samedi 29 décembre 2007

Brume d'avenir

En cette période de fin d’année, je me sens toujours un peu déstabilisée. Parce que je suis née un 30 décembre, pour moi, cette fin d’année devrait être un début. Mais au lieu de regarder devant, je fais comme tout le monde et je rembobine.

Plus je vieillis et plus je m’inquiète. Pas pour moi. Je suis en bonne santé et assez à l’aise financièrement pour ne manquer de rien; j’ai un emploi stable et mes conditions de travail son enviables; ma fille a traversé le pire de l’adolescence et l’avenir s’annonce plus serein. Finalement, mon copain et moi formons un couple uni et nous n’avons plus besoin de nous prouver constamment que nous tenons l’un à l’autre. Nous avançons.

Alors qu’est-ce qui m’inquiète? Ce n’est pas très original, mais je m’inquiète pour la planète. Et plus particulièrement pour ceux qui l’habitent et qui sont en train de perdre la boule. Nous sommes en danger, c’est trop évident pour le nier. Et pourtant, nous baissons les bras et ne savons pas vers qui nous tourner pour être sauvés.

Ce qui m’a le plus frappée en traversant les tumultes de l’adolescence avec ma fille, c’est que je n’avais pas d’arguments pour contrer le pessimisme qui la poussait à afficher des têtes de mort sur les murs et à choisir Marilyn Manson, célèbre pour ses mutilations, comme idole. Lorsque je lui ai demandé pourquoi les jeunes de son âge affichaient des symboles de mort partout – sur leurs vêtements, leurs sacs d’école et tous les accessoires imaginables –, elle m’a répondu sur un ton tout à fait neutre que c’est parce que nous allons tous mourir et que ça fait jaser.

C’est d’autant plus vrai que certains veulent mourir plus vite que d’autres. Dans son entourage, plusieurs jeunes ont fait des tentatives de suicide et l’un d’eux a réussi. Les autres, heureusement, se sont retrouvés à l’hôpital où on les a remis sur pied avec une thérapie et des anti-dépresseurs. Et j’ai honte de dire qu’une mère, que je connais bien, m’a confié qu’elle refusait que sa fille prenne ses médicaments parce que « ça fait engraisser ». Bon, celle-là je l’aurai toujours sur le cœur, parce que c’est insensé.

Nos enfants ne sont pas dupes. Ils ont compris que la planète sur laquelle ils ont été accueillis n’est pas en très bon état. Ils ont aussi compris que ce n’est pas de leur faute, mais que ce sera eux qui devront réparer les conneries de leurs prédécesseurs s’ils veulent survivre. Pire encore, ils réalisent que les vieux, les aînés qu’il faut soi-disant respecter, se foutent carrément de ce qui arrive et continue d’épuiser les ressources de cette planète sans souffrir du moindre sentiment de culpabilité. De toute façon, nous allons tous mourir… La tête de mort, c’est nous qui devrions la porter sur nos t-shirts.

Il n’y a pas que l’environnement qui m’inquiète. Il y a aussi l’attitude des humains qui continuent à se faire la guerre, à tuer, à violer, à semer la peur autour d’eux. Parmi eux, beaucoup sont prêts à mourir avant l’heure. Beaucoup portent sur leur front le signe de la mort.

Qu’avons-nous donc perdu? Je veux bien regarder l’avenir avec un peu d’espoir. Je ne sais pas trop ce qui pourrait me rassurer. Sentir une véritable volonté se manifester à l’échelle mondiale, peut-être. Nous avons tous l’impression que tout se passe au-dessus de nous et que le simple citoyen n’a pas vraiment de pouvoir. C’est ce sentiment d’impuissance qui me laisse perplexe. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas ce qui va nous arriver, je ne sais pas comment nous allons nous en sortir.

