lundi 11 janvier 2010

En famille

Je suis sensible à ce que vivent les autres. À un point tel que parfois, ce trait de ma personnalité me force à m’interroger sur les choix que j’ai fait dans ma vie. Comme celui d’être mère. C’est difficile. C’est égoïste. C’est déchirant.

Autour d’une table, samedi dernier, j’observais les membres de la famille de mon chum. Ses frères et leurs conjointes, sa sœur et son conjoint. Une table d’adultes, disions-nous à la blague, même si les enfants sont grands. Ils n’étaient pas conviés à ce dîner, simplement parce que réunir autant de personnes est devenu compliqué et, avouons-le, très coûteux.

Des anecdotes où chacun racontait sa version d’un fait, provoquant à certains moments des discussions sur les détails, soulevant des objections, remuant des souvenirs qui, pour les uns, semblaient meilleurs que pour les autres. Et les conjoints et conjointes demeuraient silencieux. Cette famille, comme d’autres familles, a des comptes à régler avec son passé.

Quelques jours plus tôt, juste un peu avant Noël, je participais à une autre fête familiale, cette fois-ci avec la famille du père de ma fille. Une belle et grande famille, réunie à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de mon ex belle-mère, pour qui j’ai énormément d’affection. J’avais demandé à mon copain de m’accompagner, à la fois parce que je souhaitais qu’il rencontre cette femme exceptionnelle, et aussi parce que je tenais à ce qu’il prenne des photos en souvenir de cet événement. C’était d’ailleurs le cadeau que je voulais lui offrir : un album de photos sous forme de livre, que j’ai commandé sur ce site. Elle était ravie.

Je suis toujours très touchée de l’attention qu’elle me porte. Elle ne m’a jamais reproché de m’être séparée de son fils, et ne m’a même jamais questionnée à ce sujet. Cette femme, qui a élevé cinq enfants en travaillant, a toujours suscité mon admiration. Sa sagesse, sa grande simplicité et surtout son immense générosité font d’elle une personne d’exception. « Une sainte femme! », comme je le dis souvent à ma fille.

Deux familles bien différentes, que j’ai le bonheur de côtoyer à l’occasion, trop rarement devrais-je dire. J’aime observer ces gens. Des personnages qui stimulent mon imagination. J’aime les écouter.

Ma petite famille est bien différente de celles-là. Nous sommes orphelines et sans nouvelles de ma sœur aînée qui erre quelque part et qui refuse de prendre contact avec nous. Des problèmes de santé mentale qui auraient dû être soignés, ou au moins diagnostiqués il y a longtemps. Ma fille unique n’a pas ce qu’on appelle « l’esprit de famille » non plus. Elle s’enferme la plupart du temps dans sa chambre, et parfois je me demande si cette attitude ne démontre pas, dans un certain sens, qu’elle ne veut pas vraiment vivre avec nous.

Sa peine qui s’éternise à cause d’une relation amoureuse sans issue et qui s’envenime de jour en jour me pèse. Je ne sais plus comment l’aider, quoi lui dire, que faire. Je me sens inutile et démunie. Et je reviens au début.

1 commentaire:

AlainX a dit...

Tiens, je te retrouve... !
Un peu par hasard...
Je te croyais disparue du Net....