancs de neige pour empêcher les voitures de se garer. Je me demande qui va les ramasser. Tout le monde attend que quelqu’un d’autre fasse ce qui doit être fait.

Nous avons fêté les scorpions dimanche dernier.. Ma fille et mon neveu sont tous les deux nés en novembre et nous avons l’habitude de faire d’une pierre deux coups et de les fêter en même temps. J’étais bien contente de revoir ma sœur, sortie de cette mauvaise grippe qui l’a empêchée de participer au souper qu’elle avait elle-même organisé avec nos amies d’enfance le mois dernier. C’est sans elle que nous nous sommes retrouvées dans un petit restaurant italien chaleureux, où le propriétaire nous a fait la conversation toute la soirée, si bien que nous sommes restées sur notre faim : nous avons manqué de temps pour aller au bout de nos confidences…

Mais nous avons eu un peu de temps pour aborder des sujets personnels qui m’ont permis de réaliser que nous sommes toutes sur la même longueur d’ondes. C’est rassurant. Il m’arrive parfois de me sentir un peu coupable de manquer de désir, d’être souvent fatiguée, de préférer une bonne nuit de sommeil plutôt qu’une nuit torride… Et je ne suis pas la seule! « Gadonc », comme dirait ma copine. Alors on a bien ri et ça fait du bien.

Donc ma pauvre sœur, ce soir-là, a choisi de ne pas venir nous contaminer. Elle a pris une bonne semaine pour se remettre de sa grippe, tout comme une collègue de travail qui s’est absentée une semaine elle aussi. Mais elles se sont toutes les deux bien remises, c’est ce qui compte. D’ailleurs, dès que j’ai su que les vaccins étaient maintenant disponibles pour les jeunes de 5 à 19 ans, j’ai conduit ma fille au centre de vaccination le soir même. Tout s’est passé en 45 minutes. Pas de longue file d’attente, pas de complications.

Tout va bien au travail. Je m’ennuie un peu des cours, par contre. J’ai jeté un œil sur le programme de psychologie de Teluq, très intéressant mais un peu cher. Je pourrais quand même commencer et voir si la matière me passionne suffisamment pour me motiver à continuer. J’hésite un peu, j’ai peur de manquer de temps. J’en manque déjà. C’est justement pour cette raison que j’écris si peu souvent ici. Et aussi parce que je suis rarement seule pour le faire. Ce soir, c’est exceptionnel.

Je suis si rarement seule que je m’étonne d’avoir peur du noir, tout à coup. J’ai l’impression de voir des ombres à travers la fenêtre. C’est fou.

Pas encore acheté mon portable, mais j’ai un faible pour le Sony VAIO, du point de vue ergonomique en tout cas. Je ne pourrai pas me résigner à acheter sur Internet sans pouvoir toucher l’objet. J’ai trop besoin du contact. Et certains modèles sont franchement laids. Par contre, c’est sur Internet que j’ai trouvé un forum d’aide pour me conseiller sur cet achat, et je suis bien satisfaite des réponses que j’ai reçues.
Voilà. Je vais me faire couler un bon bain chaud et me plonger dans mon livre, Le jeu de l’ange de Carlos Luis Zafon.

samedi 24 octobre 2009

La grippe de la saison

Bon bon bon, je ne suis pas vraiment hypocondriaque, j’ai juste tendance à l’exagération dans le domaine de l’anticipation du pire.

Je ne sais pas si toutes les mères sont comme moi, mais même si je sais que je couve exagérément mon petit poussin (qui, soit dit en passant, est tout de même sortie du nid depuis longtemps), j’ai toujours l’impression que je ne serai jamais tranquille. J’ai besoin de la voir en pleine forme, de bonne humeur et heureuse pour me sentir en paix. Aussitôt que ces trois conditions sont réunies, je me sens très bien. Dans le cas contraire, j’ai le cœur qui fond, la tête qui tourne, et je ressens une terrible envie de me ronger les ongles ou de m’accroupir dans le noir au fond du garde-robe jusqu’à ce que ça passe. Ne me parlez pas, ne respirez pas, ne me touchez pas, foutez-moi la paix!

Hier, ça n’allait pas, aujourd’hui, ça va. Et c’est toujours comme ça. Comment guérir? Si quelqu’un a une solution, je suis preneuse. Ma psy m’avait fortement suggéré de « lâcher prise ». Je n’y arrive pas. J’essaie. C’est trop pour moi. Il me faudrait une lobotomie.

Mais ma fille va très bien, maintenant qu’on lui a retiré le cathéter (picc line) et que les examens sanguins ont confirmé la victoire des antibiotiques sur la bactérie. Les quelques ecchymoses disgracieuses qu’elle a au bras et les traces de la fameuse morsure au poignet finiront bien par disparaître elles aussi.

Alors je ne devrais pas m’en faire autant. Même si la grippe menace… La grippe. Le vaccin dont on a tant parlé n’en finit plus d’arriver. Qu’il arrive qu’on en finisse. Je prends des comprimés de ginseng depuis des mois pour stimuler mon système immunitaire. (Je ne sais pas si ça marche pour la grippe, mais le jour où j’ai compris que pour venir à bout des verrues au doigt que j’ai combattues avec tout, je dis bien tout ce qui existe en termes de traitement – j’ai essayé tous les produits offerts en pharmacie, subi des dizaines de traitements à l’azote liquide chez le dermatologue et même expérimenté la crème Aldara conseillée par ce même dermato, donc, le jour où j’ai compris qu’il fallait que mon système immunitaire les « reconnaisse », j’ai cessé de les combattre de l’extérieur et commencé à les combattre de l’intérieur. Et ça marche. Elles se sont mises à disparaître une à une comme par magie.

Si seulement je pouvais faire de même avec mes inquiétudes, mes angoisses, mes peurs, ma déprime saisonnière…

dimanche 18 octobre 2009

Esprits créatifs

En recevant l’invitation de Nathalie à participer au Creacamp, qui avait lieu hier après-midi, j’avoue que j’avais quelques papillons dans l’estomac. Et ce matin, je me demandais encore pourquoi. « Je suis timide », a répondu mon moi intérieur. Et mon côté rationnel a, bien entendu, demandé « pourquoi? ». Puis, comme d’habitude, mes démons intérieurs se sont mis à se chamailler. « Tu manques de confiance en toi… tu ne t’estimes pas suffisamment… tu as peur de ce que les autres vont penser de toi… tu ne sais pas vraiment ce que tu veux… » etc., etc.

Heureusement, j’ai accepté l’invitation et j’avoue avoir été très très enchantée par la formule et charmée par les nombreuses participantes toutes plus créatives, inventives, audacieuses les unes que les autres. Espérons que ces belles qualités soient contagieuses, car j’en ai bien besoin.

Créative, je le suis certainement. Inventive, j’y travaille. Mais audacieuse, ça, je ne le suis pas du tout. Et c’est cette audace, cet esprit d’entrepreneure et la confiance qu’il faut avoir pour se lancer qui me manquent cruellement. Alors il me faudra certainement d’autres participations au Creacamp pour réunir les parties manquantes pour former le tout qui me fournira l’élan nécessaire pour me lancer (ou m’élancer).

Cela dit, je remercie publiquement ici cette gentille Nathalie (dont je suis fan des écrits et des bd qui, j’en suis persuadée, finiront bien par être publiées) de m’avoir fait connaître cet événement. Je vais à mon tour répandre la bonne nouvelle.

Arrivée chez moi après cette belle journée, j’ai vidé sur la table de cuisine le contenu de l’enveloppe remplie de cartes d’affaires et d’items promotionnels, comme une enfant qui vide sa citrouille dans sa chambre le soir de l’Halloween. J’étais ravie. Il me reste maintenant à découvrir tous ces sites de créatrices et à les partager…

lundi 12 octobre 2009

Dans la bouche du chat

Il y a trois semaines, ma fille, en visite chez une amie, a été mordue par un chat. Ça s’est passé en soirée et après avoir désinfecté la blessure, ma fille est allée dormir. Le lendemain, elle a constaté que sa main était très enflée. Elle a donc appelé maman. Et maman, évaluant l’urgence de la situation, a recommandé à sa fille de se rendre immédiatement à la clinique médicale où elle l’a rejointe avec en main le carnet de vaccination.

Je suis arrivée à la clinque en même temps qu’elle et j’ai tout de suite demandé à l’infirmière de garde de vérifier le carnet de vaccination et d’évaluer l’urgence de la consultation. Nous étions prêtes à nous déplacer rapidement à l’hôpital si nécessaire. Elle a été vue par le médecin assez rapidement et celui-ci lui a prescrit un antibiotique par voie orale. L’infirmière lui a fait un pansement qu’il fallait tenir humide afin de favoriser la guérison. Le lendemain, elle devait retourner à la clinique pour évaluation. Le médecin qui l’a revue lui a alors ordonné de se rendre à l’hôpital, car l’enflure n’avait pas diminué et ma fille se plaignait de douleur au bras.

