C’est étrangement silencieux dans la maison. Le soleil se couche tout doucement. Je sais que dans une heure ou deux, je m’assoirai la table avec mon copain, devant une très bonne bouteille de vin et un repas vite préparé, mais délicieux. J’adore le canard confit!
Il y avait aujourd’hui cette atmosphère typique de la fin de semaine de Pâques. Le beau temps aidant, les marchands de fleurs avaient étalé leur marchandise à l’extérieur. Je n’ai pu m’empêcher de penser à ma sœur et son mari qui, pendant des années, ont vendu ainsi sur le coin des rues les fleurs en pots qu’ils produisent depuis de nombreuses années. Nous les attendions le dimanche soir pour le souper, chez ma mère, qui profitait de cette fête pour réunir la famille. Ils arrivaient exténués, mais tout de même heureux de se retrouver devant un bon repas tout prêt.
Aujourd’hui, nous ne célébrons plus cette fête en famille. Ma fille est toujours chez son chum. Mon copain et moi avons fait des courses une bonne partie de la journée, et de nous voir rentrer avec les bras chargés de victuailles m’a fait bien rire. Nous ne sommes que deux et nous avons rempli le congélateur et le frigo comme si nous avions une famille de trois ou quatre enfants. C’est drôle, mais en même temps c’est un peu triste.
Parce que je refuse d’accepter les gestes de violence et le manque de respect de ce garçon envers ma fille, je ne peux me résoudre à passer l’éponge, à fermer les yeux. Alors je l’ignore. Mais en l’ignorant, je me prive de précieux moments avec elle. C’est une situation difficile à vivre, mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. C’est son choix à elle, pas le mien.
Ce qui, d’une certaine manière, me rend aussi extrêmement perplexe, c’est que j’ai vécu une situation semblable avec ma mère et mon premier chum. Elle a refusé de le voir pendant plusieurs années. Ce qui fait qu’à l’occasion de toutes les fêtes familiales, j’étais seule. Lui n’en souffrait pas trop. Moi, j’en souffrais beaucoup.
Puis, un jour, nous avons rompu définitivement. Cette relation a duré plusieurs années et il y eu de nombreuses ruptures et réconciliations avant que la rupture définitive se produise. Même chose pour ma fille actuellement. Donc, à la suite de cette « vraie » rupture, j’ai eu une conversation avec ma mère. Je lui ai avoué que j’avais beaucoup souffert de cette situation qui m’obligeait à choisir, parfois, entre ma famille et mon chum. De son côté, elle m’a avoué qu’elle ne réalisait pas que j’aimais ce garçon autant. Le premier amour n’est-il pas celui que l’on vit le plus intensément?
Ces temps-ci, je recolle beaucoup de souvenirs et de sensations qui y sont rattachées. Le « travail » que je fais avec la psychologue m’y invite, inévitablement. C’est une femme d’une grande douceur. Elle me répète souvent qu’elle respecte mon rythme. Mais elle est très habile à me faire réaliser combien je suis experte en camouflage, combien je prends des détours pour éviter de dire, de ressentir. Combien je fuis. Et nous en rions! Parce que c’est un jeu qui implique que je me fasse coincer quelque part. Et je me coince moi-même très souvent. Coincée, je ne peux plus avancer. Ou bien je recule et je choisis un autre chemin, ou bien je reste immobile.
Puisque je veux avancer, il me faut explorer pour trouver une issue. Pour me libérer de ce poids que je ressens depuis si longtemps. Alors j’explore.
Il y avait aujourd’hui cette atmosphère typique de la fin de semaine de Pâques. Le beau temps aidant, les marchands de fleurs avaient étalé leur marchandise à l’extérieur. Je n’ai pu m’empêcher de penser à ma sœur et son mari qui, pendant des années, ont vendu ainsi sur le coin des rues les fleurs en pots qu’ils produisent depuis de nombreuses années. Nous les attendions le dimanche soir pour le souper, chez ma mère, qui profitait de cette fête pour réunir la famille. Ils arrivaient exténués, mais tout de même heureux de se retrouver devant un bon repas tout prêt.
Aujourd’hui, nous ne célébrons plus cette fête en famille. Ma fille est toujours chez son chum. Mon copain et moi avons fait des courses une bonne partie de la journée, et de nous voir rentrer avec les bras chargés de victuailles m’a fait bien rire. Nous ne sommes que deux et nous avons rempli le congélateur et le frigo comme si nous avions une famille de trois ou quatre enfants. C’est drôle, mais en même temps c’est un peu triste.
Parce que je refuse d’accepter les gestes de violence et le manque de respect de ce garçon envers ma fille, je ne peux me résoudre à passer l’éponge, à fermer les yeux. Alors je l’ignore. Mais en l’ignorant, je me prive de précieux moments avec elle. C’est une situation difficile à vivre, mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. C’est son choix à elle, pas le mien.
Ce qui, d’une certaine manière, me rend aussi extrêmement perplexe, c’est que j’ai vécu une situation semblable avec ma mère et mon premier chum. Elle a refusé de le voir pendant plusieurs années. Ce qui fait qu’à l’occasion de toutes les fêtes familiales, j’étais seule. Lui n’en souffrait pas trop. Moi, j’en souffrais beaucoup.
Puis, un jour, nous avons rompu définitivement. Cette relation a duré plusieurs années et il y eu de nombreuses ruptures et réconciliations avant que la rupture définitive se produise. Même chose pour ma fille actuellement. Donc, à la suite de cette « vraie » rupture, j’ai eu une conversation avec ma mère. Je lui ai avoué que j’avais beaucoup souffert de cette situation qui m’obligeait à choisir, parfois, entre ma famille et mon chum. De son côté, elle m’a avoué qu’elle ne réalisait pas que j’aimais ce garçon autant. Le premier amour n’est-il pas celui que l’on vit le plus intensément?
Ces temps-ci, je recolle beaucoup de souvenirs et de sensations qui y sont rattachées. Le « travail » que je fais avec la psychologue m’y invite, inévitablement. C’est une femme d’une grande douceur. Elle me répète souvent qu’elle respecte mon rythme. Mais elle est très habile à me faire réaliser combien je suis experte en camouflage, combien je prends des détours pour éviter de dire, de ressentir. Combien je fuis. Et nous en rions! Parce que c’est un jeu qui implique que je me fasse coincer quelque part. Et je me coince moi-même très souvent. Coincée, je ne peux plus avancer. Ou bien je recule et je choisis un autre chemin, ou bien je reste immobile.
Puisque je veux avancer, il me faut explorer pour trouver une issue. Pour me libérer de ce poids que je ressens depuis si longtemps. Alors j’explore.