Malgré ces inquiétudes, la vie continue et les années passent. J’aurai 49 ans demain, et j’espère que je serai entourée de ceux que j’aime pour les célébrer. J’espère que le soleil brillera et que la terre ne tremblera pas. J’invoquerai les dieux pour qu’ils nous protègent et je ferai une offrande pour apaiser leur colère.

jeudi 27 décembre 2007

D'amour et d'humour

La fête familiale habituelle s’est bien déroulée. Le temps était doux et la route était belle. Cette année, toute notre attention était tournée vers ce nouveau membre de la famille, cette petite fille de neuf mois qui s’émerveille et qui nous enchante. Devant la fatigue des parents, parfois un peu impatients, je me remémore ces moments où il faut s’ajuster et où le couple se fragilise un peu pour, selon le cas, mieux se retrouver ou se séparer plus tard. Car c’est vrai que la venue d’un enfant bouscule et met à l’épreuve. Et que dans le monde d’aujourd’hui, on tolère peu et on rejette vite.

Mon copain me faisait remarquer que je me moque souvent de lui et que ça le gêne. Alors, même si je considérais ces moqueries comme bien inoffensives et que j’espérais que son sens de l’humour l’aide à les accepter avec le sourire, j’ai décidé, par respect pour lui, d’arrêter. Comme les vilaines habitudes sont difficiles à perdre, il m’a fallu un certain effort de concentration pour éviter de « sauter sur l’occasion » de l’agacer un peu pendant notre réunion familiale de Noël. J’ai réussi et j’ai respecté la limite que je m’étais fixée. Mais voilà que lui, au contraire, en a profité, alors que mes défenses étaient tombées, pour me piquer à la moindre occasion. J’ai laissé faire. Je me suis dit qu’il avait envie de me tester et de voir si j’allais répliquer. Ce que je n’ai pas fait. Mais dans mon for intérieur, j’ai éprouvé une certaine déception.

Il y a là un côté de la nature humaine que je m’efforce de comprendre depuis bien des années. Deux personnes qui s’aiment doivent-elles constamment se mettre à l’épreuve pour se convaincre de leur amour? Quand je vois ma fille et son copain, continuellement en train de se chamailler pour des « niaiseries », en train de bouder ou pire, de se crier des injures, je ne sais plus dans quel bouquin je dois regarder pour trouver une explication. Le période des Fêtes est une période de stress qui prédispose les couples aux conflits. Alors que tous devraient se réunir dans la paix et l’harmonie, il arrive parfois que les gens se heurtent, se querellent, se blessent.

Au cinéma ou dans la littérature, l’amour est idéalisé. Les images qu’on nous propose ne tiennent pas la route dans la réalité. Et si on se met à rêver d’atteindre ce genre de paradis dans une relation, on risque d’y laisser sa peau. Bien sûr, l’amour est un sentiment puissant, mais chacun le vit différemment. Avec les années, j’ai cessé de chercher l’amour parfait et j’ai plutôt décidé de construire. Pour moi, c’est la meilleure façon d’entrer en relation avec une personne. Le respect, l’attention et l’écoute sont les matériaux sur lesquels je compte. Je sais que ce que nous construisons n’est pas à l’abri de tout. Je sais que même les édifices en béton peuvent s’écrouler. Je sais aussi que les plus forts savent se taire.

samedi 22 décembre 2007

Lire est aussi un cadeau

En terminant d’emballer mes cadeaux tout à l’heure, je me disais que j’étais bien chanceuse d’en avoir si peu à emballer. Probablement parce que je déteste emballer des cadeaux. En fait, j’aurais bien plus de plaisir à en offrir s’il ne fallait pas les emballer. Heureusement que Noël n’arrive qu’une fois par année!

J’offre plusieurs livres à la fille de mon filleul, qui n’a pas encore un an. J’ai décidé de lui en offrir autant que je pourrai, parce que je sais que les livres coûtent cher et je sais aussi combien il est important pour un enfant d’être entouré de livres, ou du moins d’y avoir accès. J’ai commencé à raconter des histoires à ma fille lorsqu’elle avait à peine un an, et je sais que ce simple geste a développé chez elle le goût de la lecture.

J’ai aussi pris plaisir à offrir des livres à des enfants que je ne connais pas, dans le cadre de la campagne La lecture en cadeau de la Fondation pour l’alphabétisation. Il ne faut pas oublier que de nombreux enfants n’ont jamais eu la chance d’avoir un livre tout neuf entre leurs mains, un livre qu’ils pourront garder aussi longtemps qu’ils le souhaitent.

