samedi 22 août 2009

La bande des six

Ça m’a pris une bonne semaine pour me remettre de notre « fin de semaine de filles » je blague :-). Nous retrouver toutes les six pour ces deux jours de canicule (ma sœur a fait ses prières pour qu’on ait du beau temps et ça a marché!!) nous a fait le plus grand bien. Ce qui nous a fait aussi le plus grand bien, c’est de pouvoir nous rafraîchir dans la piscine, tout en sirotant un bon verre de rosé bien frais.

Nous sommes toutes arrivées à la même conclusion : même si les années ont passé et même si nous nous sommes un peu éloignées, nous avons immédiatement reconnecté. Et d’une certaine manière, c’est très rassurant. Rire ensemble, se confier l’une à l’autre, parler de nos petits et de nos grands bobos (l’une d’entre nous a subi une opération cardiaque et pensait ne jamais s’en remettre…), puis se retrouver le lendemain pour déjeuner et savoir que nous avons toute une journée pour enfin prendre le temps… c’est magique.

Autour de la table, les idées de projets ne manquaient pas : une fin de semaine à New York, une semaine à Cuba ou en Guadeloupe… Pourquoi pas? Nous n’avons plus de jeunes enfants à nous occuper, nos chums sont bien capables de se passer de nous pendant quelques jours et avec un peu d’organisation, ces projets pourraient bien finir par se réaliser. En tout cas, la graine est semée.


***

Avant de quitter la psychologue à notre dernière rencontre, je lui ai avoué que je sentais que j’avais besoin de me bousculer moi-même, comme si le fait d’aller en thérapie m’avait rendue un peu paresseuse, inerte. À un certain moment, j’avais l’impression d’avoir perdu la mémoire. Était-ce une réaction défensive? Le fait d’avoir perdu la mémoire me permettait, d’une certaine manière, d’effacer les souvenirs. Ces souvenirs qui, au cours de nos rencontres, finissaient par resurgir de toute façon.

C’est en visionnant en rafale la télésérie In Treatment (merci Nathalie!) sur DVD que j’ai réalisé combien j’avais bien travaillé, sans m’en rendre compte. J’ai aussi réalisé que mon blocage principal pour faire avancer cette thérapie, c’est mon manque de sincérité, ma pudeur, ma peur des mots. Croyez-moi, c’est bien plus facile d’écrire que de parler dans mon cas.

Il se passe plein de choses dans ma tête. J’ai envie de m’inscrire à un cours de Psychologie de la personnalité (Teluq), parce que j’ai toujours rêvé de faire de la psychologie et que ce programme n’exige pas de préalables en mathématiques, comme l’exigeait le programme collégial à l’époque où je me suis inscrite au Cégep… J’ai abandonné les mathématiques en secondaire V, pas parce que je n’aimais pas, mais parce que je voulais me consacrer au théâtre et à la littérature à l’époque…

Bon, c’est précipité ce que j’écris, mais c’est spontané. Et je pense qu’il est temps que je revienne à une certaine spontanéité ici. Que je me réapproprie ce lieu, cet espace qui m’appartient et où je partage, avec qui veut les lire, quelques-uns des secrets de mon âme.

samedi 8 août 2009

J'aurais voulu être une grande personne

Parfois, il arrive que des phrases comme celle-ci me viennent à l’esprit. Et c’est en réfléchissant au sens qu’elles portent que je décode, petit à petit, l’énigme de ma propre personne.

J’ai mis fin, non sans un certain regret, à mes séances de thérapie avec la psychologue lundi dernier. Bien que nous ayons discuté à quelques reprises de mon questionnement sur la nécessité de poursuivre cette démarche, je l’ai sentie surprise et un peu déçue. Je lui ai simplement dit, en toute sincérité, que j’avais besoin de me bousculer un peu plus, de repousser mes limites, d’aller dans l’action plus que dans la réflexion.

Ressasser les vieux souvenirs, gratter les vieilles blessures, consoler l’enfant qui a tellement manqué d’attention et d’encouragement, tout ceci me semble un peu inutile. Il me faut reconnaître, une fois pour toute, que c’est dans le présent, l’ici et maintenant que ça se passe et que c’est là que je trouverai mes réponses.

À écouter les autres, mes collègues de travail, mes amis, ou même des étrangers, des personnalités publiques, des artistes qui acceptent de confier sans pudeur leurs blessures intérieures (j’avoue que j’écoute avec attention l’émission de Josélito Michaud On prend toujours un train, où il interviewe des personnalités de tous les milieux sur le thème de la perte, du deuil), je me rends compte que je ne suis pas exceptionnelle, que j’éprouve certains petits problèmes affectifs tout à fait normaux compte tenu de l’éducation que j’ai reçue et de certains manques que j’ai subi et qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Voilà. C’est moi. Avec certains morceaux qui fonctionnent mieux que d’autres, avec une tête qui prend trop de place oui, qui ne laisse pas l’émotion prendre le dessus, c’est vrai, mais qui m’a permis de « passer au travers » et de ne pas devenir cinglée. Pour le reste, je ne me considère vraiment pas comme une personne incapable de « ressentir ». Au contraire, j’ai le « ressentir » très à fleur de peau et je n’aime pas particulièrement le montrer.