Morale de l’histoire : il ne faut pas banaliser une morsure de chat et il faut agir très vite quand cela arrive, car la bouche des chats est pleine de bactéries. À l’hôpital, on lui a installé un cathéter et on lui a prescrit un antibiotique intraveineux qu’elle doit s’administrer elle-même. Elle en a pour plusieurs semaines. Elle est retournée à l’école après avoir passé une semaine à la maison et plusieurs heures dans les salles d’attente de l’hôpital pour différents tests. Tout ça parce qu’elle s’est interposée dans une bataille de chats!

Cette mésaventure nous a fait vivre des émotions fortes. Elle nous a aussi permis de constater à quel point nous hésitons à consulter, souvent parce que nous redoutons les longues heures d’attente dans les salles d’urgence. L’état de notre système de santé inquiète, avec raison. J’ai été témoin du découragement des infirmières devant la tâche énorme qu’elles ont sur les épaules. Certaines remettent en question leur choix de carrière, totalement épuisées par la surcharge de travail et le manque de ressources.

Au début du mois d’août, j’ai téléphoné à la clinique pour obtenir un rendez-vous avec mon médecin pour mon examen annuel. Cet examen était prévu pour le mois de décembre. Et bien, même avec quatre mois d’avance, je n’ai pas obtenu ce rendez-vous. Pire, on m’a dit de rappeler en janvier parce que le médecin n’avait pas donné son horaire pour l’an prochain! C’est dramatique. Encore chanceux que je sois en bonne santé. Mais quand même, je suis un peu découragée. Je devrai peut-être passer mon tour cette année. J’ose espérer que non.

Et pendant mes loisirs, je cherche un ordinateur portable. Trop de choix. Quelqu’un a une idée?

dimanche 13 septembre 2009

Beau temps

Comme on commence souvent une conversation banale en parlant du temps qu’il fait, j’ai parfois envie de me servir de ce faux-fuyant pour éviter de parler de moi ici. Je pense au soleil qui resplendit depuis quelques jours et qui permet de croire, malgré les jours ternes de l’été qui s’achève, que nous aurons encore quelques journées de temps doux avant que le froid nous oblige à nous mettre à l’abri.

Je me sens bien seule ces temps-ci. Seule avec moi-même. Seule avec mon silence et mon envie de ne rien dire. Seule pour regarder les gens heureux autour de moi et me réjouir de leurs éclats de rire, de leur insouciance. Seule pour observer le monde qui va trop vite, où la technologie bouscule nos vies, nos habitudes, notre avenir. Seule devant l’incertitude des chemins qui s’ouvriront devant moi dans les prochaines années.

Je me sens vieillir un peu. Mais ça va. Tout ceci est positif. Je n’ai pas peur du vide.

Ma fille n’a jamais été aussi heureuse et juste ça, c’est un cadeau de la vie que je savoure à petite gorgée. Son sens de l’humour s’aiguise, sa finesse, sa délicatesse et l’expression d’une intelligence vive et sensible se sont substituées aux attitudes boudeuses et à la susceptibilité de l’adolescente difficile à suivre qu’elle a été. Une très belle jeune femme pleine d’avenir.

Je la guide dans son apprentissage de la conduite automobile, et même si l’exercice m’apporte son lot de stress et d’inquiétude, je suis forcée d’accepter qu’elle sera bientôt en possession d’un permis de conduire et qu’elle finira bien par prendre la route toute seule. La route. Toute seule.

Elle me raconte que certains de ses amis ont été victimes d’accidents graves parce qu’ils ont pris le volant à la sortie des bars. Elle essaie de me convaincre qu’elle sera le « chauffeur désigné » pour éviter ainsi que d’autres accidents se produisent. Je m’efforce de lui faire comprendre qu’elle n’a pas à porter le poids de cette immense responsabilité. Je la connais. Il faudra que mes arguments soient appuyés et très convaincants pour la faire changer d’idée. D’ici là, je fais l’éloge du la modération et des taxis…

Il y a de biens bons livres à lire ces temps-ci. Ma table de chevet ploie sous le poids de ceux qui attendent leur tour. J’ai négligé d’en faire la liste sur ce blogue. J’ai aussi négligé d’en faire l’éloge sur Sans parler. Pourtant, la musique et les livres font toujours partie de ma vie. Le théâtre aussi. Nous avons choisi quelques pièces pour la nouvelle saison. J’en reparlerai.

La journée s’étire. Le soleil brille encore à ma fenêtre. Il faut que je prépare le souper. Je n’ai pas faim.

samedi 22 août 2009

La bande des six

Ça m’a pris une bonne semaine pour me remettre de notre « fin de semaine de filles » je blague :-). Nous retrouver toutes les six pour ces deux jours de canicule (ma sœur a fait ses prières pour qu’on ait du beau temps et ça a marché!!) nous a fait le plus grand bien. Ce qui nous a fait aussi le plus grand bien, c’est de pouvoir nous rafraîchir dans la piscine, tout en sirotant un bon verre de rosé bien frais.

Nous sommes toutes arrivées à la même conclusion : même si les années ont passé et même si nous nous sommes un peu éloignées, nous avons immédiatement reconnecté. Et d’une certaine manière, c’est très rassurant. Rire ensemble, se confier l’une à l’autre, parler de nos petits et de nos grands bobos (l’une d’entre nous a subi une opération cardiaque et pensait ne jamais s’en remettre…), puis se retrouver le lendemain pour déjeuner et savoir que nous avons toute une journée pour enfin prendre le temps… c’est magique.

Autour de la table, les idées de projets ne manquaient pas : une fin de semaine à New York, une semaine à Cuba ou en Guadeloupe… Pourquoi pas? Nous n’avons plus de jeunes enfants à nous occuper, nos chums sont bien capables de se passer de nous pendant quelques jours et avec un peu d’organisation, ces projets pourraient bien finir par se réaliser. En tout cas, la graine est semée.


***

Avant de quitter la psychologue à notre dernière rencontre, je lui ai avoué que je sentais que j’avais besoin de me bousculer moi-même, comme si le fait d’aller en thérapie m’avait rendue un peu paresseuse, inerte. À un certain moment, j’avais l’impression d’avoir perdu la mémoire. Était-ce une réaction défensive? Le fait d’avoir perdu la mémoire me permettait, d’une certaine manière, d’effacer les souvenirs. Ces souvenirs qui, au cours de nos rencontres, finissaient par resurgir de toute façon.

C’est en visionnant en rafale la télésérie In Treatment (merci Nathalie!) sur DVD que j’ai réalisé combien j’avais bien travaillé, sans m’en rendre compte. J’ai aussi réalisé que mon blocage principal pour faire avancer cette thérapie, c’est mon manque de sincérité, ma pudeur, ma peur des mots. Croyez-moi, c’est bien plus facile d’écrire que de parler dans mon cas.

Il se passe plein de choses dans ma tête. J’ai envie de m’inscrire à un cours de Psychologie de la personnalité (Teluq), parce que j’ai toujours rêvé de faire de la psychologie et que ce programme n’exige pas de préalables en mathématiques, comme l’exigeait le programme collégial à l’époque où je me suis inscrite au Cégep… J’ai abandonné les mathématiques en secondaire V, pas parce que je n’aimais pas, mais parce que je voulais me consacrer au théâtre et à la littérature à l’époque…

Bon, c’est précipité ce que j’écris, mais c’est spontané. Et je pense qu’il est temps que je revienne à une certaine spontanéité ici. Que je me réapproprie ce lieu, cet espace qui m’appartient et où je partage, avec qui veut les lire, quelques-uns des secrets de mon âme.

samedi 8 août 2009

J'aurais voulu être une grande personne

Parfois, il arrive que des phrases comme celle-ci me viennent à l’esprit. Et c’est en réfléchissant au sens qu’elles portent que je décode, petit à petit, l’énigme de ma propre personne.

J’ai mis fin, non sans un certain regret, à mes séances de thérapie avec la psychologue lundi dernier. Bien que nous ayons discuté à quelques reprises de mon questionnement sur la nécessité de poursuivre cette démarche, je l’ai sentie surprise et un peu déçue. Je lui ai simplement dit, en toute sincérité, que j’avais besoin de me bousculer un peu plus, de repousser mes limites, d’aller dans l’action plus que dans la réflexion.

Ressasser les vieux souvenirs, gratter les vieilles blessures, consoler l’enfant qui a tellement manqué d’attention et d’encouragement, tout ceci me semble un peu inutile. Il me faut reconnaître, une fois pour toute, que c’est dans le présent, l’ici et maintenant que ça se passe et que c’est là que je trouverai mes réponses.