La fin d’année approche et je ne peux m’empêcher de faire le bilan de la mienne. Je suis assez satisfaite de ce que j’ai réalisé jusqu’ici. Je terminerai mon certificat au printemps, et j’envisage de m’inscrire à un autre programme ou à quelques cours pour compléter ma formation. Quand j’en aurai assez d’étudier et que j’aurai plus de temps libre, j’offrirai mes services. D’abord bénévolement, ensuite, j’espère pouvoir en tirer un revenu qui me permettra de voyager plus souvent ou de planifier une retraite moins tardive.

Voilà pour le concret. Je n’ai pas d’autres grands projets pour l’instant. Il faut dire qu’aujourd’hui, je suis plutôt sur le mode « repos et moindre effort ». C’est bien mérité. J’ai beaucoup travaillé et je suis fatiguée.

Hier, au bureau, nous avons fait un repas communautaire où chacun apportait un plat à partager. Nous avons goûté des empanadas chiliens, un couscous algérien, des rouleaux vietnamiens, des fromages français et des trempettes libanaises. J’avais préparé les desserts : un gâteau au gingembre frais et des carrés aux noix. Tout était absolument délicieux. Ce repas rassembleur a clôturé l’année en beauté. Je suis maintenant en vacances jusqu’au 3 janvier. Et je compte bien en profiter.

J’offre mes vœux à tous ceux qui viennent me lire ici ou sur mon blogue Sans parler. J’aimerais bien faire de ce site un lieu d’échanges et de partage. Ne vous gênez pas pour y laisser vos commentaires. Joyeuses Fêtes et à très bientôt !

dimanche 16 décembre 2007

Distractions

J’ai terminé ma session jeudi dernier et j’ai obtenu une note très satisfaisante pour mon travail de session. Je publierai peut-être le texte un de ces jours sur mon blogue Sans parler.

La journée d’hier était un peu spéciale. Mon copain célébrait ses cinquante ans. Nous n’étions pas surpris que les amis déclinent l’invitation à venir célébrer avec nous. En décembre, personne n’a vraiment envie de sortir parce qu’il fait froid ni de dépenser de l’argent pour un souper au restaurant parce que les dépenses du mois ont déjà largement dépassé le budget. Finalement, nous n’étions pas déçus de souper en tête à tête.

Je suis allée au gym en matinée, malgré la fatigue accumulée pendant mes douze jours de travail consécutifs. Je pensais que le cours allait me faire du bien et j’avais raison. C’était un cours amusant où la prof nous a fait danser un rigaudon, ce qui nous a fait réaliser que cette danse est un très bon exercice cardio-vasculaire.

À la fin du cours, nous faisons des étirements. C’est une période de relaxation très bénéfique que j’apprécie énormément. C’est à ce moment que j’ai eu une vision. J’ai vu mon sac de sport dans le casier où je dépose mes effets personnels. J’ai vu mon sac de sport, mais pas mon sac à main. Je me suis dit alors que ce serait affreux de perdre mon sac à main ou de me le faire voler à cause d’une distraction. D’autant plus qu’il y a tout ce dont j’ai besoin dans mon sac à main : les clés de ma voiture et celles de mon appartement, mon porte-monnaie qui contient généralement peu d’argent mais toutes mes cartes bancaires, mes cartes d’identité et mon permis de conduire.

Alors, pendant que je faisais la combinaison pour ouvrir le cadenas de mon casier, je me suis dit que ce serait vraiment affreux si mon sac à main n’était pas là. J’imaginais le pire. Et le pire est arrivé : mon sac n’était pas là. Je me suis précipitée au vestiaire, là où je l’avais probablement laissé dans un moment de distraction. Il n’était pas là. Je suis allée immédiatement à l’accueil. La seule personne présente était au téléphone et je me suis permis de l’interrompre. Elle m’a fait signe d’attendre qu’elle termine son appel. Je suis retournée au vestiaire. Toujours rien. Lorsque la jeune fille à l’accueil a soulevé le sac qu’elle avait déposé derrière le comptoir, j’ai failli m’évanouir. Une gentille dame l’avait apporté, soucieuse de voir un sac à main ainsi abandonné, qui aurait pu très facilement être volé. Comme disait ma fille, c’est dame est un ange et je lui exprime toute ma reconnaissance.

L’honnêteté est une très belle qualité. Et elle existe encore aujourd’hui.

