Je m’appelle Ophélie et je suis une anxieuse anonyme. Ouf! C’est loin d’être facile de reconnaître cette « maladie ». Mais c’est rassurant de savoir que tout le monde en souffre un peu. Selon le psychiatre Christrophe André, auteur entre autres de l’ouvrage Petites angoisses et grosses phobies, « Les tendances anxieuses sont présentes chez tout être humain […] ». L’anxiété servirait même à nous alerter d’un potentiel danger. Pas bête quand même.
Mais là où ça se complique, c’est quand l’anxiété prend le contrôle et vient à tout moment perturber notre vie. Quand tout devient sujet à inquiétude, que les soucis s’amplifient démesurément, que nos pensées sont constamment perturbées par des scénarios catastrophes. C’est ce qui m’arrive, je dois l’avouer, la plupart du temps.
Heureusement que j’ai un bon sens de l’humour et une certaine capacité d’autodérision. Quelques semaines de thérapie à mon actif me permettent aussi de mieux comprendre ce qui m’arrive. Aujourd’hui c’est un peu comme si j’avouais une « faiblesse » que j’ai toujours su bien cacher (sauf à ceux qui me sont très proches). Et je dois cette prise de conscience à mes gentilles collègues de travail qui, au cours de nos discussions à l’heure du lunch, ont abordé le sujet.
C’est plus facile de voir chez les autres ce qui cloche et de donner des conseils à quelqu’un qui vit une situation de stress que de plonger en soi à la recherche de ce qui nous empêche de vivre l’instant présent. Car les grands anxieux vivent dans l’anticipation. « Qu’arrivera-t-il si je fais ceci ou cela? S’il fallait que ma fille ne soit pas rentrée parce qu’elle a été kidnappée? » J’ai mal au ventre… mal à la tête… mal au cœur. Je suis impatiente, incapable de tolérer un retard, incapable d’envisager que je pourrais être en retard, incapable de relaxer. Je suis exigeante, intolérante, capricieuse.
Je n’ai jamais la tête tranquille. Mes pensées tourbillonnent constamment, j’imagine toujours le pire, j’essaie de tout prévoir et ça m’épuise. Toute cette énergie placée au mauvais endroit… Toutes ces douleurs dans mon cou, mes épaules, mon dos. Tout le poids de ces soucis inutiles que je dois constamment porter. Et l’incapacité de m’abandonner, de lâcher prise…
Pourtant tout va passablement bien. Rien ne devrait m’inquiéter. Je suis privilégiée et je devrais profiter de ce moment présent. Je devrais. Je dois. Je le ferai. Je le fais.
1 commentaire:
Hmmmm... comme tout cela me parle! Il faut trouver le piton OFF et appuyer très fort dessus à répétition... et des fois ça fonctionne... des fois (soupir).
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