vendredi 31 décembre 2010

Fin d'année

Dernier jour de l’année. Hier, mon anniversaire m’a rendue, comme d’habitude, un peu nostalgique. J’ai pensé à ma sœur, qui nous a reçus chez elle le jour de Noël, malgré la grippe qui lui a soutiré ce qui lui restait d’énergie. Ma fille était malade aussi. Elle a passé la soirée emmitouflée sous les peaux de mouton à regarder la télé. Bien triste soirée de Noël où nous nous demandions si ce rituel était vraiment nécessaire. Tout comme cette tradition de nous rassembler les jours d’anniversaire. Le mien tombe un peu mal. Alors, c’est en tête à tête avec mon chum que j’ai soupé au restaurant hier soir, après quelques heures de magasinage, non pas pour moi, mais pour lui… Les temps changent.

Pendant le souper, j’ai reçu deux textos. Un de ma fille, qui était encore au centre-ville où elle suit un stage chez une jeune designer, une activité pas mal emballante pour elle, et l’autre de ma sœur, qui avait décliné l’invitation de venir souper avec nous à cause de sa grippe. Les deux me souhaitaient une bonne soirée! C’était bien suffisant pour me rendre ma bonne humeur et dissiper le petit nuage gris qui flottait au-dessus de ma tête.

Nous avons trop mangé. Les restaurants servent des portions gargantuesques et quand on est gourmand, on s’efforce de terminer nos assiettes. Ce qui, dans mon cas, n’a pas été possible. J’étais déjà rassasiée après l’entrée, mais je me suis tout de même rendue au dessert. Pas de chandelles sur la crème brûlée… Les traditions se perdent…

Je ne pensais pas trouver du temps aujourd’hui pour écrire quelques mots. J’aimerais bien me résoudre à écrire plus souvent, parce que ça m’oblige à réfléchir et à penser à moi. Ce n’est pas mauvais.

Je fais cuire ma dinde. J’adore la dinde. Ce sera un repas de fin d’année bien tranquille. Une bonne bouteille de vin partagée avec mon chum, un repas simple, pas trop lourd; des portions raisonnables cette fois-ci. Le dessert suivra plus tard dans la soirée. Rien de bien sophistiqué : un simple pudding au tapioca arrosé de sirop d’érable. Mais nous adorons ça, alors ça vaut bien tout le reste.

J’aimerais bien faire le vœu de simplicité pour l’an 2011. Me détacher lentement des objets pour me consacrer un peu plus à la création. Créer. C’est important et tellement valorisant. Et aussi, me rapprocher de mes amis. Leur consacrer plus de temps. C’est tellement enrichissant les humains quand ça veut! Bonne année à ceux et celles qui me lisent et ne vous gênez pas pour m’écrire, on pourrait devenir amis, qui sait?

samedi 25 décembre 2010

Retrouvailles

C’est Noël, et tout est silencieux dans la maison. Mis à part le curieux glouglou que produit notre système de chauffage. Mais j’ai tellement l’habitude que je ne l’entends presque plus. Dans quelques heures, je partirai avec mon chum et ma fille pour me rendre chez ma sœur. L’habituel réveillon. Même si nous avons retrouvé notre sœur aînée, elle ne sera pas avec nous. Elle a décidé de se séparer physiquement de sa famille depuis plus de dix ans maintenant.

Quand nous avons repris contact, je lui ai signifié par lettre que je respectais sa décision et que je lui faisais mes adieux. J’avais employé intentionnellement ce ton un peu solennel dans l’espoir de la faire réagir. Ça a marché! Elle m’a écrit et j’ai senti dans ses mots qu’elle avait besoin de garder le contact… mais de loin.

Ma sœur a toujours eu quelque chose dans sa tête, dans son comportement, dans sa manière d’être que je pourrais qualifier de « non conforme ». Elle aurait dû se faire soigner, se faire aider. Je n’ose pas imaginer les moments difficiles qu’elle a certainement traversés ces dernières années. D’une certaine manière, je pense que faire ce qu’elle a fait lui a sauvé la vie. Cette fuite, ce choix de vie hors norme caractérisent de nombreux sans-abri. Et elle en faisait partie. Je sais maintenant qu’elle est en vie. Elle a l’air heureuse. Elle me manque.

Hier, au téléphone, mon autre sœur me racontait ses difficultés dans sa relation avec son fils aîné. Je n’ai pas pu m’empêcher de les comparer aux miennes avec ma fille. Dans sa colère, elle exprimait son envie de claquer la porte. Et c’est ça, peut-être, qui nous caractérise, nous, les trois sœurs : notre envie de fuir. Je rêve du moment où nous nous retrouverons, les trois, pour en parler et essayer de comprendre.

