samedi 25 août 2007

Respirer

Ma fille a subi une opération en début de semaine, une septoplastie, pour corriger une sévère déviation de ses fosses nasales, qui l’empêchait à toute fin pratique de respirer par le nez. Tout s’est bien déroulé et la jeune fille se porte bien. Elle pourra même retourner à l’école dès la semaine prochaine, mais elle est exemptée d’éducation physique pour trois semaines, ce qui la réjouit.

Cette courte visite à l’hôpital m’a rappelé le long séjour qu’elle y avait fait il y a quelques années, après une appendicectomie compliquée par une péritonite. Mais là, en suivant la civière sur laquelle on la transportait pour la mener en salle de chirurgie, je savais bien qu’elle ne souffrait pas, qu’elle n’était pas malade, que tout serait pour le mieux. Je me suis tout de même précipitée à la salle de bains pour laisser échapper les larmes que j’avais retenues devant elle. Je suis ensuite aller marcher, en regardant constamment ma montre pour ne pas rater l’heure prévue de l’opération et celle de son retour en salle de réveil. Chaque minute, mes pensées allaient vers elle et j’avais hâte de la retrouver.

Lorsque je suis retournée dans la salle des chirurgies d’un jour à l’heure qu’on m’avait indiquée, elle était déjà là et dormait profondément, un léger pansement sous son nez. Pas d’atèle, pas de « nez de clown » contrairement à ce qu’on m’avait prédit. Un peu de sang imbibait le pansement, tout au plus. Le baiser que j’ai déposé doucement sur son front l’a fait sursauter. Elle est demeurée éveillée quelques minutes; elle avait soif, mais elle ne pouvait pas boire. Je m’inquiétais des moindres signes de douleur ou de complication – à un certain moment du sang s’est échappé de son œil – alors que l’infirmière n’était aucunement troublée par ce qu’elle qualifiait de « tout à fait normal ».

Désormais, ma fille pourra respirer. Je suis persuadée qu’elle dormira mieux, souffrira moins souvent de maux de gorge et percevra mieux les odeurs d’ici peu. Elle revoit le chirurgien dès lundi, mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Moi aussi, je peux dormir tranquille.

Voilà l’événement notable de la semaine. Je dois aussi souligner un anniversaire important. Le 17 août dernier marquait ma cinquième année de victoire contre la cigarette. Je suis non fumeuse depuis cinq ans, et je n’en reviens pas moi-même. Je suis consciente que je ne serai jamais à l’abri de la tentation, encore plus depuis que j’ai constaté récemment que mon beau-frère vient de recommencer à fumer après plusieurs années d’abstinence, et que mon neveu s’affiche désormais avec une cigarette sans la moindre retenue, lui qui fumait en cachette parce qu’il avait honte.

Aujourd’hui, alors qu’au Québec il est interdit de fumer pratiquement partout, je me réjouis d’être libérée de cette dépendance. Et j’avoue regarder d’un œil sévère les personnes qui fument même à l’extérieur, particulièrement celles qui ne respectent pas la distance minimale imposée devant l’entrée d’un hôpital. Cette semaine, j’ai constaté que les panneaux ne suffisent pas, il faudrait infliger des amendes à ceux qui ne respectent pas les malades, qui ont terriblement besoin de respirer…

4 commentaires:

Beo a dit...

Est-ce que c'était ce qu'on appelle des végétations que ta belle grande fille avait?

Ophélie a dit...

Non, elle avait une sérieuse déviation de la cloison qui lui bouchait presque complètement les deux narines. Elle se sent vraiment mieux maintenant :-)

Beo a dit...

Oh ok! Je suis bien contente que tout se soit bien passé et ça doit être le jour et la nuit pour elle!

Ophélie a dit...

Oui, et j'ai hâte qu'elle respire totalement mieux, faut laisser le temps de guérir tout ça.