samedi 15 septembre 2007

Réflexion sur l'avenir

Ayant perdu mon père très jeune, j’étais souvent impressionnée par les hommes plus âgés quand j’étais adolescente. Un soir, devant une bière que je sirotais en compagnie d’un professeur grisonnant et très bel homme, celui-ci me fit une remarque que je n’ai jamais oubliée. Alors que je lui demandais pourquoi il souriait en me regardant, il me dit qu’il était en train d’imaginer ce que je deviendrais plus tard... Mais dans le brouhaha du bar où nous nous trouvions, je n’ai jamais pu poursuivre la conversation qui fut interrompue. Depuis ce temps, je me demande encore ce qu’il voyait.

Je repense souvent à ce moment où quelqu’un a vu en moi quelque chose que je ne percevais pas moi-même. Il m’arrive parfois d’avoir la même attitude devant ma fille, car le temps est venu pour elle de penser à son choix de carrière et trouver sa voie. Même si la belle est très entêtée et persiste à affirmer qu’elle veut faire du design de mode, je vois pointer en elle de nouveaux intérêts qui se développeront certainement au fil des ans.

À l’université, je constate que beaucoup de jeunes adultes s’orientent vers une autre carrière, alors qu’ils viennent de réaliser qu’ils n’ont pas fait le bon choix. Pourtant, aujourd’hui, ce ne sont pas les choix qui manquent ni les ressources pour aider les jeunes à faire le bon, justement. Mais je sais très bien que pour certaines personnes, apprendre à se connaître et découvrir ses véritables intérêts et ses passions est un processus très lent et parfois douloureux.

La première grande déception que j’ai eue dans ma vie, c’est de réaliser qu’à cause de mon physique, je ne pourrais jamais être danseuse de ballet. Toute petite, c’était mon plus grand rêve. Dès l’âge de cinq ans, j’ai pris des leçons de danse et j’ai vite compris, en regardant les autres petites filles et en subissant les regards amusés des professeurs, que la petite boulotte que j’étais ne correspondait pas au stéréotype de la ballerine longiligne et gracieuse. Et pourtant, j’aurais tellement voulu qu’une fée vienne me transformer pour pouvoir enfin chausser des pointes et porter un tutu…

Bon, voilà bien le propre du journal. On commence à écrire et on ne sait pas toujours où ça va nous mener…

Donc, maman poule regarde bébé poule et souhaite ardemment qu’elle fasse le bon choix, c’est-à-dire le choix qui la rendra heureuse sans qu’elle se frappe à un mur qui l’empêche d’avancer. Mais je suis prête à accepter les essais-erreurs et quoi qu’il advienne, je l’encouragerai toujours de mon mieux.

Mon deuxième cours a été aussi concluant que le premier. Nous avons discuté de l’actualité, autant sportive que politique, et de la façon que les médias abordent différents sujets. Nos discussions nous ont menés à des conclusions qui demandent réflexion. Ça tombe bien, j’adore réfléchir!

4 commentaires:

Beo a dit...

Ben dis donc... si t'étais boulotte à 7 ans ce n'est plus le cas depuis de nombreuses années non?

Il doit bien y avoir des petites longilignes qui deviennent boulottes après des années de ballet non? Hum... ça m'intrigue!

Ophélie a dit...

Il est vrai que les choses ont changé, surtout grâce à la danse moderne où l'on accepte que les danseuses soient un peu plus musclées et "en chair". Tant mieux, il y assez des mannequins anorexiques...

Beo a dit...

Oui mais quand même... mon interrogation persiste: il existe des boulottes qui à l'adolescence maigrissent et l'invere aussi non?

Je trouve juste que c'est drastique quand une personne a du talent faut voir l'évolution de son physique aussi... mais bon je sais je suis compliquée... ;)

Ophélie a dit...

C'est juste qu'il y a un modèle de "ballerine", auquel je ne correspondait pas. J'ai connu une collègue de travail qui a fait l'école des Grands Ballets et qui a été carrément traumatisée par les exigences de maigreur qu'on lui imposait. C'est typique et c'est malheureux.