J’ai donc pu offrir un beau souper d’anniversaire à mon copain et bien des tracas ont été évité grâce à ce geste généreux. Le restaurant que nous avions choisi affichait un décor d’une grande simplicité, mais la cuisine était succulente. Le vin que nous avons choisi était parfait. Nous étions ravis.

Ce soir, la tempête ne donne pas vraiment envie de sortir. J’ai tout de même eu le courage de faire un saut à l’épicerie et d’aller conduire ma fille chez son père. Quand je suis rentrée, les chargeuses-pelleteuses s’affairaient à dégager le stationnement. Le conducteur de l'un des engins me voyant arriver a eu la gentillesse de dégager une place pour moi, ce qui m’a évité d’avoir à pelleter la neige pour me stationner. La courtoisie existe encore et je m’en réjouis également.
Finalement, les humains ont de très bons côtés.

vendredi 7 décembre 2007

Insomnie et précipitations

Malgré la nuit blanche que je viens de passer, j’avais encore de l’énergie pour faire l’épicerie et la lessive. Je suis incapable de m’arrêter. C’est si difficile pour moi de me détendre. Tellement difficile que j’arrive à peine à prendre le temps de manger. Trop souvent, j’avale sans réfléchir des aliments vite préparés et je passe à autre chose. Je suppose que ce n’est pas très bon pour la santé.

Justement, parlant de santé, j’ai vu mon médecin mercredi dernier. J’étais tout heureuse d’être la première sur sa liste, mais j’ai vite déchanté quand j’ai vu une autre personne franchir la porte de son bureau avant moi. Ce n’est qu’une heure plus tard qu’il en est sorti. Je suppose qu’il s’agissait d’une urgence, car mon médecin semblait fort préoccupé et m’a même avertie qu’il attendait un appel urgent d’un radiologue, appel qu’il devrait prendre immédiatement, au risque d’interrompre notre entretien pendant quelques minutes.

J’avoue que cette situation m’a mise un peu mal à l’aise, car j’avais l’intention de prendre le temps de discuter avec lui et ce temps venait de m’être volé. J’aurais pu ne pas en tenir compte. Je sentais que mon médecin avait la tête ailleurs. Lorsqu’il m’a donné les résultats des analyses sanguines, qui étaient tous normaux, ça m’a quand même rassurée. Mes inquiétudes ne sont pas toutes disparues. Il faut attendre un an avant de repasser l’ostéodensitométrie et de voir si mon état s’améliore ou se détériore.

J’ai remis mon travail de session jeudi dernier. Quel soulagement! J’ai obtenu une bonne note pour mon synopsis. Quelle joie! J’ai bien hâte à la semaine prochaine pour voir comment sera jugé ce dernier travail pour lequel j’ai mis tellement d’heures. Je n’aurais pas dû. Je sais que bien des étudiants ont rédigé à la hâte ces quatre pages et qu’ils dorment tranquilles. Moi, si je n’ai pas dormi de la nuit, c’est un peu parce que je ne sais pas évacuer le stress. Je sais que d’ici quelques jours, tout ira mieux. Les vacances seront les bienvenues.

L’abondante neige qui est tombée cette semaine commence déjà à fondre. Ce soir, le temps était doux et j’aurais bien voulu aller marcher, avec mon chien. Mais je n’ai pas de chien. C’était pourtant la soirée parfaite pour une promenade. Je n’avais pas envie de marcher seule. Je n’avais pas envie de marcher dans ce quartier que je connais par cœur. Je suis rentrée. J’ai mangé trop vite, je suis allée à la buanderie remplir trois machines et je me suis assise devant l’ordinateur pour écrire.

Je travaille toute la fin de semaine. Vivement les vacances!

dimanche 2 décembre 2007

Je suis ailleurs et je me soigne

Juste un petit mot parce que le temps presse, parce que le temps me manque, parce que même si ma prof dit gentiment que «quand Dieu a créé le temps il en a fait assez», je ne sais pas trop où Dieu l'a mis ce temps-là et je le cherche encore.

Bref! J'ai tout de même pris le temps d'écrire mon témoignage sur mon blogue Sans parler, que je vous invite à aller lire. Ça s'intitule: Tout va bien docteur ?

À bientôt.