C’est ce qui me ramène ici, la réflexion, le besoin de
retourner à l’intérieur de moi. Écrire, ma thérapie. Écrire ici parce qu’il y a
un sens à ce partage de mon intimité. Même si j’ai peu d’écoute. Même si,
peut-être, personne ne me lit.
J’aime bien penser qu’au hasard d’une recherche, quelqu’un
viendra, lira et appréciera mes mots, mes idées. Partager.
Voilà pour l’introduction. J’en ai long à dire et après
cette longue pause, j’espère pouvoir m’accorder ces moments de moi à moi.
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Je rentre d’une promenade de quelques heures. Le temps est
gris. Dans mon quartier, il y a des boutiques où je n’ose pas entrer. Je ne
sais pas pourquoi. Ça me gêne de sentir que quelqu’un attend que je choisisse
un vêtement, une paire de chaussure, un bijou. Ça me gêne tout autant que
personne ne s’occupe de moi quand je suis dans un grand magasin et que j’attends
pour payer mes achats. Bon. Peu importe. J’aime bien regarder les vitrines
aussi.
Je me cherche une montre. Le temps est compté. Je n’arrive
jamais à garder une montre bien longtemps sans qu’elle se dérègle, que le
bracelet casse et qu’il soit irremplaçable, bref, sans qu’elle devienne
inutilisable au bout de très peu de temps. Je ne parle pas de montres de très
grande valeur, c’est certain. J’aime bien les montres. J’aimerais en avoir
plusieurs, de toutes les couleurs.
Ces temps-ci mon cerveau droit rattrape le temps perdu. J’ai
envie de créer. Des bijoux, des objets, des vêtements, des tricots… J’accumule.
Mes idées ne sont pas faciles à dompter. Elles manquent de discipline. Elles s’envolent
partout comme des papillons qu’on vient de libérer dans un champ de fleurs. Parfois,
c’est impossible de les rattraper.
Marcher fait du bien. Je devrais marcher plus souvent. Mais
je hais le froid. Aujourd’hui le temps est plus doux.