dimanche 2 novembre 2008

Mon point H

Nous avions invité ma sœur et son mari au spectacle d'André Sauvé, hier, à la Salle André-Mathieu. Un petit souper au resto juste avant nous a permis de nous détendre et d’oublier un peu les tracas d’une semaine chargée. Pour une fois, nos invités se sont laissés gâter sans rouspéter. Il faut dire que ma sœur est d’une générosité sans borne, mais lorsqu’il s’agit de la remercier, d’une manière ou d’une autre, il faut user de ruse car elle refuse systématiquement toute forme de compensation monétaire. Nous étions, mon copain et moi, heureux d’avoir opté pour cette combinaison souper spectacle qui nous a permis de les remercier pour les nombreux services rendus, en particulier pour leur aide lors de notre déménagement.

Avec une bonne trentaine de minutes de retard, André Sauvé est apparu sur la scène comme un lutin dans un monde trop grand pour lui. Il est d’une maigreur surréaliste et s’en moque éperdument. Mais à la fin du spectacle, il avait l’air d’un géant. C’est tout dire.

Je suis très difficile en humour. Au Québec, on a droit à une variété d’humoristes, mais pour ce qui est de la qualité, il faut savoir choisir. Et mon choix s’est porté sur André Sauvé parce qu’il a trouvé mon point H. H pour hilarité. Je n’ai jamais autant ri en une soirée! J’ai ri aux larmes, j’ai ri à en oublier de respirer.

Incomparable – bien que mon copain l’ait comparé à Yvon Deschamps – ce nouveau venu dans le monde de l’humour va certainement laisser sa marque. Son premier spectacle n’est pas parfait, mais il révèle le talent d’un grand comique qu’on n’est pas prêt d’oublier. Et pour moi, c’est un coup de cœur.

Les sujets qu’il a choisis ne sont pas banals et s’écartent des habituels propos sur l’actualité, la politique ou la vie de couple, que la plupart des humoristes affectionnent. L’originalité d’André Sauvé lui vient de son expérience de vie et ça se sent. Et même si le flot de paroles qu’il déverse au rythme d’une toupie qui s’affole finit par nous étourdir, il réussit à nous toucher droit au cœur lorsque soudainement il s’apaise pour nous inciter à réfléchir sur le vrai sens de la vie. Le public est touché. L’artiste a atteint son but. Rire autant m’a fait le plus grand bien.



****


Pendant la nuit, l’amoureux de ma fille, qui dormait chez nous, s’est levé pour se rendre à son travail. Il commençait à 3 heures du matin. Pour s’y rendre, il avait emprunté la bicyclette de mon copain, sans se préoccuper de gonfler les pneus qui en avaient grand besoin. C’est donc à 2 heures 30 que ma fille m’a réveillée pour m’annoncer qu’il n’arrivait pas à gonfler les pneus de la bicyclette.

Le jeune homme était désemparé et avait vraiment besoin d’aide. Je me suis levée, et je lui ai offert d’aller le reconduire à son travail, à une vingtaine de minutes en voiture. Il semblait surpris, mais ravi. Il faut dire que j’ai un peu l’habitude de ces trajets dans la nuit, car j’ai souvent dû aller chercher ma fille alors qu’elle m’appelait au secours dans des situations semblables. Je n’ai jamais hésité à le faire quand il le fallait. C’est bien plus simple comme ça et ça me permet de dormir tranquille ensuite.

Je dois dire aussi que ce sont des moments privilégiés. Car j’en profite toujours pour « faire la conversation » et c’est souvent dans des occasions semblables que j’ai créé les rapprochements qui m’ont permis de traverser des périodes plus difficiles avec ma fille. Cette fois-ci, c’est son ami qui m’a confié qu’il avait réellement besoin de faire des heures supplémentaires pour boucler son budget. Il a ajouté qu’il voulait aussi gagner un peu plus d’argent pour célébrer l’anniversaire de ma fille. Je me suis permis de lui faire remarquer que le plus beau cadeau qu’il pouvait lui faire, c’est sa présence, faisant ainsi allusion à son manque de délicatesse l’an dernier, alors qu’il avait refusé de l’accompagner au souper familial à cette occasion. Tous les cadeaux du monde ne remplacent pas la présence de ceux qu’on aime.

Aucun commentaire: