Je passe des vacances reposantes à la maison. J’ai mis de l’ordre dans mes affaires, juste assez pour y voir plus clair. Et constater que j’accumule trop de papiers inutiles. J’ai encore de la difficulté à me résoudre à jeter. J’aime conserver les bons souvenirs. Déjà de simplement les dépoussiérer me déculpabilise un peu.
Je profite aussi de longs moments de solitude, chose qui ne m’arrive pas souvent. Vivre à deux a ses bons côtés, mais me prive de ces instants où le silence prend toute la place. Et j’ai toujours adoré le silence. J’ai quand même mis quelques jours à l’apprivoiser, car je m’en méfie un peu. Mais là, je n’ai rien à craindre. Il ne s’impose pas, il s’offre, simplement.
J’entends maintenant le tonnerre qui gronde. L’air frais pénètre par la fenêtre. Ça fait du bien. J’ai beaucoup pensé à ma fille aujourd’hui. Ça fait près d’une semaine que je ne l’ai pas vue. Elle travaille et a décidé d’emménager chez un ami au début du mois. En l’entendant dire « je m’en vais chez nous » l’autre jour, je n’ai pu m’empêcher de sourire.
Lorsqu’un couple se sépare, les enfants perdent ce « chez nous » qu’ils doivent très souvent remplacer par le « chez papa » et le « chez maman ». Même si j’ai tenté d’offrir à ma fille la stabilité qui lui permettrait de se sentir chez elle, je savais très bien que la garde partagée l’obligerait à s’adapter. En choisissant de vivre avec mon chum, il y a deux ans, j’ai réalisé que pour elle et lui, ce n’était pas si facile de partager le territoire. Ça s’est relativement bien passé, mais je comprends que ma fille ait envie de vivre ailleurs.
Je travaille fort sur le « lâcher prise » mettons. Parce que c’est loin d’être facile d’accepter qu’elle engloutisse autant d’argent pour payer loyer et nourriture, alors que je lui offre tout ça gratuitement. Le retour au cégep dans un mois l’obligera à revoir sa position. Pour l’instant, je prends ça comme une période de vacances… pour tout le monde.
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