À écouter les autres, mes collègues de travail, mes amis, ou même des étrangers, des personnalités publiques, des artistes qui acceptent de confier sans pudeur leurs blessures intérieures (j’avoue que j’écoute avec attention l’émission de Josélito Michaud On prend toujours un train, où il interviewe des personnalités de tous les milieux sur le thème de la perte, du deuil), je me rends compte que je ne suis pas exceptionnelle, que j’éprouve certains petits problèmes affectifs tout à fait normaux compte tenu de l’éducation que j’ai reçue et de certains manques que j’ai subi et qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Voilà. C’est moi. Avec certains morceaux qui fonctionnent mieux que d’autres, avec une tête qui prend trop de place oui, qui ne laisse pas l’émotion prendre le dessus, c’est vrai, mais qui m’a permis de « passer au travers » et de ne pas devenir cinglée. Pour le reste, je ne me considère vraiment pas comme une personne incapable de « ressentir ». Au contraire, j’ai le « ressentir » très à fleur de peau et je n’aime pas particulièrement le montrer.

Et puis, je vais bien. Oui, c’est en état de crise que j’ai frappé à cette porte pour demander de l’aide. Oui, je ne savais pas comment réagir à la violence physique que ma fille venait de subir (ou plutôt, je savais très bien comment réagir, mais je ne savais pas comment agir). Et au fond, c’est elle, ma fille, qui m’a montré le chemin.

Une chose est sûre, c’est que je ne ressens plus ce besoin d’aide. Donc, à la limite, je peux conclure que l’aide que j’ai reçue m’a suffit. C’est l’essentiel.

Je me suis rapprochée de moi. La mémoire me revient peu à peu. L’envie de créer, de jouir de la vie, d’avancer et bel et bien là. L’énergie circule mieux. Je ne suis pas totalement « réparée », mais je suis ok pour un bon bout de chemin.

dimanche 2 août 2009

Résilience et résistance

Il m’est devenu difficile d’écrire régulièrement. Je pense que ma nouvelle situation de vie commune y est pour quelque chose. Je suis rarement seule. Mon copain est très casanier, ne sort pratiquement jamais seul, a peu d’amis. Je suis comme ça aussi, mais je m’entraîne 3 fois par semaine, je sors de temps en temps avec des copines, et je vais certainement participer de plus en plus à la vie sociale de l’entreprise pour laquelle je travaille, c’est-à-dire aux lancements et événements qui sont organisés assez régulièrement. Je manque même de temps pour tout ça. Donc, il m’arrive de me sentir un peu « absente », mais cette absence profite à mon conjoint qui aime bien, lui aussi, se retrouver seul de temps en temps. Bref, je ne suis pas seule souvent et c’est dans la solitude que je ressens l’appel du journal intime, du retour à soi, de l’introspection.

Ce qui me faisait écrire justement à ma meilleure amie que je manque cruellement de temps et que j’en souffre. Mais comment faire pour avoir plus de temps sans abandonner quelque chose? Je me pose la question depuis très longtemps.

Ma sœur a eu la bonne idée de lancer une invitation : un « fin de semaine de filles » qui se tiendra chez elle dans quelques jours. Toutes ont accepté avec enthousiasme. Nous serons six, des amies d’enfance avec qui nous avons toujours gardé le contact. Je pense que ça nous fera à toutes le plus grand bien. Parce que c’est bien beau les soupers une ou deux fois par année, mais nous retrouver pour une fin de semaine « sans nos chums », juste nous six, ça sera, comment dire, exceptionnel. Et j’ai bien hâte.

Demain je vais chez la psychologue. C’est une femme très attentive et perspicace qui a compris tout de suite que je cachais quelque chose au fond de moi. Elle m’a recommandé de lire le livre Retrouver l’enfant en soi. Je ne sais pas si je vais y arriver. En ouvrant une page au hasard, je me suis mise à pleurer comme un bébé, tellement ce qui était écrit me touchait. Et bien entendu, je n’aime pas ça.

Je pense mettre un terme à ces séances de « thérapie ». Premièrement, parce que je ne sens pas du tout que je suis en thérapie. Pour moi, l’image que je me faisais d’une thérapie était plutôt celle d’une série de mises en situation, d’exercices, qui encadrent une démarche progressive pour cerner un problème quelconque. Nos conversations sont intéressantes et je me sens souvent « en travail » intérieurement. Mais pas suffisamment. Je pense que j’ai besoin d’un choc. Et je ne l’aurai pas de cette façon.

Et tout ça dépend de moi. De ma capacité à accéder à cette partie de moi qui cache cette enfant blessée et laissée à elle-même. Cette petite fille trop souvent triste, terriblement timide, mal dans sa peau. Je ne sais pas vraiment identifier mes besoins pour l’instant. Je suis continuellement en quête de moi-même. Il faut que je trouve des moyens d’expression. Je pense que c’est par la création que je vais y arriver. Donc, il me faut une autre forme de « thérapie ».

Au quotidien, le travail en période de vacances annuelles est toujours un peu chaotique. Dès lundi, la plupart des membres de l’équipe seront de retour et l’ambiance, jusqu’ici assez calme et un peu plate, changera du tout au tout.

Je suis assez prête. J’ai eu le temps de monter des dossiers, de réfléchir à mon approche. Mes nouvelles responsabilités ne me pèsent pas. Seul le manque de ressources techniques m’agace. Il faudra y remédier.

Je me rends compte que la démission de mon patron a changé beaucoup de choses. Tout le monde semble beaucoup plus détendu. Les tensions ont disparu. J’espère que ça va durer.

Résister au changement n’aboutit à rien de positif. Il faut oser, essayer, faire avancer les choses et surtout garder un esprit ouvert. Il faut reconnaître ses alliés et écarter les gens qui nuisent à l’harmonie. Les ignorer. Ne pas les laisser tout gâcher. Il y a encore de beau et du bon à accomplir.

dimanche 5 juillet 2009

Pluvieux Québec

Malgré le froid et la pluie, notre court séjour à Québec (deux jours et deux nuits) nous a tout de même ravis. Heureusement que la pluie a cessé tout juste avant la projection du fameux Moulin à images. Il faisait froid ce soir de première, et les spectateurs n’étaient pas si nombreux. Nous avons apprécié, mais avec quelques réserves. J’ai le vilain défaut de chercher un sens, et j’avoue que cette succession d’images, même si le spectacle est étonnant, ne m’a pas beaucoup touchée. J’ai apprécié, bien sûr, mais sans ressentir ce que je m’attendais à ressentir. Disons que je n’ai pas été suffisamment touchée, émue, secouée. Comme disent parfois les critiques : « Ça demeure un bon divertissement. »

On peut dire que l’exposition Fascinantes momies, au Musée de la civilisation, tient quant à elle ses promesses. Elle est tout à fait fascinante. Tellement que le nombre de visiteurs dépasse la capacité de la salle à les recevoir tous en même temps. Si bien que nous nous sommes sentis un peu bousculés dans les couloirs étroits qui ne permettent pas au public de circuler aisément. Parce qu’il est important, pour bien comprendre toute la symbolique qui entoure ces mystérieuses momies, de lire les panneaux dont les textes révèlent d’importants secrets. Nous en avons fait la remarque au personnel à l’accueil, en espérant que le flot des visiteurs sera un peu mieux contrôlé si plusieurs personnes se plaignent.

Nous avons également visité le parlement – une visite guidée juste pour nous deux – un lieu où les murs parlent et où le décor somptueux a de quoi charmer les visiteurs. La sécurité entourant les lieux nous a rassurés, non sans nous rappeler les tristes événements qui ont eu lieu au moment où celle-ci était moins importante. Mieux vaut se faire accueillir par des agents armés que de voir à nouveau quelqu’un armé menacer la sécurité de nos ministres et députés.

Et puis, le Vieux Québec, c’est tellement romantique. Malgré le temps pluvieux, les touristes étaient nombreux, les boutiques remplies de trésors artisanaux et les restaurateurs accueillants et chaleureux. Nous avons bien mangé, beaucoup marché, et fait quelques achats.


Les vacances de mon copain se terminent, les miennes se prolongent d’une semaine. Que du temps pour moi. J’espère que le soleil y sera.



lundi 29 juin 2009

Cocktails au soleil

Une merveilleuse semaine passée à Cuba. Le temps était parfait. Le soleil nous a fait le plus grand bien. Pour la première fois, mon chum est revenu tout bronzé (il a une peau fragile qui a tendance à rougir). Dans l’ensemble, notre séjour nous a ravis. Nous ne sommes ni lui ni moi très exigeants, alors les petits désagréments tels le manque d’eau chaude à quelques reprises, la présence des moustiques et le choix un peu limité de nourriture au buffet ne nous ont pas vraiment dérangés. Comme on dit, on ne va pas à Cuba pour la gastronomie. On va à Cuba pour la plage, le soleil et la mer.