Et puis, je vais bien. Oui, c’est en état de crise que j’ai frappé à cette porte pour demander de l’aide. Oui, je ne savais pas comment réagir à la violence physique que ma fille venait de subir (ou plutôt, je savais très bien comment réagir, mais je ne savais pas comment agir). Et au fond, c’est elle, ma fille, qui m’a montré le chemin.

Une chose est sûre, c’est que je ne ressens plus ce besoin d’aide. Donc, à la limite, je peux conclure que l’aide que j’ai reçue m’a suffit. C’est l’essentiel.

Je me suis rapprochée de moi. La mémoire me revient peu à peu. L’envie de créer, de jouir de la vie, d’avancer et bel et bien là. L’énergie circule mieux. Je ne suis pas totalement « réparée », mais je suis ok pour un bon bout de chemin.

dimanche 2 août 2009

Résilience et résistance

Il m’est devenu difficile d’écrire régulièrement. Je pense que ma nouvelle situation de vie commune y est pour quelque chose. Je suis rarement seule. Mon copain est très casanier, ne sort pratiquement jamais seul, a peu d’amis. Je suis comme ça aussi, mais je m’entraîne 3 fois par semaine, je sors de temps en temps avec des copines, et je vais certainement participer de plus en plus à la vie sociale de l’entreprise pour laquelle je travaille, c’est-à-dire aux lancements et événements qui sont organisés assez régulièrement. Je manque même de temps pour tout ça. Donc, il m’arrive de me sentir un peu « absente », mais cette absence profite à mon conjoint qui aime bien, lui aussi, se retrouver seul de temps en temps. Bref, je ne suis pas seule souvent et c’est dans la solitude que je ressens l’appel du journal intime, du retour à soi, de l’introspection.

Ce qui me faisait écrire justement à ma meilleure amie que je manque cruellement de temps et que j’en souffre. Mais comment faire pour avoir plus de temps sans abandonner quelque chose? Je me pose la question depuis très longtemps.

Ma sœur a eu la bonne idée de lancer une invitation : un « fin de semaine de filles » qui se tiendra chez elle dans quelques jours. Toutes ont accepté avec enthousiasme. Nous serons six, des amies d’enfance avec qui nous avons toujours gardé le contact. Je pense que ça nous fera à toutes le plus grand bien. Parce que c’est bien beau les soupers une ou deux fois par année, mais nous retrouver pour une fin de semaine « sans nos chums », juste nous six, ça sera, comment dire, exceptionnel. Et j’ai bien hâte.

Demain je vais chez la psychologue. C’est une femme très attentive et perspicace qui a compris tout de suite que je cachais quelque chose au fond de moi. Elle m’a recommandé de lire le livre Retrouver l’enfant en soi. Je ne sais pas si je vais y arriver. En ouvrant une page au hasard, je me suis mise à pleurer comme un bébé, tellement ce qui était écrit me touchait. Et bien entendu, je n’aime pas ça.

Je pense mettre un terme à ces séances de « thérapie ». Premièrement, parce que je ne sens pas du tout que je suis en thérapie. Pour moi, l’image que je me faisais d’une thérapie était plutôt celle d’une série de mises en situation, d’exercices, qui encadrent une démarche progressive pour cerner un problème quelconque. Nos conversations sont intéressantes et je me sens souvent « en travail » intérieurement. Mais pas suffisamment. Je pense que j’ai besoin d’un choc. Et je ne l’aurai pas de cette façon.

Et tout ça dépend de moi. De ma capacité à accéder à cette partie de moi qui cache cette enfant blessée et laissée à elle-même. Cette petite fille trop souvent triste, terriblement timide, mal dans sa peau. Je ne sais pas vraiment identifier mes besoins pour l’instant. Je suis continuellement en quête de moi-même. Il faut que je trouve des moyens d’expression. Je pense que c’est par la création que je vais y arriver. Donc, il me faut une autre forme de « thérapie ».

Au quotidien, le travail en période de vacances annuelles est toujours un peu chaotique. Dès lundi, la plupart des membres de l’équipe seront de retour et l’ambiance, jusqu’ici assez calme et un peu plate, changera du tout au tout.

Je suis assez prête. J’ai eu le temps de monter des dossiers, de réfléchir à mon approche. Mes nouvelles responsabilités ne me pèsent pas. Seul le manque de ressources techniques m’agace. Il faudra y remédier.

Je me rends compte que la démission de mon patron a changé beaucoup de choses. Tout le monde semble beaucoup plus détendu. Les tensions ont disparu. J’espère que ça va durer.

Résister au changement n’aboutit à rien de positif. Il faut oser, essayer, faire avancer les choses et surtout garder un esprit ouvert. Il faut reconnaître ses alliés et écarter les gens qui nuisent à l’harmonie. Les ignorer. Ne pas les laisser tout gâcher. Il y a encore de beau et du bon à accomplir.