lundi 11 juin 2007

Étourdie

Ce matin je me suis levée avec cette désagréable sensation d'étourdissement. J'avais du mal à ne pas tituber. S'il n'y avait pas eu une réunion à laquelle je voulais absolument assister aujourd'hui, je serais restée chez moi. En conduisant ma voiture, le simple fait de regarder dans le rétroviseur me donnait la nausée. Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti ce malaise. J'avais oublié à quel point il est incommodant. Mais je sais que ça passera. Je ne m'inquiète pas outre mesure.

La réunion a suivi un dîner passablement copieux, qui a eu l'effet de nous alourdir un peu trop. Néanmoins, il était agréable d'avoir en face de nous une collègue de travail avec qui nous communiquons la plupart du temps par courriel, puisqu'elle habite de l'autre côté de l'océan. Cette jeune femme m'a paru très passionnée et d'une grande humilité. Elle ne fait pas partie de la haute direction, et les frais de son voyage ne sont pas couverts par un compte de dépenses illimité. Elle a choisi de venir visiter le Québec et d'en assumer les frais, tout en consacrant quelques journées de son court séjour au travail, par choix.

Pour les éditeurs européens, le Québec est un bien petit marché. Et nos exigences commerciales sont élevées. Nos relations ne sont pas simples et souvent, nous paraissons bien exigeants. Il m'arrive parfois de penser qu'un jour les livres cesseront de voyager ainsi d'un continent à l'autre, parce que les coûts trop élevés et les ventes trop faibles ne justifieront plus ce genre de marché.

Serait-il plus simple, en effet, d'imprimer nous-mêmes les livres que nous souhaitons lire ou de les télécharger sur nos écrans ? Comme on télécharge une chanson ou un album pour le graver sur un CD ? Le sujet est encore tabou. On plaide l'attachement au livre objet, alors que ce n'est pas autre chose qu'un amas de feuilles brochées ou reliées qu'on abandonne tôt ou tard sous un tas de poussière.

Bon, passons, ici n'est pas l'endroit pour ce genre de réflexion.

Je suis passée chez le marchand de thé avant de rentrer à la maison. Bizarrement, alors que je tenais un bout de papier sur lequel j'avais noté ce que je voulais acheter, j'ai entendu le jeune homme au comptoir prononcer le nom du premier thé sur ma liste. « Vous lisez dans mes pensées », ai-je dit avec étonnement.

Ce genre de chose m'arrive très souvent. Maintenant je suis persuadée que je suis très douée pour la transmission de pensée.

J'étais encore tout étourdie lorsque je suis rentrée chez moi. La chaleur, le repas du midi mal digéré y sont probablement pour quelque chose. Demain, ça ira mieux. Enfin j'espère.

1 commentaire:

Beo a dit...

Cool! Cette dame a vraiment compris l'idée d'allier tourisme à son travail. J'imagine que la causerie était plus qu'intéressante.

Sinon: je pense que vos exigeances sont tout à fait légitimes. S'ils ne veulent pas exporter leurs auteurs dans notre pays: c'est eux qui perdent.

Par contre l'inverse est malheureusement d'actualité.

À part Tremblay et quelques exceptions: faut pas essayer de trouver un auteur québécois dans les librairies européennes :(

Dommage....