Beaucoup de Québécois sur la plage, des gens qui nous ont parlé de leurs nombreux voyages, comme des petites familles qui en étaient à leur première expérience et qui semblaient ravies. Je suis toujours étonnée de voir avec quelle aisance des mères voyagent avec de très jeunes bébés. Et les bébés ne se plaignent ni du soleil ni de la chaleur et clapotent joyeusement dans la mer avec leurs parents.

Nous avons rapporté quelques pièces d’artisanat local : un masque en bois sculpté, qui s’ajoute à notre collection, et une très belle sérigraphie, qui représente une femme dont les bras entourent un visage d’enfant. Nous aurions voulu en acheter plus d’une, le choix a été difficile. Nous avons aussi reçu un présent d’un Cubain à qui mon copain avait donné une casquette. Il semblait très touché de recevoir ce cadeau, alors le lendemain, il nous a offert un coq sculpté dans des noix de coco, confectionné par sa femme. C’est très joli.

Dès notre retour, avant même de rentrer chez nous, nous nous sommes rendus à une petite fête pour célébrer le baptême du fils du neveu de mon copain, à laquelle nous avions promis d’assister. Encore un peu ivres de soleil et de cocktails cubains, nous avons continué à nous enivrer de bon vin, jusqu’à ce que la fatigue nous gagne et nous oblige à rentrer. Sur le chemin du retour, j’aperçois ma fille qui marchait vers le métro. J’ai tout de suite prié mon copain de s’arrêter, car j’avais tellement envie de serrer ma fille dans mes bras. Nous sommes ensuite allés la reconduire chez son père, où elle passe l’été. Elle reprend son travail au camp de jour avec les enfants autistes. C’est la troisième année qu’elle s’occupe du même petit garçon. Un autiste profond qui, âgé de neuf ans aujourd’hui, commence tout juste à prononcer quelques mots. Ma fille est totalement éblouie des progrès qu’il accomplit. Et moi, la mère, je suis admirative devant cette belle expérience qu’elle se permet de vivre, encore une fois cette année. Je pense que l’été commence bien.

samedi 20 juin 2009

Une autre fête

Traditionnellement, à la mi-juin, une petite fête est organisée à mon lieu de travail, à l’extérieur si le temps le permet. Un ami traiteur nous a concocté un menu délicieux (brochettes de poulet, saucisses merguez, salades et pain pita). Le tout arrosé de bière ou de vin, au choix. J’ai choisi le vin rouge, qui était très bon. Tellement bon que j’ai un peu abusé, moi qui ai l’habitude de me tenir bien tranquille quand j’ai la voiture. Mais j’ai tout de même laissé le temps aux effets de l’alcool de se dissiper avant de quitter la fête.

Ce qui m’a donné amplement le temps de discuter avec mes amis collègues et aussi avec mon patron. Nous avons parlé musique. Lui, c’est un passionné. Moi, je suis plutôt du genre coup de cœur. Il m’arrive de faire de très belles découvertes, par hasard. Comme celle-ci, récemment. J’écoute le disque en boucle depuis quelques jours.

Donc, une belle soirée qui terminait une belle semaine, bien remplie. Je me sens bien au travail et ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. J’expliquerai tout ça plus longuement un de ces jours.

Pour l’instant, j’ai la tête aux vacances. Les valises sont prêtes. Nous partons dans quelques heures. Au retour, nous avons déjà nos réservations pour un court séjour à Québec, le temps d’aller visiter l’exposition Fascinantes momies au Musée de la civilisation et de voir le fameux Moulin à images que nous avons raté l’été dernier. Et puis Québec, c’est tellement romantique…

Voilà. C’est tout. Je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire. J’ai beaucoup de lecture qui m’attend.

samedi 6 juin 2009

Une fête et des boutons

Samedi dernier, nous avons célébré le cinquantième anniversaire de mon beau-frère. Nous étions 35 invités, dans une salle que ma sœur avait réservée pour l’occasion. La pauvre voulait tellement que cette fête soit réussie qu’elle en a à peine profité. Le jubilaire, lui, en a savouré tous les instants.

Tous ses amis et sa famille étaient réunis autour d’une grande table et les conversations allaient bon train. Entre le plat principal et le dessert, nous avons quitté la table pour faire subir au cinquantenaire le test du « Québec 50 », un questionnaire que mon copain et moi avions préparé pour l’occasion. Il faut dire que ce beau-frère est d’origine normande. Bien qu’il vive au Québec depuis plus de 25 ans, il n’a demandé sa citoyenneté canadienne que récemment, parce qu’il espérait qu’un jour le Québec allait se séparer. Alors, ce test avait pour but de mesurer ses connaissances du Québec et surtout d’amuser et de divertir les invités. Et ça n’a pas raté.

Nous avons dû quitter la fête assez tôt, car ma fille travaillait le lendemain. Et à ce moment, nous pensions qu’elle souffrait de « la cinquième maladie », diagnostiquée par le médecin qu’elle avait consulté la veille. Malheureusement, quelques jours plus tard, son état empirait. Son visage, d’abord couvert de rougeurs, s’est subitement mis à enfler à la suite de l’application d’une crème hydratante dans le but de soulager la sécheresse de la peau qui l’incommodait.

Le second médecin consulté a infirmé le diagnostic du précédent, constatant que les symptômes ne s’apparentaient pas du tout à cette maladie (merci docteur!). Au lieu de poser lui-même un diagnostic, il a référé ma fille à une dermatologue, présente à la même clinique. Heureusement, la dermatologue a accepté de voir ma fille le jour-même. Diagnostic : allergie de contact. Et la grande responsable est vraisemblablement la fichue crème hydratante qu’elle a utilisée à plusieurs reprises, sans se soucier des effets qu’elle aurait pu avoir sur sa peau.

Raconté comme ça, ça n’a l’air de rien. Mais je vous jure que ma fille, son père et moi sommes passés par de très grandes émotions pendant tous ces jours où nous ne savions pas ce qu’elle avait réellement. Et croyez-moi, une jeune fille de 18 ans qui se retrouve du jour au lendemain couverte de boutons sur le visage et sur les jambes ne souhaite qu’une chose : se débarrasser de ces intrus le plus vite possible.

J’avoue, même si ça paraît facile de dire ça après, que je ne croyais pas réellement à cette « cinquième maladie » et que depuis le début, je soupçonnais l’allergie. Mais qui va contredire un médecin? Chose certaine, la patiente a été très patiente (plus de douze heures d’attente cumulées pour enfin obtenir le bon diagnostic et recevoir le bon traitement). Elle revoit la dermatologue lundi. Elle va mieux, mais la peau de son visage demeure très sensible.

Ceci a bien mal commencé ses vacances! Et elles seront courtes, puisque son travail au camp de jour débute à la fin du mois. Juste au moment où moi, je quitterai pour une autre semaine à Cuba! Eh oui! Nous n’avons pas pu résister à la fabuleuse opportunité de réserver une semaine à la moitié du prix habituel. Une aubaine affichée sur Internet pendant quelques heures et dont nous avons profité avec la plus grande joie.

Au retour, nous prévoyons faire un tour à Québec, question de voir le fameux moulin à images et de visiter l’exposition Fascinantes momies, au Musée de la civilisation. Un beau programme, de belles vacances en perspectives.

D’ici là, il faut encore travailler deux bonnes semaines. Tout va bien. Je m’adapte à mes nouvelles tâches, je suis très bien entourée et appuyée par des collègues qui vivent aussi favorablement ce changement. Je dois juste tenter de ralentir le rythme de mes pensées et ne pas espérer tout changer en même temps. Petit à petit, un jour à la fois, étape par étape.

dimanche 24 mai 2009

Bien chez soi

Nos invités sont arrivés tôt hier. Le champagne était frais, prêt à servir pour les accueillir. Nous avions presque oublié cette bouteille, que m’avait offerte mon neveu pour mon cinquantième anniversaire, et l’occasion était belle de la sortir de sa cachette.

Le plaisir de la boire à quatre plutôt qu’à deux valait l’attente. Le champagne a eu l’effet souhaité : il a détendu l’atmosphère et nous a permis de renouer avec ces amis que nous n’avions pas vus depuis trop longtemps. Ceux-ci ont vite compris que nous étions bien chez nous et heureux de pouvoir enfin les recevoir à notre table.

Nous avions planifié un repas très simple, mais délicieux : salade mixte garnie de morceaux de poires, de pacanes grillées et de copeaux de parmesan; cuisses de canard confites servies avec des rondelles de carottes et de panais sur un lit de flageolets, arrosées d’une sauce au porto; et pour dessert, sorbet aux petits fruits et coupes de raisins givrés. C’était exquis, c’était parfait.

Les conversations ont tourné autour des préoccupations de parents de jeunes adultes, en passant par les remises en question de carrière – l’ami enseigne au secondaire et en a un peu ras-le-bol des ados –, les souvenirs du passé, le théâtre, et même l’euthanasie… Tout ça dans la joie et sans trop de sérieux.

Nous avons laissé la montagne de vaisselle sur le comptoir et, dès que nos invités nous ont quittés, nous sommes allés nous coucher.

Ce matin le soleil brille. Fenêtres et portes ouvertes laissent entrer l’air tiède printanier qui disperse les dernières particules de l’hiver. J’entends le vrombissement des tondeuses, les voisins s’animent dans leur jardin comme des abeilles dans la ruche. Je fais sécher les draps dehors.


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Cette semaine, j’ai assisté à une formation en gestion électronique des documents, avec deux de mes collègues. Même si le travail s’accumule pendant notre absence, nous avons toutes grandement bénéficié de ce temps d’arrêt et de réflexion pour mieux planifier nos communications et l’organisation de l’entreprise. Il faudra donner suite rapidement pour ne pas perdre l’élan et l’enthousiasme qui résultent de ces échanges. La rencontre de personnes de différents milieux de travail nous a appris que les problèmes sont souvent les mêmes et que les solutions s’appliquent partout.

Et c’est encourageant. L’évolution des technologies permet de constater que la créativité des entrepreneurs n’a pas de limite. Les besoins changent, et les réponses doivent venir rapidement. Ainsi, cette travailleuse autonome en comptabilité a vite constaté que ses clients, de petites entreprises pour la plupart, ont grandement besoin d’un service de gestion de documents. Elle a l’intention d’ajouter ce service à ceux qu’elle offre déjà.

Pour d’autres, le constat est clair : il faut autorité et pouvoir pour changer les choses. Parce que démontrer les avantages d’une méthode de travail uniforme ne suffit pas. Il faut pouvoir l’imposer. Et comme disait l’animatrice de la formation : il faut savoir gérer la résistance au changement. Nous allons nous y attaquer dans les prochaines semaines…

dimanche 17 mai 2009

Rituel de départ

Nous n’avons pas été privés du rituel de départ, même si, en donnant sa démission il y a trois semaines, mon patron avait annoncé qu’il ne voulait pas de « célébration ». Au cours des vingt dernières années, j’ai vu beaucoup de gens partir. Mais rarement j’ai vécu un départ aussi déchirant. Je dois faire mon deuil, comme la plupart de mes collègues. Chacun à sa manière.

Ces derniers jours, j’ai senti que ma place allait changer au travail, et je suis persuadée que ça me fera le plus grand bien. Je me sens sereine et confiante. Je ne pense pas que ce départ, même s’il laisse un grand vide, sera déstabilisant. Mes collègues et moi cumulons suffisamment d’années d’expérience pour nous en sortir.

J’ai donc fait mes adieux « personnels » à mon patron, mon collègue, mon ami, mercredi dernier, même si je savais qu’il nous quittait vendredi. J’avais besoin de ces deux jours de « paix intérieure » pour le laisser partir doucement. J’avais besoin de prendre ce moment, où j’avais toute son attention, pour le remercier de la confiance qu’il m’avait accordée pendant toutes ces années. J’avais besoin de lui rappeler cette grande complicité qui caractérisait notre équipe. J’avais aussi besoin de lui témoigner mon admiration pour le travail qu’il a accompli et la force dont il a fait preuve pour traverser les nombreuses épreuves des dernières années.

Vendredi soir, il est parti. En larmes, il a fait son dernier tour de piste. Les quelques personnes qui n’avaient pas encore quitté la fête furent les seules à être témoin de ce grand moment d’émotion. Dans ses bras, je me suis sentie si légère lorsqu’il m’a soulevée spontanément. Le temps s’est arrêté pendant quelques secondes. Je pense que je lui ai dit que je l’aimais très fort. Puis il est disparu.

Un long silence a suivi. Assise à une table, devant celui qui sera désormais mon seul patron, celui qui reste, le capitaine du bateau depuis les débuts de cette aventure, j’ai réalisé que je devenais pour lui, en quelque sorte, quelqu’un qu’il ne verrait plus de la même façon. Nous sentions, lui et moi, qu’il fallait maintenant nous serrer les coudes et continuer.

Nous vieillissons tous. Pour certains, il reste moins d’années devant que derrière. Est-ce le temps de changer de cap? Pour moi, je ne crois pas. Bien au contraire. Les prochains jours seront intenses.

En milieu de semaine, j’ai assisté au défilé de la collection 2009 des finissants en design de mode du cégep Marie-Victorin, avec ma fille. Elle et moi avons bien apprécié le spectacle, malgré le rythme trop rapide du défilé. Elle a aussi observé, comme moi, le manque de finition de certains vêtements. Mais dans l’ensemble, c’était un spectacle très réussi.

Dans quelques années, ce sera son tour de voir défiler sa collection. J’en ai déjà la chair de poule…

dimanche 10 mai 2009

Elle était là...

Chère Maman,
Bonne fête des mamans. On dit souvent qu'à la fête des mères, ce qui compte ce ne sont pas les fleurs et le chocolat, mais simplement d'être présent. Ça me fait plaisir d'être là aujourd'hui avec toi. Je connais beaucoup de jeunes dont la mère est décédée, ou simplement inapte à s'occuper d'eux. J'ai énormément de chance d'avoir une mère comme toi, qui m'a toujours acceptée, aidée, encouragée et supportée. Tu rends ma route vers le succès et l'épanouissement plus aisée, je sais que je pourrai toujours compter sur toi, que tu serais prête à faire n'importe quoi pour moi. Lorsque j'aurai une fille ou un garçon, je suivrai ton exemple d'amour inconditionnel. Je t'aime maman XXX

Merci XXX

Ä


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Que demander de plus?

samedi 9 mai 2009

Des hauts et des bas

J’ai été très malade. Un rhume. Le médecin que j’ai consulté à la clinique lundi dernier m’a dit de ne pas m’inquiéter. Elle m’a dit que ce serait terminé en fin de semaine. Nous sommes en fin de semaine. C’est presque terminé.

J’ai tellement toussé que j’ai soupçonné une bronchite. J’ai fait un peu de fièvre samedi dernier. Cette brusque montée de fièvre m’a littéralement fait paniquer. Et si j’avais la grippe? Et si mon chum l’attrapait?? Et si ma fille était contaminée??? Et si je mourais???
Je suis victime de la puissance des médias.

Bon… Passons.

Je me fais à l’idée que mon collègue-patron nous quitte petit à petit. Mes nouvelles tâches et les responsabilités qui s’y rattachent m’obligent à réorganiser mon emploi du temps. J’ai assisté à quelques réunions. Bizarrement, même après bientôt 25 ans de service, c’est seulement maintenant que je me sens « intégrée ».

J’ai écouté avec une grande attention la présentation du programme d’un éditeur français, de passage au Québec pour l’occasion. J’ai enfin pu mettre un visage sur des noms. Et je dois avouer, bien humblement, que j’étais émue. L’espace d’un instant, je me suis dit qu’il était temps que j’aie ma place. Je me suis sentie totalement au bon endroit, au bon moment. Ce qui m’attriste dans tout ça, c’est qu’il aura fallu un départ, une démission pour qu’enfin je puisse accéder à cette place.

Demain c’est la fête des mères. Je ne sais même pas si ma fille prendra le temps de venir souper avec nous. Ça n’a pas l’air de compter pour elle. Une journée comme une autre. Comment dois-je réagir? Je baisse les bras. Je n’ai pas envie d’insister. Tant pis. C’est bien dommage. On verra demain.

Ça ne m’empêchera pas de me gâter un peu. Ça sent le homard… Sentez-vous? Hummmm.

Bonne fête à toutes les mamans!

samedi 2 mai 2009

Un vent de changement

Difficile retour. Je ne me suis pas interrogée sur la raison du port des gants en latex par le douanier qui nous a accueillis à l’aéroport lundi dernier. Rentrés aux petites heures du matin, nous avions juste très hâte d’aller nous coucher. L’appartement était un peu sens dessus dessous – on dirait que ma fille a profité de notre absence pour inviter des amis –, et malgré la fatigue, nous avions envie de tout ranger avant d’aller dormir. J’ai regardé le cadran lumineux qui affichait 4 : 00 et je savais que comme moi, mon copain ne dormait pas encore. Il faillait se lever tôt pour aller au travail.

C’est un peu la tête dans les nuages que je suis arrivée au bureau avec une heure de retard. Pas le temps d’aller chercher un café ni même d’aller déposer ma boîte à lunch au frigo. Mon patron me convoque illico dans son bureau. Je le connais bien. Je savais qu’il n’allait pas me reprocher ce petit retard, d’autant plus que j’avais pris soin de lui laisser un message pour l’en aviser. Non, il était simplement trop anxieux pour attendre. C’est alors qu’il m’a annoncé sa démission.

Même si cette décision est l’aboutissement presque inévitable de son parcours, ça m’a donné un choc. Nous travaillons ensemble depuis bientôt vingt-cinq ans. Nous avons traversé bien des épreuves côte à côte et, au fil des ans, nous sommes devenus des amis. Même s’il m’est arrivé récemment de remettre en question cette amitié, je sais que son départ sera vécu comme un deuil. Il me l’a dit, il ne maintiendra pas le contact. Je pense qu’il veut faire table rase de ce passé et repartir ailleurs, sans se retourner.

C’est peut-être cette dure nouvelle qui m’a prédisposée à laisser le rhume, qui a presque gâché le séjour de mon copain à Cuba, m’attaquer à mon tour. Lui s’en est mieux tiré que moi par contre. Malgré les circonstances, j’aurais dû prendre quelques jours de congé de plus pour me remettre doucement. Mais on ne se refait pas. Je sentais que ma présence était requise et je me suis efforcée, à grand renforcement d’analgésiques, d’être fidèle au poste quoi qu’il arrive.

Et les vacances dans tout ça? Elles semblent déjà si loin derrière… Le cayo Santa-Maria nous a un peu déçus, peut-être parce que le vent qui soufflait si fort nous a empêchés de profiter pleinement de la mer. De quoi devons-nous nous plaindre? Pour ma part, c’est d’être tombée malade au retour qui m’a le plus déçue, parce que j’ai l’impression de ne pas avoir profité du formidable regain d’énergie que nous procurent ces vacances chaque année. Cette fois-ci, le rhume a tout gâché. (Le lecteur observateur aura remarqué que je ne dis pas « la grippe », de peur de me faire mettre en quarantaine.) Soyez sans crainte, je n’ai pas de fièvre et je vais survivre.

Les prochains jours seront importants pour moi, côté travail. J’espère que le changement sera positif et enrichissant. Je pense que je serai bientôt d’attaque pour relever des défis.




Les deux visages de Cuba.

samedi 11 avril 2009

Tourner autour du pot

C’est étrangement silencieux dans la maison. Le soleil se couche tout doucement. Je sais que dans une heure ou deux, je m’assoirai la table avec mon copain, devant une très bonne bouteille de vin et un repas vite préparé, mais délicieux. J’adore le canard confit!

Il y avait aujourd’hui cette atmosphère typique de la fin de semaine de Pâques. Le beau temps aidant, les marchands de fleurs avaient étalé leur marchandise à l’extérieur. Je n’ai pu m’empêcher de penser à ma sœur et son mari qui, pendant des années, ont vendu ainsi sur le coin des rues les fleurs en pots qu’ils produisent depuis de nombreuses années. Nous les attendions le dimanche soir pour le souper, chez ma mère, qui profitait de cette fête pour réunir la famille. Ils arrivaient exténués, mais tout de même heureux de se retrouver devant un bon repas tout prêt.

Aujourd’hui, nous ne célébrons plus cette fête en famille. Ma fille est toujours chez son chum. Mon copain et moi avons fait des courses une bonne partie de la journée, et de nous voir rentrer avec les bras chargés de victuailles m’a fait bien rire. Nous ne sommes que deux et nous avons rempli le congélateur et le frigo comme si nous avions une famille de trois ou quatre enfants. C’est drôle, mais en même temps c’est un peu triste.

Parce que je refuse d’accepter les gestes de violence et le manque de respect de ce garçon envers ma fille, je ne peux me résoudre à passer l’éponge, à fermer les yeux. Alors je l’ignore. Mais en l’ignorant, je me prive de précieux moments avec elle. C’est une situation difficile à vivre, mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. C’est son choix à elle, pas le mien.

Ce qui, d’une certaine manière, me rend aussi extrêmement perplexe, c’est que j’ai vécu une situation semblable avec ma mère et mon premier chum. Elle a refusé de le voir pendant plusieurs années. Ce qui fait qu’à l’occasion de toutes les fêtes familiales, j’étais seule. Lui n’en souffrait pas trop. Moi, j’en souffrais beaucoup.

Puis, un jour, nous avons rompu définitivement. Cette relation a duré plusieurs années et il y eu de nombreuses ruptures et réconciliations avant que la rupture définitive se produise. Même chose pour ma fille actuellement. Donc, à la suite de cette « vraie » rupture, j’ai eu une conversation avec ma mère. Je lui ai avoué que j’avais beaucoup souffert de cette situation qui m’obligeait à choisir, parfois, entre ma famille et mon chum. De son côté, elle m’a avoué qu’elle ne réalisait pas que j’aimais ce garçon autant. Le premier amour n’est-il pas celui que l’on vit le plus intensément?

Ces temps-ci, je recolle beaucoup de souvenirs et de sensations qui y sont rattachées. Le « travail » que je fais avec la psychologue m’y invite, inévitablement. C’est une femme d’une grande douceur. Elle me répète souvent qu’elle respecte mon rythme. Mais elle est très habile à me faire réaliser combien je suis experte en camouflage, combien je prends des détours pour éviter de dire, de ressentir. Combien je fuis. Et nous en rions! Parce que c’est un jeu qui implique que je me fasse coincer quelque part. Et je me coince moi-même très souvent. Coincée, je ne peux plus avancer. Ou bien je recule et je choisis un autre chemin, ou bien je reste immobile.

Puisque je veux avancer, il me faut explorer pour trouver une issue. Pour me libérer de ce poids que je ressens depuis si longtemps. Alors j’explore.

dimanche 5 avril 2009

Ménage printanier

Ces derniers jours, j’ai été fort occupée (et préoccupée) par de multiples alertes de virus. Non, pas le virus dont on a tant parlé pour le 1er avril, mais une multitude de bébittes aux noms variés. Apparemment que les noms des virus changent aussi vite que les prix des aliments au supermarché ces temps-ci. Bref, le cauchemar est derrière moi, grâce à la gentillesse d’un collègue de travail fort expérimenté qui a fait le grand ménage et réinstallé le système d’exploitation.

Fiou! Une chance qu’il était là. Et ça ne m’a coûté qu’un joli sourire et une boîte de biscotti faits maison. J’ai bien tenté de me débarrasser du problème en suivant les instructions d’un expert sur le forum de PC Entraide, site que je recommande d’ailleurs à tous ceux qui ont un peu d’expérience et qui souhaitent effectuer les manœuvres nécessaires à ce genre de décontamination. Par contre, pour une néophyte comme moi, c’est beaucoup d’émotions et de maux de tête. J’avoue que je ne suis pas taillée pour ce genre d’exercices.

Heureusement, j’ai compris depuis longtemps qu’il faut sauvegarder les précieuses données régulièrement et c’est ce que j’avais fait sur un disque externe. Donc, de ce côté, rien de perdu. Pour les programmes, quelques installations à faire et le tour est joué.

Et pendant ce temps-là, la vie continue. J’ai en tête que dans quelques jours, je serai en vacances, étendue sur la plage. Je me laisserai caresser par le vent, sous le chaud soleil de Cuba. Je pourrai regarder la mer et son infinie beauté. Je pourrai déposer tous mes soucis, méditer en prenant de très grandes respirations. Je pourrai lever les yeux vers le ciel bleu et me dire que ces moments sont parmi les plus beaux. Ces moments où je me sens totalement libre.

Cette longue période où j’ai cessé de venir écrire ici m’a aussi obligée à remettre en question la pertinence de ce blogue. J’ai peu de lecteur, et l’objectif d’établir un lien avec d’autres personnes en racontant mon quotidien n’est pas vraiment atteint. Par contre, je n’hésiterais pas à affirmer que l’écriture me fait du bien, à moi. Et que même si les lecteurs sont silencieux, il y en a peut-être à qui ça fait du bien de me lire. Peut-être.

Même si ça peut paraître contradictoire, j’ai envie d’ouvrir un autre blogue, sur un sujet précis qui me passionne réellement. Mais pour ça il faut du temps. Et une certaine préparation. J’y songe. Le projet suit son cours, dans ma tête d’abord. On verra pour la suite.

Le printemps me semble hâtif cette année. Je le sais à cause de la routine du changement de pneus sur ma voiture. D’habitude, je suis toujours un peu embêtée par les tempêtes tardives du mois d’avril. Cette année, c’est dès la mi-mars qu’on a senti que l’hiver venait de perdre la bataille et que le printemps réclamait sa place. Qui s’en plaindra?

