Développer notre esprit critique est l’un des objectifs du cours auquel j’assiste chaque semaine à l’université. Et la chargée de cours nous y incite fortement, en plus de nous exhorter à nous cultiver pour, justement, amener de l’eau à notre moulin. Parce que, pour argumenter et étayer sa position, il faut pouvoir se référer à quelque chose.
L’esprit critique, je crois que je l’ai toujours eu. La culture, je tends à y accéder et j’ai la chance d’avoir, justement, la possibilité de tremper dans le milieu littéraire où il se passe beaucoup de choses. Par contre, je ne cours pas les musées et je ne vais pas souvent au théâtre. La danse, je m’y suis toujours intéressée, mais les nouvelles tendances me laissent un peu tiède. Je suis une bonne consommatrice de musique, j’achète régulièrement des CD ou je télécharge des fichiers pour lesquels je paie, naturellement. Je vais régulièrement au cinéma et je suis abonnée à deux clubs vidéo. J’aime l’art et je me passionne pour le monde de l’illustration. Je suis curieuse et je me plais à discuter sur tous les sujets.
Alors, lorsque la chargée de cours nous a présenté le sujet de l’examen intra – nous devions rédiger un texte d’une vingtaine de lignes en classe – j’ai été un peu étonnée. Il fallait écrire sur le bonheur. Nous avions une heure pour le faire, ce qui, vraisemblablement, était raisonnable, bien que plusieurs aient manqué de temps pour terminer leur texte.
Lorsque j’ai quitté la classe, ce soir-là, je me sentais terriblement mal à l’aise. Jusqu’ici, j’ai réussi tous mes cours avec de bonnes notes. Mais là, les deux travaux que j’ai remis ont été notés sévèrement. Donc, je m’inquiétais pour cet examen qui compte pour 40 pour cent de la note finale. J’avais, pour la première fois, l’impression que j’allais échouer.
Parce que le but de l’exercice était d’écrire ce qu’est, pour nous, le bonheur. Et dans cette classe, devant cette page blanche, je me suis sentie totalement en manque d’inspiration. Je ne me suis donné ni le droit de me laisser aller ni le temps de réfléchir. J’ai tenté de rédiger un plan rapidement et j’ai commencé à écrire en réalisant très vite que j’étais incapable de le suivre. Bref, ce fut une expérience catastrophique.
C’est dire à quel point j’étais anxieuse de recevoir ma note, et surtout de lire les commentaires sur mon texte. Tout à fait pragmatique, la chargée de cours a rappelé les règles et déclaré que si les consignes avaient été respectées, il fallait s’attendre à une note honnête. C’est ce que j’ai eu. Une note honnête, des commentaires brefs et justes, un résultat somme toute acceptable.
Cette expérience m’a fait réfléchir, justement, sur le sens que j’accorde au bonheur. Et comme par hasard, je suis tombée sur un livre qui traite du sujet de façon particulière. On y raconte que nos gènes seraient responsables à 80 pour cent de notre capacité à être heureux. L’extraversion, la stabilité émotionnelle, l’amabilité et le caractère consciencieux seraient en partie déterminés par nos gênes et constitueraient des éléments déterminants à l’atteinte du bonheur. Pour ce qui est du 20 pour cent restant, c’est là que notre créativité entre en scène…
Quelques affirmations ont retenu mon attention dans ce texte. Par exemple, des psychologues révèlent que « la polarisation excessive sur des projets d’avenir » représente un potentiel de déception susceptible d’entraver l’atteinte du bonheur. Par contre, des recherches ont démontré que « les personnes les plus heureuses sont celles qui parviennent à s’absorber dans des tâches qui mobilisent toutes leurs ressources d’attention, sans penser à demain ni à hier ». Autrement dit, vivre l’instant présent et en savourer chaque seconde en se consacrant à ce qu’on aime. Voilà la clé – ou du moins l’une des clés – du bonheur.
Je pourrais disserter certainement longuement sur le sujet, ironiquement. Parce qu’une petite heure et une vingtaine de lignes m’ont vraiment laissée sur ma faim. Je n’ai pas exprimé, avec sincérité, ce qu’était pour moi le bonheur. Et je ne saurais peut-être pas encore le faire aujourd’hui.
Parce que je suis, fondamentalement, une personne triste. Je ne sais pas si c’est génétique, mais c’est une situation que je gère aujourd’hui très bien. J’ai appris à vivre avec cette petite fille blottie au fond de moi, qui a chaussé trop vite des souliers d’adulte pour marcher dans le monde des grands. Ma consolation, mon grand bonheur à moi, c’est de permettre à ma fille de s’épanouir, et de la voir grandir et franchir les étapes sans avoir besoin de faire des pas de géants.