Je ressens de plus en plus le besoin de retrouver les miens. C’est ce qui m’a poussée à renouer avec une amie que je n’ai pas vue depuis plus de trente ans! Nous étions inséparables au collège et nous passions des heures dans le local de musique (ou plutôt dans le corridor, à cause de l’écho) à jouer en duo, elle sur sa flûte traversière, moi sur ma flûte à bec. Des moments de pur bonheur où la musique remplaçait les mots. Car à l’époque, je n’étais pas très bavarde…

Nous avons échangé des courriels. Elle m’a annoncé qu’elle souffrait de la sclérose en plaques et qu’elle ne travaillait plus depuis déjà quelques années. Elle vit toujours avec le même homme depuis plus de quarante ans. J’ai très hâte de la revoir, et je me rends compte que j’en sais bien peu sur cette maladie.

Comme à chaque année, je manquerai de temps pendant ces vacances de Noël pour tout faire ce que j’ai envie de faire. Ma meilleure amie traverse une épreuve et j’aimerais bien la voir pour en parler. Mais j’attends qu’elle me fasse signe. Elle s’est réfugiée dans un silence qui m’inquiète, mais que je respecte.

L’année s’achève. Plus je vieillis et plus je réalise que le temps passe si vite. Moi qui ai toujours affirmé que le temps est une notion qui m’échappe… C’est peut-être pour le capturer que j’ai envie de ces retrouvailles.

samedi 4 décembre 2010

Hiver de force

Je n’aime pas tellement l’hiver. Mais avons-nous le choix? Ici, il fait froid la moitié de l’année, et plus je vieillis, plus j’ai envie de chaleur et de soleil. J’aimerais vivre ma retraite dans le Sud, au bord de la mer. Pas plus riche qu’il ne faut. Juste assez pour bien manger – et quand je dis bien, je veux dire sainement –, et pour ne pas avoir de soucis pour payer le loyer. Et bien sûr, être en santé. La maladie est la pire des fatalités. J’espère, je prie pour rester en santé et en forme pour le reste de ma vie.

Aujourd’hui, je peux affirmer que je ne me suis jamais sentie aussi en forme de toute ma vie. Même si j’ai toujours été active, j’avais une sorte de poids qui pesait sur mes épaules, constamment. Je me sentais souvent épuisée. Et cet épuisement me rendait terriblement maussade, triste, intolérante.

J’attribue cette nouvelle énergie à la réduction du stress. Le stress nous ronge quand on en est victime. Il faut le combattre à tout prix. Aussi, je reconnais plus facilement les agents agresseurs et je les évite désormais. J’ai appris à mieux vivre. C’est un peu ça vieillir en sagesse…

Alors je me sens mieux. Mais je rêve encore. J’écris moins, mais je pense souvent à ce que je devrais écrire. Une histoire, un roman, une pièce de théâtre, une chanson. Je sais que je devrais, je devrais. Mais ça n’arrive pas. Pour écrire, j’aurais besoin d’un espace différent. Dans mon petit appartement, quand je vivais seule avec ma fille, l’atmosphère était plus propice. Ici, la lumière, le bruit, la présence des autres m’empêchent d’entrer dans ma bulle. Cette bulle où je retrouve celle qui a besoin de s’exprimer.

Pas grave. Ça viendra bien un jour.

J’ai bien hâte aux vacances. Des dizaines de livres s’empilent sur ma table de chevet, dont celui d’Ingrid Betancourt. Je terminerai bientôt Mange, prie, aime, que je déguste à petite dose avant de m’endormir certains soirs. Je me suis offert l’édition de luxe des Fragments, de Marilyn Monroe. Que dire de ce livre? Dérangeant, certainement. Cette femme m’a toujours fascinée. Lire ces mots écrits de sa main, dans une langue poétique parfois maladroite (la traduction est parfaite), a quelque chose d’un peu gênant. Ces notes n’étaient pas destinées à être publiées. On se sent, inévitablement, un peu voyeur en parcourant ces pages. Est-ce vraiment utile?

J’ai assisté cette semaine à une formation sur le Web invisible. Très intéressant. Sûrement plus utile pour les journalistes, auxquels l’atelier s’adressait particulièrement. Mais je n’y ai pas perdu mon temps. Et quelque part, c’est un premier pas vers le retour aux études… Une idée qui ne m’est pas sortie de la tête. En bon capricorne, je prends mon temps, mais j’avance.