Au quotidien? Tout va bien. Ma fille va très bien et elle est à jour dans ses travaux au cégep (ce qui est très bon signe). Mon chum est heureux dans son nouveau travail. J’essaie d’évoluer dans le mien, malgré les habituelles contrariétés que j’apprends à ne plus considérer comme accablantes, mais comme faisant partie du contrat. « Accepter ce que je ne peux changer… »

Mon corps m’a fait souffrir récemment, mais j’ai découvert que le nouveau médicament qu’on m’a prescrit pour aider le calcium à se fixer sur mes os pourrait en être la cause. Je vais en parler au pharmacien.

Voilà, c’est un peu méli mélo tout ça, mais c’est à ça que ressemble ma vie par les temps qui courent. D’autres réflexions sur mon autre blogue, pour ceux que ça intéresse…

samedi 14 mars 2009

Se sentir mieux


Je n’ai pas ouvert « le petit carnet » lors de ma dernière rencontre avec la psychologue. Mais quelque chose de plus important « s’est ouvert ». Et même si la démarche pour revenir à soi n’est pas de tout repos, je pense qu’elle en vaut la peine.

Je me suis même surprise, cette semaine, à danser spontanément en écoutant de la musique, chose que je n’ai pas faite depuis trop longtemps. C’est un signe. Pour moi, ça veut dire que quelque chose va mieux.

J’ai beaucoup de colère en moi et j’ai accumulé tellement de déceptions que je pourrais écrire un livre sur le sujet. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne veux pas vivre en colère et je ne veux pas vivre déçue. Donc, il faut que je m’arrange avec ce que j’ai pour détourner le mauvais courant qui m’empêche d’aller où je veux (ou je dois?) aller. Libérer l’énergie positive.

Le printemps et les jours ensoleillés qui viennent avec vont sûrement m’aider à me sentir de mieux en mieux. L’énergie, comme la sève des arbres, se remettra à couler dans mes veines. Je veux me sentir vivante.

Entendez-vous la volonté qui se pointe dans mon discours? Je sais bien qu’il ne s’agit pas ici uniquement de volonté. La volonté, c’est un petit moteur qui me permettra de faire avancer le reste. Il me faut aussi du courage, l’appui et la compréhension de mes proches. Il me faut du calme. Il me faut suffisamment de solitude et de silence pour entendre ma petite voix intérieure. Elle me parle beaucoup ces temps-ci. Comme j’aimerais pouvoir dessiner…

Parlons plaisirs

J’ai lu quelques pages d’un ouvrage qui paraîtra bientôt et qui s’intitule Quatre plaisirs par jour au minimum. L’auteure, psychologue, raconte que, en demandant à ses patients de s’accorder au moins quatre plaisirs par jour, elle a constaté que plusieurs d’entre eux en étaient totalement incapables. J’ai fait l’expérience avec mon copain. Il a dû réfléchir assez longtemps avant de nommer au moins quatre plaisirs qu’il lui était possible de s’accorder dans l’immédiat (ici, il faut exclure le voyage à Cuba dans un mois, ou tout autre projet dans le temps). Je me suis bien sûr interrogée moi-même, et j’avoue que l’exercice m’a beaucoup appris sur la notion de plaisir.

Par exemple, nous aimons, mon copain et moi, aller au cinéma. Mais nous n’y allons qu’environ une fois par mois seulement. Mon copain adore la musique classique, mais il se prive d’aller entendre des concerts, chose qu’il faisait très souvent quand je l’ai connu il y a dix ans…

Il faut dire que s’accorder quatre plaisirs par jour, tous les jours, demande un certain effort d’imagination. Le plaisir doit-il nécessairement rimer avec consommation? J’avoue que la notion de plaisir est très souvent associée, dans mon esprit, à celle d’acquisition d’objets matériels, de nouveauté. Nouveaux vêtements, nouveau décor, nouvelle destination. Mais je peux aussi apprécier les petits plaisirs tout simples : déguster un bon café chaud le matin en déjeunant avec mon amoureux, entendre le rire de ma fille, préparer un souper d’amoureux avec une bonne bouteille de vin, écouter un film en me faisant masser les pieds, prendre un bon bain chaud plein de mousse, écouter de la musique, lire un bon livre…

Juste d’y penser, je me sens déjà mieux.



Image Carol Roque

dimanche 1 mars 2009

Le petit carnet

Je n’arrive pas à faire mon devoir. Je n’arrive pas à inscrire dans un petit carnet ce que je ressens. Même en images. Je suis complètement bloquée. Hier, pendant que je visionnais le film Le liseur, j’ai été frappée par une affirmation qu’on a mise dans la bouche de deux des personnages. Chacun leur tour, dans des circonstances bien différentes, l’un et l’autre prononcent une phrase qui ressemble à « ce que je ressens ne compte pas ».

Les larmes ont coulé sur mes joues. Dans ma tête, mes pensées se sont affolées. Et je me suis fait à moi-même un grave aveu. Trop grave pour que je puisse même l’écrire ici. Trop grave pour que je puisse le prononcer devant qui que ce soit. « Il te faudra avoir une grande confiance en quelqu’un pour confier cet immense fardeau », me suis-je dit à moi-même.

Alors il y a très peu de mots dans mon petit carnet. Dans quelques jours, je retournerai voir la psychologue et je devrai lui dire que je n’y arrive. Et je pense qu’elle ne sera pas étonnée. Il faudra peut-être tenter autre chose.

Je suis allée souper au restaurant cette semaine. Un tête-à-tête bien agréable avec ma fille, où nous avons eu (enfin!) le temps d’échanger calmement sur différents sujets que je souhaitais aborder avec elle depuis longtemps. En douceur. Ses arguments, son raisonnement, sa sensibilité et sa vivacité d’esprit m’ont rassurée complètement. Dans le moment présent, celui qui compte, elle est heureuse et elle s’épanouit. Je le vois dans ses yeux. J’ai confiance.

Au travail, ma motivation et mes espoirs de changement sont trop souvent étouffés. Je me frappe au même mur. Il me faudra développer d’autres stratégies pour faire avancer mes idées. J’ai l’impression que nous sommes sur un bateau qui continue de voguer grâce à l’énergie d’un petit moteur, alors que le capitaine pourrait déployer les grandes voiles. Le vent pourrait certainement nous amener un peu plus loin, un peu plus vite.

Mes pensées vont vers le sud. Encore trop de semaines avant les vacances…

samedi 14 février 2009

Peut-être paisible

Ce n’est pas simple de plonger en soi. Je me suis surprise cette semaine à m’interroger sur la pertinence d’une telle démarche. Je n’ai pas vraiment peur. Ou peut-être un peu. Je ne sais pas trop.

La dame devant moi est d’une grande douceur. C’est pour m’aider à comprendre la difficile relation que ma fille entretient avec un garçon très perturbé que je suis allée la voir. Et là, je continue. Parce que je trouve du réconfort dans ses paroles et que je sens, inévitablement, que je dois avancer. Même si le chemin est couvert de clous. Il y a toujours moyen de passer. Je trouverai bien.

Je me sens privilégiée. J’ai de bons amis, un homme dans ma vie qui m’aime et qui m’accompagne. Nous avons sagement « travaillé » pour que notre relation soit harmonieuse, enrichissante et paisible. Nous avons du plaisir à vivre ensemble. Je me sens bien avec lui. Voilà une bien bonne chose.

Avec mon ex, le père de ma fille, les choses ne vont pas très bien. Il s’éloigne, m’évite peut-être, se déresponsabilise certainement. Tant pis pour lui. Je serai toujours là pour ma fille, même si je suis trop souvent celle qui passe pour la méchante, celle qui fixe les limites, celle qui ne sera peut-être jamais l’amie mais toujours la mère. Et lui, il récolte l’amour inconditionnel de sa fille, une richesse dont il ne semble pas mesurer l’immensité.

Au travail, la situation se rétablit lentement et les nouvelles responsabilités qu’on m’a confiées font en sorte que les journées passent très vite. J’aime travailler. J’aime solutionner des problèmes. J’aime parler aux gens. J’aime le milieu dans lequel j’évolue. Donc, disons que le bilan est positif.

Tout ça est bien, mais j’ai envie d’aller plus loin. J’ai envie de m’ouvrir à moi-même. J’ai envie d’être plus créative, plus épanouie. J’ai envie de me débarrasser de cette anxiété qui parfois m’envahit et me coupe le souffle. J’ai envie d’apprendre à lâcher prise.

Tout un contrat, comme dirait l’autre!

Il y avait aujourd’hui une ambiance festive partout où je suis allée. À l’épicerie, à la SAQ, au marché, et même à la bibliothèque! Ça sent presque le printemps… La saison des amours.

samedi 31 janvier 2009

Du dehors au dedans

J’ai l’impression de marcher sur une plaque de glace. Sous mes pas, c’est extrêmement fragile. J’ai le choix. Changer de route ou… continuer.

