dimanche 23 novembre 2008

Une chanson, un rhume, un Salon

La semaine dernière, j’assistais à un atelier d’écriture intitulé « Samedi d’écrire une chanson ». Après quelques minutes d’échange avec l’animateur et les présentations d’usage, celui-ci nous a tout de suite invités à écouter une mélodie et à écrire, selon un schéma proposé, un premier jet qu’il allait corriger. Nul besoin d’ajouter qu’il ne s’agissait pas d’un cours théorique. Cet atelier était basé sur l’expérimentation et la pratique.

Plongés dans cet univers musical inspirant - l’animateur fredonnait la mélodie en boucle en s’accompagnant à la guitare -, les participants se sont vite mis à écrire. Certains, troublés par l’ambiance un peu froide du local très éclairé et par la présence des autres, se sont isolés pour mieux se concentrer. Quelques minutes plus tard, les premiers jets étaient déjà présentés.

Après avoir lu rapidement le texte, l’animateur tentait un premier essai. Parfois, la rencontre était heureuse et les mots de l’auteur s’accordaient rapidement à la musique du compositeur. Dans certains cas, le territoire de l’un était trop grand pour le vocabulaire timide de l’auteur : il fallait prendre un peu plus d’espace, ajouter des mots, dire autrement. Ou alors, c’était l’auteur qui voulait en dire trop et ses mots se bousculaient sur la mélodie, obligeant l’interprète à en escamoter, à couper, et l’auteur à effacer et reformuler. Ce travail, de courte durée mais tellement essentiel, a révélé à chacun l’importance de cette relation entre l’auteur et le compositeur, pour arriver à un résultat fort satisfaisant compte tenu du peu de temps que nous avions.

Dans mon cas, j’ai constaté que mon oreille fine, mon sens du rythme et ma mémoire auditive m’ont grandement facilité la tâche. J’étais assez fière du résultat. À la fin de la journée, une douzaine de chansons étaient nées, toutes différentes, même si elles avaient la même musique en commun. Nous étions tous ravis de l’expérience.

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Très occupée au travail, je n’ai pas vu la semaine passer. Un petit rhume est venu me narguer, mais je l’ai vite mis K.-O. avec un produit que j’expérimente pour la deuxième fois. Et je dois avouer que ça marche. Si bien que je me sentais d’attaque pour aller faire ma petite visite annuelle au Salon du livre. Juste avant, j’ai fait un saut au centre commercial pour m’acheter une bonne paire de bottes – elles sont fabriquées au Canada, chaudes et imperméables – et un grand sac fourre-tout.


Armée de ma caméra, j’avais décidé de prendre des photos, mais je me suis vite rendu compte que la foule était bien trop dense pour cette activité. Alors, je suis partie à la chasse aux auteurs. Parce que le Salon, c’est avant tout la rencontre entre le lecteur et l’auteur. Et pour un lecteur, avoir le privilège de rencontrer un auteur et d’échanger avec lui est une occasion trop rare. Il faut en profiter.

Et des auteurs, il y en avait beaucoup. J’ai croisé le maire de Montréal, alors que je déambulais avec ma fille entre les kiosques, et j’ai trouvé l’homme très élégant. J’ai eu aussi le bonheur de rencontrer Julie Gravel-Richard, auteure d’Enthéos, avec qui j’ai échangé quelques minutes pour lui dire, de vive voix, combien j’avais apprécié la lecture de son roman. Si j’arrive, petit à petit, à me guérir de cette timidité maladive qui m’empêchait autrefois d’approcher les gens, chaque pas vers les autres, même s’il m’apporte un réel plaisir, me demande tout de même un effort. Et j’ai été heureuse d’apprendre, au cours de cette discussion, que Julie était aussi une personne timide en voie de guérison.

Même si je n’ai pas lu Folco, je n’aurais pour rien au monde raté l’occasion d’aller prendre une photo de l’auteur à succès, dont mes amis, et aussi mon chum, dévorent tous les livres. J’ai trouvé l’homme très beau, et on m’a dit qu’il était d’une grande générosité.

J’ai croisé de vieilles connaissances tout en me rendant au kiosque des Éditions Septentrion, où je m’étais promis d’aller chercher mon macaron et une copie des Chroniques d’une mère indigne, que son auteure a gentiment dédicacé à la belle-fille de ma sœur, tout en rigolant de l’anecdote que je lui ai racontée en guise d’introduction. Encore une fois, il fallait que je surmonte ma timidité, car l’anecdote est plutôt cocasse, mais je savais que Mère Indigne allait s’en amuser. C’est que cette jeune mère (la belle-fille de ma sœur, donc la femme de mon neveu, dont le bébé devait à l’époque avoir quelques mois) s’était réfugiée dans la salle de bains pour lire en paix quelques pages des Chroniques, bien installée sur le trône… Mais dans un mouvement tout à fait involontaire, elle laissa s’échapper le livre… qui termina sa course dans la cuve des toilettes. Elle n’a donc jamais pu terminer la lecture et c’est avec regret qu’elle se confondait en excuses, promettant de remplacer l’exemplaire irrécupérable. Comme elle ne l’a pas fait, je vais donc lui offrir un exemplaire dédicacé et, croyez-moi, la dédicace en vaut la peine!

J’ai suis repartie comblée, non sans avoir déclaré mon admiration à Caroline et à Pierre-Léon (Un taxi la nuit), qui m’ont assurée que leurs tomes deux étaient en route… Bien hâte de les lire.

Je suis allée retrouver ma fille au kiosque tout près, et à sa mine un peu moche j’ai vite compris qu’elle avait attrapé mon rhume… un rhume… le rhume du Salon.

1 commentaire:

Beo a dit...

Ah ben merci!

Avec toi, je suis un peu allée au Salon du livre de Montréal! C'est super le fun que tu sois allée voir Danaée!

Je ne connais pas encore Folco... mais je suis tellement décalée aussi en vivant par ici :(