samedi 14 mars 2009

Se sentir mieux


Je n’ai pas ouvert « le petit carnet » lors de ma dernière rencontre avec la psychologue. Mais quelque chose de plus important « s’est ouvert ». Et même si la démarche pour revenir à soi n’est pas de tout repos, je pense qu’elle en vaut la peine.

Je me suis même surprise, cette semaine, à danser spontanément en écoutant de la musique, chose que je n’ai pas faite depuis trop longtemps. C’est un signe. Pour moi, ça veut dire que quelque chose va mieux.

J’ai beaucoup de colère en moi et j’ai accumulé tellement de déceptions que je pourrais écrire un livre sur le sujet. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne veux pas vivre en colère et je ne veux pas vivre déçue. Donc, il faut que je m’arrange avec ce que j’ai pour détourner le mauvais courant qui m’empêche d’aller où je veux (ou je dois?) aller. Libérer l’énergie positive.

Le printemps et les jours ensoleillés qui viennent avec vont sûrement m’aider à me sentir de mieux en mieux. L’énergie, comme la sève des arbres, se remettra à couler dans mes veines. Je veux me sentir vivante.

Entendez-vous la volonté qui se pointe dans mon discours? Je sais bien qu’il ne s’agit pas ici uniquement de volonté. La volonté, c’est un petit moteur qui me permettra de faire avancer le reste. Il me faut aussi du courage, l’appui et la compréhension de mes proches. Il me faut du calme. Il me faut suffisamment de solitude et de silence pour entendre ma petite voix intérieure. Elle me parle beaucoup ces temps-ci. Comme j’aimerais pouvoir dessiner…

Parlons plaisirs

J’ai lu quelques pages d’un ouvrage qui paraîtra bientôt et qui s’intitule Quatre plaisirs par jour au minimum. L’auteure, psychologue, raconte que, en demandant à ses patients de s’accorder au moins quatre plaisirs par jour, elle a constaté que plusieurs d’entre eux en étaient totalement incapables. J’ai fait l’expérience avec mon copain. Il a dû réfléchir assez longtemps avant de nommer au moins quatre plaisirs qu’il lui était possible de s’accorder dans l’immédiat (ici, il faut exclure le voyage à Cuba dans un mois, ou tout autre projet dans le temps). Je me suis bien sûr interrogée moi-même, et j’avoue que l’exercice m’a beaucoup appris sur la notion de plaisir.

Par exemple, nous aimons, mon copain et moi, aller au cinéma. Mais nous n’y allons qu’environ une fois par mois seulement. Mon copain adore la musique classique, mais il se prive d’aller entendre des concerts, chose qu’il faisait très souvent quand je l’ai connu il y a dix ans…

Il faut dire que s’accorder quatre plaisirs par jour, tous les jours, demande un certain effort d’imagination. Le plaisir doit-il nécessairement rimer avec consommation? J’avoue que la notion de plaisir est très souvent associée, dans mon esprit, à celle d’acquisition d’objets matériels, de nouveauté. Nouveaux vêtements, nouveau décor, nouvelle destination. Mais je peux aussi apprécier les petits plaisirs tout simples : déguster un bon café chaud le matin en déjeunant avec mon amoureux, entendre le rire de ma fille, préparer un souper d’amoureux avec une bonne bouteille de vin, écouter un film en me faisant masser les pieds, prendre un bon bain chaud plein de mousse, écouter de la musique, lire un bon livre…

Juste d’y penser, je me sens déjà mieux.



Image Carol Roque

dimanche 1 mars 2009

Le petit carnet

Je n’arrive pas à faire mon devoir. Je n’arrive pas à inscrire dans un petit carnet ce que je ressens. Même en images. Je suis complètement bloquée. Hier, pendant que je visionnais le film Le liseur, j’ai été frappée par une affirmation qu’on a mise dans la bouche de deux des personnages. Chacun leur tour, dans des circonstances bien différentes, l’un et l’autre prononcent une phrase qui ressemble à « ce que je ressens ne compte pas ».

Les larmes ont coulé sur mes joues. Dans ma tête, mes pensées se sont affolées. Et je me suis fait à moi-même un grave aveu. Trop grave pour que je puisse même l’écrire ici. Trop grave pour que je puisse le prononcer devant qui que ce soit. « Il te faudra avoir une grande confiance en quelqu’un pour confier cet immense fardeau », me suis-je dit à moi-même.

Alors il y a très peu de mots dans mon petit carnet. Dans quelques jours, je retournerai voir la psychologue et je devrai lui dire que je n’y arrive. Et je pense qu’elle ne sera pas étonnée. Il faudra peut-être tenter autre chose.

Je suis allée souper au restaurant cette semaine. Un tête-à-tête bien agréable avec ma fille, où nous avons eu (enfin!) le temps d’échanger calmement sur différents sujets que je souhaitais aborder avec elle depuis longtemps. En douceur. Ses arguments, son raisonnement, sa sensibilité et sa vivacité d’esprit m’ont rassurée complètement. Dans le moment présent, celui qui compte, elle est heureuse et elle s’épanouit. Je le vois dans ses yeux. J’ai confiance.

Au travail, ma motivation et mes espoirs de changement sont trop souvent étouffés. Je me frappe au même mur. Il me faudra développer d’autres stratégies pour faire avancer mes idées. J’ai l’impression que nous sommes sur un bateau qui continue de voguer grâce à l’énergie d’un petit moteur, alors que le capitaine pourrait déployer les grandes voiles. Le vent pourrait certainement nous amener un peu plus loin, un peu plus vite.

Mes pensées vont vers le sud. Encore trop de semaines avant les vacances…