Je ne connais pas d’autres chemins que ceux que j’ai empruntés jusqu’ici pour entrer en moi. L’écriture, même si c’est un excellent moyen d’expression, demeure encore une fois un moyen d’intellectualiser plutôt que de ressentir.

Quand j’étais étudiante, à l’école secondaire, je faisais de « l’expression dramatique ». Des exercices préparatoires à l’expression théâtrale en quelque sorte. Improvisation, mouvement, relaxation. C’était très bénéfique pour une adolescente comme moi qui était particulièrement timide et introvertie. Dans ces cours, je me sentais bien. J’ai appris à tisser des liens avec des gens autrement que par la parole. J’ai appris à m’exprimer avec mon corps, à me rapprocher physiquement des autres.

C’est fou comme j’ai l’impression de marcher dans le vide.

Dimanche dernier, je suis allée rendre visite aux parents de ma meilleure amie d’enfance. Ce sont, en quelque sorte, ceux qui ont été mes deuxièmes parents. Une famille adoptive si on peut dire. Il y avait déjà quelques années que je ne les avais pas vus. Ils ont vieilli. Si on peut dire de gens très vieux qu’ils vieillissent encore. Lui, malgré un récent AVC, a toujours de grands yeux d’enfants rieurs. Mais il est un peu perdu. Elle lui jette des regards un peu moqueurs et le reprend quand il se trompe, quand il confond le nom de fille de ma mère avec mon nom de famille. Une sorte de lapsus révélateur quand même. Elle et lui sont toujours aussi unis. Ils quittent maintenant leur dernière demeure pour aller vivre dans une petite chambre, chez une dame qui s’occupe de personnes âgées en perte d’autonomie. Un ange comme il en existe encore trop peu. Un ange qui est arrivé au bon moment.

Ça m’a ébranlée. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire, comment agir. Je n’avais pas envie de leur dire adieu. Je ne veux pas les voir partir. Je sais qu’ils partiront. Je suis partie en laissant ma copine retourner seule chez elle. Je sentais qu’un long silence allait monter en moi et j’avais envie de lui laisser la place. Toute la place.

Tout ça remue beaucoup de choses en moi.

J’ai l’impression de revenir en arrière. De soulever un voile sans trop savoir ce que je vais trouver en dessous. Je ne sais pas si je dois vraiment regarder. Je ne sais pas si je dois. Je suis dans une totale incertitude. C’est bien inconfortable.

samedi 17 janvier 2009

Recharger mes batteries

La vague de froid aura eu raison de la batterie de ma voiture. C’est ce matin qu’elle a rendu l’âme. Heureusement, la dépanneuse de la CAA est vite arrivée pour redonner vie à ma petite Toyota, le temps de me rendre chez mon garagiste préféré (ouvert le samedi, c’est quand même pratique) pour y faire installer une nouvelle batterie.

C’est la première fois que j’utilise les services de la CAA, et je savais très bien qu’en ces jours de grands froids, ils sont fort occupés. Toutefois, ils ont répondu à mon appel en moins d’une heure. Le gentil monsieur qui conduisait la dépanneuse affichait un sourire contagieux et sa bonhomie m’a consolée de la mauvaise nouvelle qu’on m’avait déjà annoncée au téléphone : le service de remplacement de la batterie sur place n’était pas offert aujourd’hui. Le jeune homme m’a expliqué que non seulement ils étaient trop occupés pour l’offrir, mais que, par temps si froid, cette opération pratiquée à l’extérieur comportait des risques de bris que la compagnie refusait de courir. Par contre, il a ajouté « Si vous êtes patiente, je peux le faire demain. Le temps sera plus doux. » Je l’ai remercié en lui promettant de le rappeler si je ne trouvais pas de garage pour effectuer le travail aujourd’hui.

C’est que, en général, j’aime bien me débarrasser rapidement des ennuis de voiture. Avec sa nouvelle batterie, elle démarre au quart de tour! Voilà une bonne chose de faite.

Je discutais justement ce matin avec mon copain au sujet de mon besoin pressant de faire le point sur mon emploi du temps et sur l’énergie que je consacre aux différentes activités que je pratique, incluant le travail. Car, qu’on le veuille ou non, le travail nous prend beaucoup d’énergie. J’ai étudié pendant les cinq dernières années tout en travaillant, pour compléter mon certificat. Aujourd’hui, je devrais avoir plus de temps. Pourtant, j’ai l’impression de ne pas en avoir plus. Pourquoi?

Et même si l’entraînement prend un place importante dans ma vie, parce qu’il me permet, justement, de recharger mes batteries et d’entretenir ma mécanique intérieure, cette activité me prend du temps. En fait, une bonne partie de mes heures de loisir y passe. Mais je refuse d’arrêter ou de ralentir. C’est trop « payant » pour abandonner.

Donc, je suis piégée. Piégée par le besoin de recourir à ces heures d’exercices pour avoir l’énergie suffisante pour travailler et faire ma part de travaux domestiques. Je vais trop peu souvent au cinéma, je lis et j’écris trop peu à mon goût. Je n’ai pas assez de temps pour cuisiner, voir mes amis, faire de la couture…

Une chose est sûre : je ne m’ennuierai pas à ma retraite. J’aurai enfin du temps pour faire tout ça, et même plus!

dimanche 11 janvier 2009

Pour commencer

Le retour au travail en janvier s’accompagne des habituels vœux de bonne année que les bonnes manières nous obligent à adresser à nos collègues. Moi qui ne suis pas très à l’aise avec les démonstrations d’affection – du genre bisous à des gens que je connais très peu – je m’en suis sortie tout de même assez bien cette année. Les petits nouveaux sont nombreux et ce sang neuf nous fera certainement le plus grand bien. Cela dit, reprendre le travail n’est jamais facile, d’autant plus qu’il y avait de nombreux absents. Voyage d’affaires, arrêt de travail ou deuil dans la famille, autant de raisons qui obligent nos collègues à rejoindre la troupe un peu plus tard.

Avec la routine du travail, j’ai aussi repris la routine de l’entraînement plus régulier. Ça me fait le plus grand bien. Ma fille est chez son père (en principe, mais je présume qu’elle ne doit pas y être très souvent) depuis fin décembre, et cette pause parentale est plutôt reposante. Je l’ai vue la semaine dernière, elle profite de ses vacances pour voir ses amis et paresser un peu. J’ai l’intention de lui faire comprendre très bientôt qu’elle devra sérieusement se chercher un travail à temps partiel pour assumer une plus grande partie de ses dépenses. Pour l’instant, je la laisse profiter de ce répit.

Chaque début d’année s’accompagne inévitablement, en tout cas pour moi, d’une réflexion sur l’avenir et d’une analyse du présent. Ma situation au travail ressemble à celle que j’ai vécue il y a quelques années, juste avant ma séparation. Comme je suis l’adjointe d’une personne qui s’absente souvent à cause de problèmes de santé, j’écope inévitablement d’un surplus de travail. Ça, ça peut toujours aller. Mais là où je commence à avoir un problème, c’est dans l’absence de perspective à long terme. Vivre cette situation au jour le jour m’empêche d’organiser mon travail en ayant une vision définitive des tâches que je dois accomplir et des responsabilités qui y sont attachées. Si tel était le cas, je pourrais enfin établir mes priorités et déléguer les tâches que je considère « de trop » pour pouvoir me consacrer au développement de celles qu’on m’aura confiées. Autrement dit, mieux faire mon travail sans avoir toujours l’impression que je n’y arriverai jamais. Je suppose que dans quelques jours nous pourrons être fixés. D’ici là, j’espère tenir le coup.

Je rencontre la psychologue demain soir. Je sais que ça me fera du bien d’aller faire le point. Ensuite, on verra si ça vaut la peine de continuer ces rencontres chaque semaine. Mon entourage m’a beaucoup aidée. Mon chum, parce que je peux pleurer dans ses bras et me laisser aller; ma sœur, parce qu’à l’opposé de moi, c’est une mère qui sait se dissocier des problèmes de ses enfants tout en demeurant totalement à l’écoute; ma meilleure amie, parce que sa grande sagesse et sa sérénité m’ont permis de dissiper le nuage qui m’empêchait d’évaluer la situation avec justesse; mes collègues de travail, parce que je peux confier à certaines mes soucis familiaux et que je me sens appuyée; et tous mes amis, ceux et celles qui ne savent rien, parce que sans eux je n’aurais pas l’occasion de rire aussi souvent et surtout, de penser à autre chose.

Et l’avenir dans tout ça? Comme dirait l’autre, on n’en sait rien. Mais on peut espérer. Espérer que nos emplois seront sauvés dans cette crise économique qu’on nous annonce peu réjouissante. Espérer que nos valeurs prendront une nouvelle dimension, plus à l’échelle de l’humain que du matériel qui ne nous satisfait jamais. Espérer que le monde change, pour le mieux…