mardi 28 août 2007

Comme des papillons

C’est la rentrée des classes demain pour ma fille. Je crois bien qu’elle est prête. Ce sera une belle année, la dernière du secondaire. Elle aura des cours de chant et j’ai terriblement hâte de connaître les commentaires de son professeur quand il aura entendu la belle voix de soprano qu’elle a. Bien sûr, ma fille se trouve « poche » et affirme qu’elle chante mal, mais mon petit doigt me dit qu’elle ne s’est pas inscrite à ce cours pour rien. Quelque part à l’intérieur d’elle-même, elle sait qu’elle a un beau talent.

L’estime de soi s’acquiert avec le temps, je suppose. Je suis bien désemparée lorsque j’entends les jugements sévères que porte ma fille envers elle-même. Est-ce pour se faire rassurer qu’elle se dénigre continuellement ? Je suppose qu’il y a un peu de ça.

Nous avons eu justement ce midi, mes copines et moi, une discussion qui tournait un peu autour de ce sujet. Introspection, questionnement, maladies psychosomatiques, héritage génétique pouvant laisser des traces bien plus profondes qu’on ne le croit, tous ces sujets ont virevolté comme des papillons autour de nous, laissant chacune un peu perplexe. Nous avons manqué de temps pour approfondir, et c’est là l’un des désavantages de n’avoir qu’une heure de pause pour dîner.

Ces jeunes femmes dans la trentaine n’ont pas le même vécu que moi; j’ai tout de même presque vingt ans de plus, moi qui approche sereinement la cinquantaine. Et ces vingt ans m’ont permis de « régler certains dossiers » qui sont encore inachevés chez elles. Je ne joue pas à la conseillère et j’écoute attentivement ce que chacune a à dire, souvent sans intervenir. Il est bien difficile, pendant nos journées de travail, de nous approcher suffisamment l’une de l’autre pour développer de véritables relations d’amitié. Il faudrait nous voir plus souvent en dehors des heures de travail. Ce que nous ne faisons que rarement, chacune ayant une vie bien remplie. C’est comme ça.

Et puis, sincèrement, je n’ai pas réellement envie d’aller plus loin. Car je sais que dans mon milieu de travail, ces jeunes ne sont souvent que de passage. Pas envie de m’attacher et d’être déçue. Et puis, au fond, j’accepte désormais beaucoup plus sereinement ces départs vers d’autres horizons. Je prépare déjà ma préretraite en terminant mon certificat de rédaction cette année… Ce sera mon tour, un de ces jours.

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