Le bonheur, je l’entends chanter par Félix Leclerc, je me le laisse raconter par Yvon Deschamps, je le lis dans les livres de Marie Laberge. Au fond, c’est un bien beau personnage.
L’esprit critique, je crois que je l’ai toujours eu. La culture, je tends à y accéder et j’ai la chance d’avoir, justement, la possibilité de tremper dans le milieu littéraire où il se passe beaucoup de choses. Par contre, je ne cours pas les musées et je ne vais pas souvent au théâtre. La danse, je m’y suis toujours intéressée, mais les nouvelles tendances me laissent un peu tiède. Je suis une bonne consommatrice de musique, j’achète régulièrement des CD ou je télécharge des fichiers pour lesquels je paie, naturellement. Je vais régulièrement au cinéma et je suis abonnée à deux clubs vidéo. J’aime l’art et je me passionne pour le monde de l’illustration. Je suis curieuse et je me plais à discuter sur tous les sujets.
Alors, lorsque la chargée de cours nous a présenté le sujet de l’examen intra – nous devions rédiger un texte d’une vingtaine de lignes en classe – j’ai été un peu étonnée. Il fallait écrire sur le bonheur. Nous avions une heure pour le faire, ce qui, vraisemblablement, était raisonnable, bien que plusieurs aient manqué de temps pour terminer leur texte.
Lorsque j’ai quitté la classe, ce soir-là, je me sentais terriblement mal à l’aise. Jusqu’ici, j’ai réussi tous mes cours avec de bonnes notes. Mais là, les deux travaux que j’ai remis ont été notés sévèrement. Donc, je m’inquiétais pour cet examen qui compte pour 40 pour cent de la note finale. J’avais, pour la première fois, l’impression que j’allais échouer.
Parce que le but de l’exercice était d’écrire ce qu’est, pour nous, le bonheur. Et dans cette classe, devant cette page blanche, je me suis sentie totalement en manque d’inspiration. Je ne me suis donné ni le droit de me laisser aller ni le temps de réfléchir. J’ai tenté de rédiger un plan rapidement et j’ai commencé à écrire en réalisant très vite que j’étais incapable de le suivre. Bref, ce fut une expérience catastrophique.
C’est dire à quel point j’étais anxieuse de recevoir ma note, et surtout de lire les commentaires sur mon texte. Tout à fait pragmatique, la chargée de cours a rappelé les règles et déclaré que si les consignes avaient été respectées, il fallait s’attendre à une note honnête. C’est ce que j’ai eu. Une note honnête, des commentaires brefs et justes, un résultat somme toute acceptable.
Cette expérience m’a fait réfléchir, justement, sur le sens que j’accorde au bonheur. Et comme par hasard, je suis tombée sur un livre qui traite du sujet de façon particulière. On y raconte que nos gènes seraient responsables à 80 pour cent de notre capacité à être heureux. L’extraversion, la stabilité émotionnelle, l’amabilité et le caractère consciencieux seraient en partie déterminés par nos gênes et constitueraient des éléments déterminants à l’atteinte du bonheur. Pour ce qui est du 20 pour cent restant, c’est là que notre créativité entre en scène…
Quelques affirmations ont retenu mon attention dans ce texte. Par exemple, des psychologues révèlent que « la polarisation excessive sur des projets d’avenir » représente un potentiel de déception susceptible d’entraver l’atteinte du bonheur. Par contre, des recherches ont démontré que « les personnes les plus heureuses sont celles qui parviennent à s’absorber dans des tâches qui mobilisent toutes leurs ressources d’attention, sans penser à demain ni à hier ». Autrement dit, vivre l’instant présent et en savourer chaque seconde en se consacrant à ce qu’on aime. Voilà la clé – ou du moins l’une des clés – du bonheur.
Je pourrais disserter certainement longuement sur le sujet, ironiquement. Parce qu’une petite heure et une vingtaine de lignes m’ont vraiment laissée sur ma faim. Je n’ai pas exprimé, avec sincérité, ce qu’était pour moi le bonheur. Et je ne saurais peut-être pas encore le faire aujourd’hui.
Parce que je suis, fondamentalement, une personne triste. Je ne sais pas si c’est génétique, mais c’est une situation que je gère aujourd’hui très bien. J’ai appris à vivre avec cette petite fille blottie au fond de moi, qui a chaussé trop vite des souliers d’adulte pour marcher dans le monde des grands. Ma consolation, mon grand bonheur à moi, c’est de permettre à ma fille de s’épanouir, et de la voir grandir et franchir les étapes sans avoir besoin de faire des pas de géants.
Le bonheur, je l’entends chanter par Félix Leclerc, je me le laisse raconter par Yvon Deschamps, je le lis dans les livres de Marie Laberge. Au fond, c’est un bien beau personnage.